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Instagram, Responsable De L’Anxiété Chez Les Jeunes ?

Source : Andrew Harrer/Bloomberg

Selon une étude menée par la Royal Society for Public Health (RSPH) et le Young Health Movement (YHM), Instagram est l’une des pires plateformes des réseaux sociaux pour la santé mentale des jeunes adultes.

Instagram est un réseau social de partage de contenu utilisé par plus de 700 millions de personnes à travers le monde. Environ 91% des 16-24 ans utilisent Internet pour les réseaux sociaux, contre 51% pour les 55-64 ans, et 23% pour les 65 ans et plus. Il est donc important de comprendre les effets de l’utilisation des réseaux sociaux sur les adolescents, car cette tranche d’âge est particulièrement vulnérable concernant le développement émotionnel.

Les chercheurs qui ont publié cette étude – intitulée #StatusOfMind – ont sondé 1500 jeunes (âgés de 14 à 24 ans) actifs sur les réseaux à travers le Royaume-Uni. L’étude a déterminé que les réseaux sociaux sont plus addictifs que le tabac et l’alcool. Un résultat qui explique que l’utilisation de ces plateformes est souvent liée à l’anxiété, la dépression, et un mauvais sommeil.

Les sondés ont été invités à classer les réseaux sociaux. Ainsi, YouTube a été classé parmi les meilleures plateformes, suivie par Twitter, Facebook, Snapchat et Instagram. L’étude a  surtout révélé que certains de ces jeunes présentaient de sérieux problèmes mentaux comme la dépression, la solitude, des problèmes d’image corporelle ou d’anxiété lors de l’utilisation d’applications à caractère social. La liste ci-dessous répertorie les situations auxquelles ils sont fréquemment confrontés :

 

  • Sensibilisation et compréhension des expériences des autres
  • Accès à des informations de santé spécialisées fiables
  • Soutien émotionnel 
  • Anxiété (inquiétude, nervosité, malaise)
  • Dépression
  • Solitude 
  • Sommeil perturbé
  • Expression de soi 
  • Identité
  • Image du corps 
  • Relations au monde réel 
  • Communauté (qui fait partie d’une communauté de personnes partageant les mêmes idées)
  • Intimidation/Harcèlement
  • FoMO (Fear Of Missing Out = la peur de se déconnecter et de rater quelque chose) 

 

« Il est intéressant de voir Instagram et Snapchat se classer comme les pires réseaux sociaux pour la santé mentale et le bien-être. Ces deux plateformes, axées sur l’image, semblent générer des sentiments d’infériorité, d’insuffisance et d’anxiété chez les jeunes », a déclaré la PDG de RSPH, Shirley Cramer, à la BBC. « A mesure que les preuves augmentent sur les dommages potentiels causés par l’utilisation intensive des réseaux sociaux et que nous améliorons le statut de la santé mentale dans la société, il est crucial que nous gardions une certaine forme de contrôle et d’équilibre pour rendre les réseaux sociaux moins ‘hostiles’, en ce qui concerne la santé mentale et le bien-être des jeunes. »

 

Source : Flickr

 

Dans une interview accordée à l’American Marketing Association (AMA), le professeur adjoint de psychologie à l’Université Rutgers, (New Jersey, Etats-Unis), Mauricio Delgado, a souligné que vous n’avez même pas besoin de « likes » pour ressentir de l’excitation lors de l’utilisation des réseaux sociaux. « Si vous savez que vous allez recevoir un retour favorable sur un post, une photo… – une alerte comme votre téléphone qui vibre -, vous ressentez une poussée de dopamine, grâce à cette simple stimulation sociale. Ce qui vous pousse rapidement à consulter votre téléphone. Ce processus, une fois expérimenté, est de plus en plus recherché par les sujets ».

La RSPH et le YHM ont établi quelques recommandations afin de prévenir les émotions négatives que peuvent engendrer les réseaux sociaux. La première serait d’afficher un message d’alerte lorsque les utilisateurs passent trop de temps sur un réseau social. La seconde suggestion s’adresse directement aux entreprises de réseaux sociaux : une surveillance accrue des statuts postés par des enfants qui pourraient refléter des problèmes de santé mentale et/ou de bien-être. La troisième, enfin, serait de repérer les images qui peuvent être manipulées numériquement (notamment afin d’éviter le « shaming » ou le harcèlement en ligne).

Heureusement, l’étude souligne également que les réseaux sociaux présentent de nombreux aspects positifs. Par exemple, ils permettent aux jeunes souffrant de problèmes de rencontrer d’autres « victimes », et d’avancer ensemble. Elle indique par ailleurs que 7 adolescents sur 10 reçoivent un soutien notable sur les réseaux sociaux lors de périodes difficiles. Une prévention en ligne de problèmes de santé mentale, en somme. A mesure que les adolescents se développent, l’expression de soi et l’identité deviennent des aspects importants de leur vie, et les réseaux sociaux facilitent la démonstration. Les réseaux sociaux deviennent essentiels lorsqu’il s’agit de créer, maintenir, et faire prospérer des relations.

« Chaque jour, des gens du monde entiers utilisent Instagram afin de partager leur expérience, pour obtenir un soutien de la communauté. Pour ceux qui luttent contre des problèmes de santé mentale, nous voulons qu’ils puissent accéder au réseau social quand et où ils en ont besoin » a déclaré la directrice politique d’Instagram, Michelle Napchan, dans une interview accordée à la BBC. « C’est pourquoi nous travaillons main dans la main avec des experts afin de donner aux utilisateurs des outils et les informations nécessaires lors de l’utilisation de l’application – comme signaler du contenu, obtenir du soutien pour un ami qui va mal et pour qui on s’inquiète, demander conseil à un professionnel lorsqu’on est dans une situation difficile. »

Afin d’éviter les dérives, Instagram applique une politique très stricte en matière de harcèlement en ligne. Dans la section « Aide » du réseau social, chacun peut signaler des comptes ou des commentaires qui s’attaquent de manière déplacée à un Instagrammeur. Il est également possible de signaler des pages en cas d’usurpation d’identité. Instagram, comme beaucoup de réseaux sociaux, permet de bloquer une ou plusieurs personnes qui vous créeraient des soucis sur la plateforme, dans le but de protéger ses utilisateurs.

Que pensez-vous de cette étude ? Pensez-vous que les réseaux sociaux sont responsables de stress et d’anxiété chez les jeunes ? N’hésitez pas à exprimer votre avis en commentaire !

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