Ils ont brainstormé pendant plusieurs mois « avec passion et conviction », aujourd’hui, ils nous livrent le fruit de leurs réflexions digitales. Ou plutôt, « leurs inspirations digitales ». Venus d’horizons divers : Groupe Carrefour, Total, Decathlon ou Club Med, ces architectes des politiques numériques et e-commerce d’entreprises souvent championnes dans leur domaine, ont répondu à l’invitation de l’entrepreneur disrupteur, Hervé Bloch. Cette figure incontournable du business 2.0 leur a donné la parole et – carte blanche – pour qu’ils décryptent les nouveaux enjeux du numérique. Forbes a passé en revue ce livre blanc riche en témoignages et enseignements : voici trois thématiques centrales qui ne manqueront pas d’alimenter les débats ces prochains mois.
A quand une Europe du digital ?
« Pourquoi continue-t-on à rêver de Palo Alto, de New York alors que nous comptons en Europe des dizaines de Silicon Valley créatives et performantes ? Nous n’avons d’yeux que pour les GAFA et autres BATX, rêvons de partir à la conquête du monde – en général – et de l’Amérique en particulier, tout en observant avec sidération ce digital chinois qui s’apprête à déferler sans bruit sur l’Europe et dans nos vies… », s’interroge – et nous interpelle – David Schwarz, Senior Vice-Président e-commerce du Groupe Carrefour. Cette figure du digital français jette un pavé dans la mare à l’heure où l’Europe a depuis longtemps compris l’enjeu de se construire une stratégie commune en matière de politique étrangère, agricole ou environnementale. Mais quid de « l’Europe du digital » ? Le numérique partout, pour tous, et pourtant en rang dispersé. Il y a urgence à penser à l’échelon communautaire « à ne plus attendre », somme David Schwarz. « Comment nous mailler plus fortement avec nos voisins ? Comment faire à l’échelle européenne ce que nous faisons à l’échelle française ? Il me semble possible et nécessaire de rapprocher et d’Européaniser des événements digitaux, nos organisations professionnelles, nos incubateurs et autres startup tours », poursuit le cadre dirigeant.
Le règne de la Voix
D’un CES à l’autre, d’un VivaTech à un Web Summit : on nous prédit un avenir saturé d’assistants vocaux. Pour le meilleur, nous dit-on. A la maison, dans les transports ou au bureau, Siri, Alexa ou Google Home, nous accompagnent. Et maintenant ? Il faut savoir tirer parti des « avancées sur l’intelligence émotionnelle et cognitive, sur la pertinence des data pour répondre aux nouveaux usages », soutient Olivier Pribile, responsable activations e-commerce à la Française des Jeux. Aller au-delà de la simple interaction avec ce formidable outil technologique, capable de comprendre la voix afin « d’entrer en conversation avec l’humain ». « Construire une relation émotionnelle avec le client, comprendre les non-dits, toutes ces petites choses qui ne passent pas l’intonation, ni le contexte dans lequel une demande est faite. », nous propose le spécialiste e-commerce de la FDJ. La mise est de taille puisque ces smart assistant ont la faculté de « modifier les comportements d’achat des clients et leur relation aux marques. », appuie Olivier Pribile. « Plus l’assistant comprendra nos habitudes de vie et de consommation, plus il fera partie de notre vie et sera un véritable assistant. ». Smartphones, voitures connectées, maisons intelligentes : vous n’y échapperez pas !
Tech For Good
2018 a scellé l’inflexion philanthropique qui traverse l’écosystème entrepreneurial hexagonal. Plus responsables, plus inclusives et plus solidaires, pléthores d’entreprises émergentes entendent s’appuyer sur la technologie pour façonner « un monde meilleur ». « Dans le domaine de la consommation responsable et de la lutte contre le réchauffement climatique, citons « La Ruche qui dit Oui », une plateforme digitale qui regroupe en un seul point les producteurs locaux pour acheter et distribuer ses achats en un seul endroit. Ainsi, les producteurs sont mieux rémunérés que dans les circuits de distribution classique, tandis que le consommateur final mange plus sain et le modèle de circuit court, du consommer local, améliore l’empreinte carbone de chacun. », développe Agnès Scamps, directrice digitale de Metlife. Les exemples sont foison et attestent d’une vitalité communicative : « Entourage », permet de connecter les particuliers et les sans-abris pour répondre à des demandes d’aides spécifiques (besoin de chaussures, nécessité d’envoyer un courrier AR etc.) ou proposer de l’aide ( cours de français…). « TechFugees », favorise l’intégration des réfugiés par le levier de la Tech… ».
Des actions parmi tant d’autres, qui inspirent à Agnès Scamps beaucoup d’enthousiasme. D’attentes, aussi. Cette-dernière espère voir dans « cette dynamique citoyenne » une traduction concrète dans nos comportements : « Comment aider – à notre petite échelle – ces initiatives 2 .0 capables de concilier business et altruisme ? ». La question vous est posée.
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