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Influenceurs : Pourquoi La Fin Des Likes Sur Facebook Rebat Les Cartes

Après avoir émis une première (demi) annonce en avril dernier, Facebook enfonce le clou en mettant en œuvre une « nouveauté » plutôt étonnante, à savoir la disparition du comptage des « Likes ». Véritable révolution menée par Mark Zuckerberg il y a plus de 12 ans, le Like est-il sur le point de rendre l’âme ? Quid de son impact sur les clients utilisateurs ? Les influenceurs vont-ils changer de KPI ?

Retrait des Likes sur Facebook : les faits

Actuellement en test sur Instagram (« filiale » de Facebook) dans plusieurs pays dont l’Australie, le Canada, le Japon ou encore le Brésil, le compteur de Likes a disparu des publications. Seul l’utilisateur ayant posté peut connaître le nombre total de Likes (ce qui pourrait d’ailleurs entraîner l’apparition de nombreux posts mettant en avant une impression d’écran de son compteur).

Selon les impressions d’écran apparus ici et là, les utilisateurs ne pourraient voir qu’une mention du type « JoJo a aimé ainsi que d’autres » (traduction libre de ma part). Facebook et Instagram ne sont pas les seuls à, a minima, envisager cette modification visuelle puisque YouTube et Twitter ont « liké » cette idée.

Quels sont les objectifs liés au retrait d’un tel symbole 2.0 ?

Les raisons semblent nombreuses selon qui en parle :

  • Empêcher le phénomène du « Ma vie est nulle en comparaison de untel car il a de nombreux Likes et pas moi » et une forme de jalousie, ce qui en dit long sur l’évolution de l’espèce humaine… Yuval H., un commentaire ? Bien entendu, l’objectif serait de ne pas créer d’inconfort puisque l’étape suivante serait la clôture dudit compte virtuellement dépourvu de popularité.
  • Eviter une course aux Likes qui contribue à déshumaniser encore plus une plateforme dont la notion d’authenticité est un vaste souvenir presque 1.0.
  • Déclencher un intérêt réel pour le contenu posté, et non une focalisation sur les Likes obtenus.
  • Sur YouTube, éviter les campagnes de cyber-harcèlement basées sur les Dislikes. En effet, nombreux sont les « créateurs » ciblés par des attaques de haters, ou par des partisans d’autres vidéastes. De facto, plus un contenu a de Dislikes, moins l’algorithme va le prendre en compte (= moins le proposer à de nouveaux potentiels spectateurs), et donc participer à l’essor d’une chaîne.
  • Eradiquer les publications abusives entraînant, telle une traînée de poudre, des Likes à foison alors que ledit contenu est erroné, manipulé ou tout simplement faux… Ce qui évite aux gérants de ces plateformes de s’interroger eux-mêmes sur l’efficience de leur devoir de modération…

Focus sur une partie de la vision britannique et russe des influenceurs

Dans un autre registre, notons que les Britanniques, via une entité dédiée à la protection de la vie privée, souhaitent même voir disparaître la notion de Like chez les comptes détenus par des mineurs. L’objectif serait de réduire le temps scotché à son smartphone et de réduire la pression « sociétale » de ces plateformes. A se demander où se trouve la notion de responsabilité (même chez les mineurs… qui ont des parents tout de même…)

Encore plus farfelu, un influenceur russe souhaiterait même… porter plainte contre Instagram (oui, oui, vous avez bien lu), car selon lui, sans les Likes, la survie de son espèce serait menacée !

Influenceurs – marques : Les règles du jeu vont-elles changer?

Selon moi, les raisons cités ci-dessus sont plus ou moins valables selon l’entité qui parle : gérant d’une plateforme, spectateur, créateur, législateur…  A mon humble avis, un intérêt, et non des moindres, serait de permettre aux créateurs de contenus d’être tous, ou presque, au même niveau. La viralité du web, et plus précisément des réseaux sociaux, a sans doute atteint son pinacle dans cette course effrénée aux Likes qui en perdent leur sens.

En cachant les Likes, les spectateurs seront dans l’obligation de se focaliser sur le contenu, et non sur la renommée/popularité du créateur. Quand on connaît les efforts à déployer pour développer sa communauté dans le paradigme actuel, cela aurait un sens presque « égalitariste ».

Dans tous les cas, la compétition sera toujours présente, et, prendra vraisemblablement une autre forme que le nombre de Likes. Il s’agira peut-être du nombre de partages, de la qualité des commentaires, ou d’une nouvelle forme de KPI.

La course à l’échalote est telle sur Instagram (cela en est même ridicule quand on se penche sur les contenus postés…) que même Facebook pourrait se faire une nouvelle jeunesse (grâce à son format moins basé sur le visuel), qui sait?

Vers une réelle professionnalisation des influenceurs ?

De même, cette possibilité d’exister au-delà des Likes, et donc grâce à des contenus plus qualitatifs, pourrait permettre une professionnalisation réelle du métier d’influenceurs.

De nos jours, trop de comptes d’influenceurs sentent le fake (nombre de Likes, commentaires, followers, etc…), et cela pourrait notamment (en plus des contenus qualitatifs) entraîner la nécessité pour les créateurs de concevoir des kits médias plus aboutis. Ainsi, les marques désireuses de créer des partenariats ne se contenteraient plus des metrics habituels, mais bien de l’ADN du créateur.

Des contenus plus sains

A l’heure où la population chinoise est « notée » selon des critères discutables, mais froidement pragmatiques, ce retrait des Likes pourrait faire place à des contenus plus « sains ».

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