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IA : comment subvenir aux besoins en électricité des data centers ?

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Record battu pour la France (Getty)

Alors que 35 nouveaux site devraient voir le jour en France, ces centres de données consomment beaucoup d’énergie et doivent pouvoir être raccordés au réseau électrique pour fonctionner. 

Qu’elle semble loin l’époque où la France craignait des coupures d’électricité pour l’hiver. En raison d’un parc nucléaire au ralenti, le risque de tension sur le réseau atteignait son pic en janvier 2023, donnant des sueurs froides au gouvernement précédent. En 2024, la production d’énergie nucléaire est repartie à la hausse, ce qui a permis à la France de battre son record d’exportations, générant par la même occasion 5 milliards d’euros d’excédent commercial. Un atout de taille alors qu’Emmanuel Macron se démène pour faire du pays une place forte de l’intelligence artificielle. Cette technologie se révèle gourmande en électricité, notamment en ce qui concerne les centres de données. Ces derniers sont amenés à se multiplier, faisant partie intégrante des 109 milliards d’euros d’investissements privés annoncés en amont du sommet sur l’IA à Paris. 

« La France a un atout majeur : son réseau électrique, performant et suffisamment vaste pour accueillir ce type d’investissements » a exposé l’Élysée dans un point presse, lundi 10 février ; 35 nouveaux projets de data centers ont été annoncés. Ces nouveaux projets devraient éclore sur l’ensemble du territoire, avec des sites dans les Hauts-de-France, le Grand Est, en Île-de-France, en Normandie, et dans les Bouches-du-Rhône. Dans le pays, la consommation de ces centres de données devrait presque tripler d’ici 2035, selon le Réseau de transport d’électricité (RTE). Elle pourrait atteindre 23 à 28 térawattheures (TWh), contre environ 8 TWh actuellement. Cela représenterait, à termes,  4 % de la consommation électrique française. 

Raccourcir le délai de raccordement 

Dans ce contexte, le plus gros défi n’est – pour le moment – pas la production d’énergie mais la nécessité d’adapter le réseau électrique. L’objectif : accélérer la durée des raccordements des data centers. Actuellement, les délais sont jugés insuffisants. « Dans le meilleur des cas, ils sont compris entre dix-huit mois et deux ans. Mais, pour certains projets, cela peut atteindre cinq à sept ans. Le raccourcissement des délais est un enjeu économique », indique l’Élysée auprès des Echos. Pour répondre à ce besoin, RTE prévoit 300 millions d’euros d’investissements. 


Alors que l’exécutif vient de dévoiler une liste de 35 nouveaux sites de data centers, une procédure accélérée pour 8 à 10 projets est avancée par RTE selon le quotidien des affaires. De son côté EDF, qui possède un total de 45 000 hectares répartis dans l’Hexagone, va mettre en location 150 hectares. Cela représenterait quatre sites selon Les Échos, six d’après Le Figaro. Ces terrains ont l’avantage d’être déjà raccordés au réseau. Les temps d’installation sont ainsi considérablement raccourcis puisqu’il n’y a pas besoin de construire ces infrastructures. 

Pour la France, l’objectif est de ne pas reproduire l’exemple de l’Irlande. Après être devenu un véritable eldorado pour les data centers des géants de la tech grâce à une fiscalité avantageuse, l’île d’émeraude connaît un véritable coup d’arrêt. Alors qu’ils représentaient 5% de la consommation énergétique en 2015, les centres de données engloutissent désormais près de 21% de la production en électricité du pays. De quoi engendrer des problèmes en approvisionnement, provoquant mécaniquement une hausse des prix pour les ménages. L’opérateur irlandais, a par exemple, été contraint de suspendre la construction de nouveaux sites afin de ne pas soulager la pression sur le réseau. Un exemple à ne pas suivre. 


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