Vendredi 23 juin, Google annonce qu’il ne « scannera » plus le contenu des boîtes Gmail à des fins de publicité ciblée. Les courriels échangés par les 1,2 milliard d’utilisateurs ne seront donc plus analysés par le géant américain pour proposer des publicités adaptées à chacun. Une pratique controversée depuis le lancement de Gmail, en 2004. Pas si vite, Google ne renonce pas totalement à la publicité ciblée, ni au scan des boîtes mails.
« Le contenu utilisateur dans Gmail ne sera plus utilisé ou scanné pour des publicités personnalisées », déclare Diane Greene, vice-présidente et responsable du Cloud chez Google. L’annonce a été faite vendredi 23 juin dans un post de blog et devrait prendre effet « plus tard dans l’année ». Jusqu’à présent, le premier des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), « scannait » les courriels de ses 1,2 milliard d’inscrits. Pour Google, scanner les messages électroniques signifie analyser, grâce à un programme informatique, les échanges des utilisateurs. Une pratique – controversée – qui permet au géant américain de vivre, car de ces scans sortent des informations personnelles, professionnelles, toutes récupérées et analysées à des fins de publicité ciblée. Or, avec l’annonce de Diane Greene, Google semble renoncer à une mine d’or – nos courriels – et à son utilisation. Pas si vite. Car les revenus engendrés par la publicité représentent 88% du chiffre d’affaires d’Alphabet, la maison-mère de Google.
Des scans contre les spams
Google souhaite en réalité harmoniser les pratiques de son service de messagerie grand public avec celui de la messagerie G Suite utilisée par 3 millions d’entreprises dans le monde. Dans cette version payante, « G Suite n’utilise pas Gmail pour faire de la publicité ciblée », selon Diane Greene. L’annonce peut rassurer des internautes méfiants quant au manque de confidentialité de leurs données. Si Google affirme que le contenu ne sera plus scanné à des fins publicitaires, cela ne signifie pas qu’il ne sera plus scanné du tout. En effet, pour éviter spam et hameçonnage, Google va continuer à analyser les messages et les pièces jointes. De plus, des applications comme Google Agenda permettent, comme le rappelle Numerama, de lire les mails pour ajouter des événements au calendrier.
Des infos récoltées ailleurs
Enfin, ne plus scanner à des fins de publicité ciblée ne signifie pas renoncer totalement à la publicité ciblée, mais simplement passer par un autre biais. Google ira donc chercher les informations ailleurs, comme dans les vidéos regardées sur Youtube, voire même dans l’historique du moteur de recherches. Dès sa création en 2004, Gmail a suscité la méfiance quant à ce ciblage orchestré sur la base des courriels échangés. En 2016, une action de groupe a été intentée contre la firme de Mountain View qui avait cherché l’accord à l’amiable. Celui-ci a été rejeté en mars par un juge fédéral considérant que les procédures de lectures des mails à des fins de publicité ciblée n’étaient pas assez transparentes.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits