Google prend des mesures pour supprimer les vidéos à caractère suprémaciste de YouTube et limiter la diffusion de vidéos qui franchissent le seuil des discours haineux appelant à la violence.
Hier, Google a annoncé qu’il interdirait immédiatement « les vidéos alléguant qu’un groupe est supérieur afin de justifier la discrimination, la ségrégation ou l’exclusion fondée sur des qualités comme l’âge, le sexe, la race, la caste, la religion, l’orientation sexuelle ou le statut de vétéran ». La société enlèvera également les vidéos qui nient que « des événements violents bien documentés, comme l’Holocauste ou la fusillade à l’école Sandy Hook Elementary », ont eu lieu. Bien que l’interdiction soit entrée en vigueur hier, Google prévient qu’il faudra plusieurs mois à ses systèmes pour vider YouTube des vidéos et chaînes incriminées.
Google s’efforce également de freiner la diffusion de vidéos qui font la promotion de la haine et de la désinformation nuisible, mais qui ne sont pas assez flagrantes au point de provoquer une interdiction de publication pure et simple. Les recommandations vers ces vidéos seront « restreintes » et un contenu plus fiable provenant de sources vérifiées sera proposé dans le panneau « À suivre » de la page affichant les vidéos à contenu offensant. Google ne précise pas ce que « restreindre » signifie, mais fait remarquer qu’un programme pilote testé aux Etats-Unis en janvier a réduit de plus de 50% le nombre de visionnages des vidéos problématiques. Les limites de recommandations seront portées à un plus grand nombre de pays tout au long de l’année 2019.
Enfin, les chaînes qui « s’opposent à plusieurs reprises à notre politique à l’encontre des discours haineux » ne pourront pas monétiser leur contenu en diffusant des publicités ou en utilisant le Super Chat pour inciter les utilisateurs à payer pour que leurs commentaires soient affichés sur la chaîne.
Il convient de noter que l’interdiction pure et simple ne s’applique qu’aux vidéos qui justifient « la discrimination, la ségrégation ou l’exclusion » sur la base d’une comparaison explicite de groupes supposés supérieurs et inférieurs. Cela semble ouvrir la porte à des vidéos qui font l’apologie de la haine en prétendant que certains groupes sont inférieurs sans mentionner les groupes que l’on croit supérieurs. En d’autres termes, les racistes et les apôtres de la haine peuvent éviter l’interdiction avec une modification relativement minime de la manière dont ils présentent leur message.
Il est facile de s’insurger contre les vidéos racistes ou de se vanter de restreindre le droit d’exprimer librement son opinion, mais il est très difficile de définir et d’administrer une politique qui s’approche de la fine frontière entre la liberté d’expression et les propos préjudiciables. Google mérite des éloges pour avoir continué d’essayer. Reste à savoir dans quelle mesure ces nouvelles politiques seront efficaces.
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