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Google : Les Publicitaires Peuvent Maintenant Mentionner « COVID-19 »

Google a annoncé que dorénavant les annonces mentionnant le Covid-19, seraient autorisées. « Le coronavirus est devenu le centre de nos conversations et un sujet pertinent dans le discours politique pour beaucoup d’annonceurs dans différents secteurs », selon les mots du responsable industriel Mark Beatty.

L’entreprise a donc commencé à autoriser les annonceurs des secteurs en lien direct avec la pandémie comme les organisations gouvernementales et non gouvernementales, le personnel soignant, et hôpitaux et prévoit d’ajouter d’autres annonceurs tels que les organisations politiques. Les démocrates ont dénoncé le blocage des annonces, désignant la gestion de la crise de la pandémie de Donald Trump comme un moyen d’étouffer la liberté d’expression. En pleine période d’élection, la situation est sous tension. 

La modification de la réglementation des annonces sur le Covid-19 a d’abord été relayée par Axios. Un porte-parole de Google s’est adressé à Forbes, déclarant que l’entreprise filtrait les annonces depuis janvier afin d’empêcher quiconque de tirer profit d’évènements tels que les catastrophes naturelles, à l’image des incendies en Australie en début d’année. Toutefois, ils ont précisé que le déploiement de cette mesure à plus grande échelle se fera « dès que les conditions de sécurité le permettront. »

« Au fur et à mesure que le Covid-19 se répand, nous renforçons nos mesures de sécurité afin de protéger nos utilisateurs tout en donnant la priorité à l’information », explique le porte-parole. « Nous avons commencé à autoriser les annonces d’organisations gouvernementales concernant la santé, et soutenu leurs efforts avec un don de 250 millions de dollars. »

Alors que Google commence à autoriser les mentions du Covid-19, de nombreux spécialistes marketing d’autres plateformes ont mis sur liste noire les mots-clés sur les sites web des éditeurs afin que leurs annonces n’apparaissent pas à côté d’articles relatifs à la crise, ce qui a causé plusieurs problèmes de monétisation chez les éditeurs. Par exemple, The Guardian a rapporté que les journaux britanniques pourraient perdre jusqu’à 50 millions de livres sterling (57 millions d’euros) de revenus numériques en raison de l’inscription sur liste noire des articles concernant la pandémie.

Selon un rapport publié mi-mars par la société de mesure publicitaire Integral Ad Science (IAS), 88% des américains interrogés ont déclaré que la crise du coronavirus avait modifié les types de contenu qu’ils regardent en ligne : 59% d’entre eux affirmant qu’ils s’orientent davantage vers les informations en général pour se tenir informés de l’évolution de la situation. Cependant, l’IAS a pu constater que 32 % des personnes interrogées estimaient que leur opinion sur la pertinence des publicités sur le contenu lié au Covid-19 « dépendait de la marque ».

Les types de publicités que les consommateurs ont le moins envie de voir à côté de contenus sur le Covid-19 sont les publicités de nourriture, de voyage, et sur la finance, préférant voir des annonces concernant la santé, le gouvernement et l’éducation. Parallèlement, une enquête publiée par l’IAS la semaine dernière a révélé que 61 % des spécialistes du marketing ont déclaré que la crise du coronavirus modifiait leur point de vue sur les types de contenu qu’ils veulent présenter.

Pour pallier ce phénomène, certaines entreprises technologiques ont eu recours à de nouvelles méthodes. Par exemple, MediaMath a annoncé aujourd’hui le lancement d’une nouvelle fonctionnalité permettant à la fois d’identifier le contenu en lien avec le Covid-19 et d’évaluer le niveau de gravité du contenu. John Nanberg, démocrate stratège et fondateur d’Ampersand Strategies, a déclaré que la modification de Google était « une bonne décision ». 

« Le raisonnement de la réglementation d’origine était compréhensible et de bonne volonté », explique-t-il. « Ils ont créé une situation dans laquelle il n’y avait qu’une seule opinion qui circulait sur la plateforme la plus utilisée, particulièrement dans ces moments de confinement et de distanciation sociale. Restreindre les autres voix pouvait avoir un impact vraiment effrayant sur le discours politique et créer de dangereuses conséquences, à savoir qu’un président ne pouvait pas être remis en question en temps de crise. »

 

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