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FOODTECH | Patrick Asdaghi (CEO Carbon Maps) : « Notre ambition est d’aider les industriels de l’agroalimentaire à aller plus loin que la “simple” mesure, en leur permettant de simuler des scénarios de changement de recettes ou d’étapes de fabrication »

EMPREINTE | Carbon Maps calcule l’impact environnemental de tous les produits alimentaires et des matières premières agricoles de manière rapide, fiable et opposable. Rencontre avec Patrick Asdaghi, co fondateur de Carbon Maps


 

Quel est le principe de Carbon Maps ?

Patrick Asdaghi : Jérémie Wainstain, Estelle Huynh et moi-même avons créé Carbon Maps en fin d’année dernière pour permettre aux acteurs de l’industrie alimentaire d’évaluer l’impact environnemental de leurs produits et d’identifier des pistes d’amélioration à mettre en œuvre à tous les stades de la chaîne alimentaire.  

Nos profils sont très complémentaires – je suis ingénieur de formation et serial entrepreneur, avec une très forte expérience dans la foodtech, en ayant créé notamment de FoodChéri et Seazon (racheté par le groupe Sodexo en 2021), quand mes cofondateurs sont experts en data science et supply chain – et nous sommes aidés dans cette mission par notre comité scientifique pluridisciplinaire constitués d’experts de la data, de la biodiversité ou de l’agriculture.

 

Concrètement, la plateforme collecte les données auprès de nos clients industriels et de leurs fournisseurs  à tous les stades de la chaîne alimentaire, en tenant compte d’une vingtaine d’indicateurs tels que leurs émissions de GES bien entendu, mais aussi leur consommation d’eau, l’impact sur la biodiversité́ ou encore le bien-être animal… et les analyse en se basant sur des données publiques nationales (rapports du GIEC, chiffres de l’Inrae) et régionales, la littérature scientifique et leurs retours terrain. 

 


 

Notre ambition est aussi d’aider les industriels de l’agroalimentaire à aller plus loin que la “simple” mesure, en leur permettant de simuler des scénarios de changement, de recettes ou d’étapes de fabrication et ainsi d’améliorer très concrètement leurs méthodes de production et de fabrication, pour adopter de véritables stratégies climat personnalisées. 

 

 

Comment est née cette idée ?

Patrick Asdaghi : Notre système alimentaire est l’un des principaux facteurs contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, à la destruction de la biodiversité, à la déforestation. La thématique écologique est devenue depuis cinq ans l’une des principales préoccupations des consommateurs, qui exigent plus de transparence de la part des industriels et des entreprises agro-alimentaires.

 

 

 

Par ailleurs, il y a actuellement un gros rouleau compresseur qui déstabilise l’industrie agroalimentaire. A partir du 1er janvier 2024, la loi « Climat et Résilience » poussera les industriels à mettre en avant un affichage environnemental, un « Eco-score » sur les produits qui renseignera les consommateurs sur l’impact environnemental de la fabrication des produits. Le moment est donc critique pour les marques du secteur. 


Patrick Asdaghi : la plateforme collecte les données auprès de nos clients industriels et de leurs fournisseurs  à tous les stades de la chaîne alimentaire, en tenant compte d’une vingtaine d’indicateurs tels que leurs émissions de GES bien entendu, mais aussi leur consommation d’eau, l’impact sur la biodiversité́ ou encore le bien-être animal


 

Quels sont les objectifs de Carbon Maps à court terme ?

Patrick Asdaghi : Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros, réalisée en février 2023 auprès des fonds d’investissement Breega et Samaipata, notre objectif est de recruter des ingénieurs pour rejoindre notre équipe de 20 collaborateurs et améliorer la plateforme. L’idée est de développer davantage nos algorithmes et de construire des simulateurs afin de permettre aux industriels de faire des trajectoires de progrès et de connaître le coût lié au changement d’une recette par exemple.

La comptabilité environnementale va devenir un must-do et notre ambition est de créer l’outil référent dans le domaine. Nous voulons aussi très vite attaquer l’Europe – nous pourrons facilement dupliquer nos modélisations françaises dans d’autres pays.

Enfin, nous espérons signer de nouveaux clients prochainement, qui rejoindront la dizaine d’industriels avec qui nous collaborons en ce moment. 

Quel est votre modèle économique ?

Patrick Asdaghi : Notre solution est une plateforme SaaS (Software-As-A-Service) avec un abonnement annuel. Cet abonnement permet notamment aux industriels de réaliser des simulations d’impact sur des milliers de produits finis ou de les aider à modéliser et évaluer l’impact de toute une filière alimentaire.  Nos clients pourront également simuler leur futur EcoScore, produit par produit, et simuler des améliorations de recettes (éco-conception). Enfin, la plateforme les accompagnera dans leurs obligations de reporting extra financier sur le Scope 3.            

Pourquoi avez-vous choisi de devenir entrepreneur ?

Patrick Asdaghi : J’ai commencé ma carrière avec un mentor et entrepreneur hors pair, Jacques Veyrat, fondateur notamment de Neuf Cegetel dans les télécoms (racheté par Vivendi) et de Neoen, dans les énergies renouvelables. Ensuite après un séjour aux Etats-Unis sur le campus de l’Université de Harvard, entouré d’entrepreneurs, l’envie de le devenir à mon tour a été définitivement cristallisée.

 

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