Facebook fait machine arrière sur l’interdiction systématique des annonces publicitaires pour les cryptomonnaies sur sa plateforme, expliquant qu’elle acceptera désormais certaines annonces provenant de publicitaires pré-approuvés.
En janvier dernier, l’entreprise avait interdit les publicités pour les options binaires, les ICO (initial coin offerings) et les cryptomonnaies, qui, selon elle, étaient fréquemment associées à des « pratiques promotionnelles erronées ou trompeuses ».
Mais hier, l’entreprise a annoncé avoir mis en place un processus de vérification qui permettra à certains publicitaires de promouvoir des produits crypto, bien que les publicités pour les options binaires et les ICO demeurent interdites.
« Les publicitaires voulant publier des annonces pour les produits et services de cryptomonnaies doivent nous soumettre une candidature afin que nous analysions leur éligibilité. Ils doivent nous présenter toutes les licences qu’ils ont obtenues, préciser si elles sont échangées sur un stock exchange public, ainsi que toutes leurs expériences publiques », explique le directeur de la gestion des produits, Rob Leathern.
Cette décision n’est pas réellement une surprise. En effet, à l’époque de l’interdiction, Facebook avait prévenu que la plateforme réviserait ses projets. De plus, les cryptomonnaies étant dorénavant moins volatiles qu’elles l’ont été par le passé, le réseau social considère que leur interdiction systématique n’a pas de sens.
Mais, il reste à voir comment le reste du secteur va réagir à cette décision. Google annonçait sa propre interdiction de publicités concernant les cryptomonnaies en mars dernier. Twitter a d’ailleurs suivi le mouvement peu de temps après. Cependant, Microsoft n’a pas pris position en ce sens. Certains s’attendent à ce que ces sociétés assouplissent également leurs interdictions.
« Ce n’est pas une surprise de voir Facebook faire machine arrière sur cette politique, mais cela arrive beaucoup plus tôt que prévu », explique Chris Yoo, gestionnaire de portefeuilles pour le fonds spéculatif Black Square Capital. « Nous nous attendons également à ce que Google, Twitter et d’autres réseaux sociaux modifient également leur politique, car les cryptomonnaies gagnent en légitimité et en crédibilité ».
D’autres raisons pourraient également pousser Facebook à assouplir son interdiction. Selon la rumeur, le réseau social réfléchirait à l’achat éventuel de la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase. Il a d’ailleurs récemment annoncé la création d’un groupe interne chargé d’étudier les opportunités de la blockchain.
Ce groupe sera géré par David Marcus, ancien dirigeant de Messenger, et « étudiera comment tirer le meilleur parti de la blockchain pour Facebook, en partant de zéro ». Selon certains, l’entreprise voudrait développer sa propre cryptomonnaie.
En tous cas, ce revirement ne sera certainement pas le dernier concernant les annonces publicitaires pour les cryptomonnaies. Même avec une interdiction stricte, certaines publicités ont tout de même réussi à se faufiler, par exemple, en orthographiant mal les termes principaux. Un assouplissement de l’interdiction va certainement laisser quelques zones d’ombre, et permettra à davantage de publicités interdites de tout de même se retrouver sur la plateforme, alors que de nombreux publicitaires pourraient se sentir injustement discriminés.
« À cause de ces restrictions, toutes les personnes souhaitant publier des publicités ne pourront le faire, explique Rob Leathern. Mais nous prendrons en compte les retours, nous verrons si cette politique fonctionne bien et continuerons d’étudier la technologie, afin que, si nécessaire, nous puissions ajuster notre politique au fil du temps. »
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