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Facebook Mène L’enquête Sur L’Ingérence Russe Dans L’Election Américaine De 2016

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(GERMANY OUT) Woman looking at the internet site of the online network Facebook (Photo by Classen/ullstein bild via Getty Images)

Utilisée dans le monde entier par plus d’un milliard d’utilisateurs, l’application Messenger de Facebook a récemment été identifiée comme figurant au nombre des quelques réseaux sociaux majeurs (de même que Twitter, YouTube, Facebook et son application Instagram) qui ont été infiltrés par des comptes liés à la Russie pour influencer les élections présidentielles américaines.

Le vice-président des produits de messagerie de Facebook, David Marcus, a déclaré cette semaine que l’entreprise, aux côtés des investigateurs fédéraux américains, est toujours en train de déterminer la pleine étendue de l’utilisation du service de messagerie par des personnes mal intentionnées. Lors d’une interview donnée à la conférence du Wall Street Journal de Laguna Beach, en Californie, David Marcus a indiqué que selon lui, parmi les 470 comptes émis par la Russie qui ont tenté de semer la division politique dans l’élection présidentielle américaine de 2016, « un très petit nombre » a également utilisé Messenger pour communiquer avec les utilisateurs.

Des rapports ont révélé ce mois-ci que des comptes russes ont utilisé une série d’outils, dont des publicités, mais aussi des publications gratuites et des événements, afin d’obtenir une audience parmi les utilisateurs de Facebook et d’amplifier la tension sur des sujets comme l’immigration et les différences ethniques. La plupart des utilisateurs n’ont jamais suspecté que des personnes entretenant des liens avec la Russie se cachaient derrière les comptes, et plusieurs de ces comptes ont attiré plus d’un demi-million d’utilisateurs. La Russie a nié toute ingérence dans l’élection.

« Nous tentons de découvrir comment cela s’est mis en place, » a commenté David Marcus, ajoutant qu’il était « confiant » que Facebook puisse comprendre et régler le problème.

« Nous collaborons avec un conseil spécial et avec le Congrès, » a t-il ajouté lors de la conférence. « Nous saurons de quoi il en retourne, nous en tirerons une leçon, puis nous nous assurerons de mettre en place des systèmes pour empêcher ce qui s’est passé de se reproduire. »

David Marcus a souligné qu’une plateforme de deux-trois milliards d’utilisateurs comme Facebook est vouée à être utilisée par des personnes mal intentionnées. Cependant, il a désigné comme une solution concrète l’embauche par Facebook de « milliers » de nouveaux modérateurs pour la vérification des publicités et de l’activité pendant les élections. Cela s’ajoute aux plans évoqués plus tôt par le PDG Mark Zuckerberg et la directrice des opérations Sheryl Sandberg pour l’amélioration de la sécurité. Lorsque la question lui a été posée de savoir si Facebook devait être plus actif face aux abus sévissant sur la plateforme, David Marcus a répondu que l’entreprise devait être « plus attentive » lors de la construction de ses produits.

« Il nous faut réfléchir à la façon dont Facebook peut être utilisé à des fins pour lesquelles la plateforme n’a pas été conçue, » considère David Marcus. « Nous ne devons pas tolérer ces choses, et elles ne devraient pas arriver. »

D’après les rapports sur le sujet, des pages soutenues par les Russes ont envoyé des invitations Messenger à des utilisateurs et ont été actives sur la plateforme presque quotidiennement pendant la campagne américaine. Facebook a signalé le mois dernier que des comptes liés à la Russie ont acheté pour 150 000 dollars de publicité politique entre juin 2015 et mai 2017, dans une tentative de diffusion de contenus clivants. Le mois dernier, Facebook a retiré les comptes de la plateforme, sur le postulat qu’ils étaient faux. Toujours selon ces rapports, les comptes ont alors obtenu l’attention des utilisateurs en faisant en sorte que ces derniers cliquent sur des publicités. Dès lors que les utilisateurs « suivaient » les pages trompeuses, leurs fils d’actualité pouvaient être criblés de contenu politique gratuit tel que des publications, des vidéos et des photos.

Twitter a déclaré le mois dernier avoir trouvé sur sa plateforme 201 comptes liés aux comptes frauduleux déjà identifiés par Facebook. Twitter a également rapporté que le site d’information russe RT, qui selon le dossier d’une agence de renseignement américaine avait tenté d’influencer l’élection du pays, a acheté pour 274 100 dollars de publicité sur Twitter l’année dernière. D’après la loi fédérale américaine, les gouvernements étrangers et les étrangers ont l’interdiction de dépenser de l’argent pour influencer une élection d’Etat, une élection fédérale ou une élection locale aux Etats-Unis.

L’utilisation par la Russie des réseaux sociaux pour faire ingérence dans une élection américaine a eu des retombées néfastes sur divers géants de la Tech, Facebook étant le plus notable : l’entreprise a été soumise à une critique cinglante de son échec face à la surveillance du contenu et des publicités de son site. Des sénateurs américains ont appuyé des découvertes faites plus tôt par l’ensemble des renseignements américains, selon lesquelles le président Russe Vladimir Poutine a mené une campagne d’interférence dans les élections américaines de 2016. Toutefois, cette ingérence de la Russie semble ne pas être limitée aux Etats-Unis : les tentatives russes pourraient s’être étendues à la France, aux Pays-Bas et à l’Allemagne. Selon le comité du Sénat, la Russie pourrait tenter d’influencer les élections américaines à venir en 2018.

Facebook, Google et Twitter ont pour projet d’intervenir lors d’un compte-rendu au sujet de l’implication de la Russie sur leurs plateformes, le 1er Novembre.

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