Les années 1990 à 2000 ont créé un véritable tournant dans le monde de l’innovation sur le plan technologique. Si l’une des plus importantes avancées s’est traduite par la démocratisation d’internet, devenu de plus en plus accessible à un grand nombre de foyers et révolutionnant ainsi la vie quotidienne comme les habitudes de chacun, d’autres innovations ont également trouvé leur place dans cette nouvelle société : c’est le cas de la téléphonie mobile et l’utilisation du SMS, celle du GPS ou encore du DVD. Notre façon de communiquer et de nous connecter les uns aux autres, de voyager, d’écouter de la musique, de prendre des photographies comme de regarder un film a aussi été bouleversée. Retour sur dix années phares qui ont profondément transformé nos habitudes.
Par Pascal de Lima et Morgane Balboni
CHAP 1 : De nouveaux moyens de communication voient le jour !
- Le grand boom d’internet dans les années 1990
De 1990 à 2000, Internet a connu une croissance considérable, devenant de plus en plus accessible puis indispensable à notre quotidien. En l’espace de quelques années à peine, des possibilités considérables en termes de communication, de travail, de loisirs, mais aussi d’accès à l’information voient le jour. Si aujourd’hui il nous serait impossible d’imaginer un monde sans web, il en était tout autrement avant les années 1990.
Avant les années 90, Internet existe déjà, mais il s’adresse à une population spécifique : les scientifiques travaillant dans les universités du monde entier. Le projet World Wide Web (WWW), conçu par Tim Berners-Lee en 1989, leur permet ainsi de s’échanger des informations instantanément. La recherche se faisait à partir de mots-clés, les moteurs de recherche n’existant pas encore. D’un système confiné et limité, le WWW entre finalement dans le domaine public le 30 avril 1993. Il s’ouvre alors à tous. Stupeur !
C’est en 1994 que le premier Fournisseur d’Accès à Internet français apparaît. Il s’agit de WorldNet. Il sera suivi de FranceNet, à peine quelques mois plus tard. Il y a cependant plus de chances pour que vous connaissiez Wanadoo. Ce FAI apparaîtra comme étant l’un des plus populaires dans la seconde moitié des années 90. De son côté, AOL aura contribué significativement à la démocratisation d’Internet avec sa fameuse offre « illimitée », à 99 francs par mois. Plus largement et de l’autre côté du continent, on retrouve également AOL (1989, États-Unis), Nifty (1997, Japon) ou encore Telstra (1996, Australie). En France, à la différence des États-Unis, on peine cependant à démarrer l’adaptation, qui se fera davantage dans la seconde moitié des années 90. La responsabilité est attribuée au Minitel (bien qu’il reste limité en termes de recherches sur le plan national).
À cette époque, l’informatique est déjà assez répandue et ceci, depuis les années 80. Mais pour l’heure, les ordinateurs restent principalement utilisés dans le cadre professionnel, essentiellement pour le traitement de texte, la comptabilité et la gestion de base de données (à condition toutefois de posséder les logiciels). Les ordinateurs personnels, portés par des marques comme IBM, Apple et Toshiba s’insèrent petit à petit dans nos foyers depuis les années 80, mais l’arrivée d’Internet bouleverse littéralement les ventes. Cette décennie marque aussi l’accélération de la popularisation du matériel informatique qui évolue et s’adapte à des besoins de plus en plus spécifiques : imprimante, haut-parleurs, casques, sans oublier la vente de logiciels, au travers de l’avènement de la distribution en ligne avec par exemple le pack Office, créé par Microsoft (1990).
C’est aussi durant cette période qu’un nouveau moyen de communication voit le jour, le « mail », même s’il deviendra populaire davantage vers la fin des années 90. Le mail est l’une des révolutions marquantes de cette décennie. Il arrive en 1992, avec l’extension MIME (Multipurpose Internet Mail Extension), permettant au courriel de devenir plus flexible et, par ailleurs, d’inclure des pièces jointes (fichiers audios, images, vidéos). Pendant un certain temps, il est néanmoins nécessaire de télécharger un logiciel spécifique pour envoyer ou recevoir des mails. C’est en 1996 que l’idée d’accéder à son courrier en ligne, à partir de n’importe quel ordinateur disposant d’une connexion, fit son chemin. Au milieu des années 90, les FAI commencent ainsi à intégrer des options de webmail dans leurs offres. On se souvient notamment de RocketMail ou de Hotmail, messagerie électronique gratuite lancée en 1995 et rachetée par Microsoft deux ans plus tard.
Les navigateurs web (browser) tels que Netscape Navigator et Internet Explorer ont rendu l’utilisation du web facile et accessible à tous. En parallèle, le nombre de sites web s’intensifie et les moteurs de recherche arrivent sur nos écrans à l’instar de Yahoo (1994) et Google (1998). Le 10 mars 2000 est la date symbolique de cette période, elle marque l’apogée de la bulle Internet, la part de la population française utilisant Internet passe d’ailleurs de 0.9% en 1994, à 13,9% en 2000. Les réseaux sociaux commencent à prendre place, et avant l’explosion de Facebook et MySpace, le tout premier réseau social en ligne se nommait SixDegrees (1997). Le premier réseau social professionnel était Ryze (2001) …et le premier site de rencontre s’appelait « Friendster » (2002), il permettait de créer son profil, d’y intégrer un statut ou encore de partager son humeur.
Si Internet révolutionne notre façon de communiquer et de s’informer, il faut néanmoins préciser que l’accès à internet reste souvent limité aux zones urbaines. Nous sommes nombreux à nous souvenir de l’attente, de l’impatience même, devant des pages qui ne se chargeaient parfois qu’en partie. Des modems, et leur musique si singulière, permettant de relier l’ordinateur à un réseau analogique, tombés ensuite en désuétude et remplacés par des équipements plus performants tels que l’ADSL, offrant des connexions haut débit et le WiFi, une connectivité sans fil. Ces évolutions ont largement contribué à libérer notre accès à Internet de la dépendance à des équipements filaires. Elles ont également permis une très nette amélioration des performances et de la qualité, en même temps qu’une baisse significative des prix. Vers la fin des années 90, Internet se démocratise enfin, il se popularise et son usage se répand. Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à naviguer sur des sites, à chercher de l’information, à s’amuser, à communiquer. Qu’ils soient collègues, voisins ou amis disséminés aux quatre coins du globe…
Cette période fut certainement la plus révolutionnaire de l’histoire de l’informatique moderne. Par l’essor d’Internet, un nouveau monde est en train de naître et il s’accompagne de profondes mutations dans le monde du travail. De nouveaux métiers voient le jour avec l’arrivée du e-commerce, au travers de sites comme Amazon et eBay. C’est le cas des développeurs, des webmasters notamment. La Net Economy fait aussi sa grande entrée. Elle se caractérise par l’émergence de nouvelles entreprises en ligne, mais aussi d’une tout autre façon de travailler. De nouveaux modèles économiques se créent et donne lieu à la création d’un nombre important de startups.
Mais ces innovations mettent aussi en péril d’autres métiers et institutions. Les médias traditionnels par exemple, doivent s’adapter à la numérisation, à la multiplication des sources d’information en ligne. Le métier de journaliste est quant à lui menacé puisque le citoyen devient en mesure de témoigner et de partager son propre contenu. Il y aussi les imprimeurs avec le partage en ligne des documents, demandant moins d’impression. Les distributeurs de musique, qui subissent la pression du téléchargement numérique. Et évidemment, les libraires, car les lecteurs se dirigent davantage vers Internet et délaissent leur boutique. Nombre d’entre elles se sont d’ailleurs tournées vers Amazon, librairie en ligne à ses débuts (1994) et qui déploiera la plateforme Kindle Direct Publishing, permettant aux auteurs, quelques années plus tard, de publier directement leurs livres sur sa célèbre boutique en ligne.
Le navigateur web Mosaic est lancé !
Mosaic est développé fin 1992, au centre de recherches américain NCSA. Sa première version a été publiée en 1993. C’est le 1er navigateur à avoir affiché les images (GIF et XBM) dans les pages web et à supporter les formulaires interactifs, causant une augmentation significative de la popularité du « WWW ».
Lancement d’Amazon, Ebay et Javascript
Amazon est lancé en 1994 et Ebay, en 1995. JavaScript a également vu le jour en 1995, permettant aux développeurs de créer des sites Web dynamiques et interactifs (et Brendan Eich aurait écrit ce langage en à peine 10 jours)
Création de Google, le moteur de recherche le plus populaire au monde.
À cette époque, Yahoo existe déjà depuis janvier 1994 mais l’arrivée de Larry Page et Sergueï Brin, deux jeunes étudiants de l’université de Stanford aux États-Unis, a marqué un tournant décisif pour la recherche sur internet.
Évolution du nombre d’utilisateurs d’Internet dans le monde
De 1995 à 2002 Source JDN | Décembre 2002 Source IDATE |
| Répartition des 590 millions d’internautes :
|
Retour sur les grandes dates du E-Commerce
Sources : Site de WiZiShop.
- Téléphones mobiles, SMS et opéra-portabilité
Un 3 décembre 1992, Neil Papworth envoyait son premier SMS au combiné Vodafone de Richard Jarvis et le signait d’un « Merry Christmas ». Il l’envoie depuis son ordinateur. À cette époque, le SMS était uniquement exploité comme système de signalisation de maintenance afin de faciliter la communication entre ingénieurs. Il faudra attendre 1996 pour connaître les premiers forfaits SMS et découvrir, par ailleurs, les factures salées, l’écriture abrégée et pour certains, les forfaits bloqués avec ces messages, jamais envoyés. Durant cette période, le SMS coûte 1 franc et les utilisateurs ne peuvent transmettre leurs messages qu’aux abonnés du même opérateur. L’interopérabilité, en 1999, permettra ceci dit de dépasser cette problématique, comme de réduire considérablement le prix de ce dernier. Les téléphones mobiles ont connu un développement rapide dans cette période, passant d’un luxe à un équipement courant.
Le développement des téléphones mobiles a annoncé une nouvelle ère dans l’histoire des communications. Et si l’on considère le téléphone mobile comme un bien de luxe, il est important de souligner que les premiers modèles étaient finalement peu ergonomiques. On se souvient aussi des sacoches ou des étuis spécialement conçus pour les téléphones mobiles et leur prix très prohibitif. L’étape principale du développement des technologies de communication a sans conteste été le passage des systèmes analogiques aux systèmes numériques. Un changement ayant permis des connexions plus fiables, mais aussi plus rapides. Le développement des téléphones mobiles a aussi été concomitant avec le développement de multiples fonctionnalités, comme les écrans monochromes, les claviers, les jeux et même les appareils photos. La massification fut inéluctable avec l’arrivée de téléphones mobiles beaucoup plus légers (et heureusement). Ce fut le point de départ de ce qui allait bientôt arriver, avec l’avènement des smartphones et des réseaux 3, 4 et 5G.
Simon d’IBM, premier smartphone de l’histoire
1992, le premier smartphone à écran tactile, l’IBM Simon, est présenté. Très en avance sur son temps, il est doté, en plus d’un écran tactile, d’un carnet d’adresse, d’un traitement de texte, d’un bouton 911, de jeux, d’un organisateur personnel et d’une messagerie électronique. Des caractéristiques considérées comme innovantes à l’époque ! Le nom Simon vient par ailleurs.
- 1996 : Nokia 9000 « Communicator », premier téléphone a clavier
- 1998 : Le premier écran couleur : le S10 par Siemens
- 1999 : Kyocera créé le VP-210, premier téléphone avec appareil photo
CHAP 2 : Divertissements et loisirs : la montée en puissance
- L’univers du jeu vidéo
Il est impossible d’aborder les années 1990 sans évoquer le phénomène des jeux vidéo ni même citer « Mario », l’un des plus célèbres personnages de cette époque et grande mascotte des jeux Super Mario World, Super Mario Bros édités par Nintendo. Et bien évidemment, de l’autre, les amateurs de versus fighting avec Street Fighter II (fév. 1991) jeu de combat édité par Capcom mais aussi Mortal Kombat, série de jeux et concurrente directe de cette franchise. Ou encore Sonic the Hedgehog, ce hérisson bleu anthropomorphe commercialisé le 23 juin 1991.
Si le marché des jeux connait une progression notable durant les années 90, celui des consoles connait lui aussi, une croissance extraordinaire. La console phare des années 90 introduite en 1992 est connue sous différentes appellations d’un pays à l’autre : Nintendo Entertainment System, Super NES, Super Famicom (Japon), ou encore Super Comboy (Corée du Sud). Bien que finalement distancée par la future Super Nintendo deux ans plus tard, la Megadrive (ou Sega Genesis), commercialisée en Europe en 1990 par Sega apparait comme le plus important succès de la marque. C’est aussi l’apparition des consoles portables emblématiques telles que la Game Boy de Nintendo et la Game Gear de Sega. La guerre entre Sega et Nintendo, deux premiers protagonistes et plus tard rejoints par Sony était déclarée.
La PlayStation de « Sony »… qui vient de l’expression « Sunny Boy »
La Console de jeux Playstation de Sony est l’une des plus populaires de tous les temps et elle est surtout la plus vendue au monde…avant d’être dépassée par la Playstation 2, sortie en 2000 (155 millions de consoles vendues)
- L’industrie musicale
L’industrie musicale à connu de nombreuses évolutions depuis l’apparition du phonographe. Vinyle, cassette, CD,… jusqu’à la numérisation des pistes audio en version mp3 ou AAC, de nombreux formats se sont succédé, offrant toujours plus de praticité et de plaisir dans notre façon de consommer la musique. Et il faut bien le dire, chaque format a prouvé son utilité même si certains d’entre eux sont aujourd’hui jugés obsolètes, d’autres ont su résister grâce aux passionnés.
Si le premier baladeur, le « Walkman TPS-L2 » de Sony, sortit en 1979 est considéré comme le précurseur de la musique portable, il faudra néanmoins attendre la fin des années 90 (et plus précisément 1998) pour voir apparaitre le premier baladeur MP3 grand public, le MPMan F10, fabriqué par la société Sahan Information Systems. Une invention révolutionnaire permettant de stocker et de lire la musique de façon pratique. De nombreuses entreprises, comme Apple au travers de son IPod, se sont inspirées des lecteurs de musique numérique. Ceci dit, il est important de souligner que les baladeurs MP3 ne deviendront populaires qu’à partir de 1999, notamment avec l’arrivée de Napster.
La vente de musique en ligne voit le jour à la fin des années 1990 sous la forme de sites Web proposant des fichiers audio. C’est eMusic qui, en juillet 1998, devient le premier site à commercialiser de la musique sous la forme de fichiers MP3. Napster, plateforme en ligne de partage de fichiers musicaux en « peer to peer », apparait en juin 1999. KaZaa, quant à lui, qui est un logiciel de téléchargement de fichiers en masse et en simultané, émerge en 2000. Ces derniers vont ainsi faciliter l’échange de musique et précipiter l’industrie du disque à l’adoption de la distribution en ligne.
En parallèle, les premières tentatives de streaming s’actionnent également, mais du fait de la faiblesse des connexions internet, le projet ne voit pas immédiatement le jour. Il faudra attendre l’arrivée d’un internet haut débit et la technologie de compression audio améliorée pour que le streaming émerge peu à peu et finalement, remplace le stockage physique de la musique.
D’autre part, si l’on évoque la musique, il y a également les DJ. Et si ces derniers ont commencé à utiliser des platines dans les années 1940, l’apparition des logiciels de mixage dans les années 90 a révolutionné leur pratique grâce au développement de l’informatique musicale. Il est désormais possible de mélanger et de synchroniser les morceaux ensemble, encourageant l’exploration de nouvelles perspectives créatives. La musique électronique était née.
Le premier baladeur MP3, le MPMAN 10
Le MPMAN 10 vendu 250 dollars, est développé en 1997, par le Coréen SaeHan. C’est le premier baladeur à tirer parti de la technologie MP3 (format inventé par Karlheinz Brandenburg en 1995, qui se fera rejeté par les géants du disque jugeant sa technologie sans avenir). Sur la période 1997/2001 et malgré les promesses du marché MP3, de nombreux fabricants ont connu des difficultés à percer à cause des capacités peu intéressantes. En revanche, il est certain que cette technologie a révolutionné la manière de stocker et d’écouter la musique de manière pratique et mobile, ouvrant ainsi la voie à la popularisation de la musique numérique.
3. La photographie
Le monde la photographie n’a pas été épargnée par les grandes innovations majeures de la décennie. Et si l’argentique a traversé les années, la révolution du numérique à quant à elle, largement contribué à démocratiser et à populariser la photographie. L’intérêt pour le numérique s’est densifié au fur et à mesure que la technologie progressait.
Les premiers appareils photo numériques grand public apparaissent dans les années 1990. La photographie numérique s’impose, elle permet plus de rapidité, de simplicité, un stockage flexible et des modèles de plus en plus abordables. Elle commence à intéresser un grand nombre de professionnels et de passionnés qui délaissent alors l’argentique (même si les nostalgiques se comptent toujours par milliers aujourd’hui).
À cette époque, le FotoMan mis sur le marché par Logitech voit le jour. Il s’agit du premier appareil photo entièrement numérique et grand public utilisant une mémoire intégrée pour stocker les photos et qui est capable de se connecter à un PC pour le transfert. À peine une année plus tard, Kodak lance son système DCS (Digital Camera System) permettant le stockage des photos mais aussi leur visionnage via un écran digital. Impossible par ailleurs de ne pas évoquer le Ricoh RDC-1, qui en 1995 devient quant à lui, le premier appareil photo numérique à pouvoir enregistrer des séquences vidéo et du son pour un côut de 1500 dollars.
Parallèlement, un autre type d’appareil devient aussi terriblement populaire. Et, bien qu’il soit commercialisé au début des années 1980 par FUJIFILM, il devient très vite l’incontournable des vacances et séduit aussi bien les petits et les grands. L’appareil photo jetable, le « prêt à photographier » atteint d’ailleurs son apogée au milieu des années 90, avec plus de 12 millions d’unités vendues. Les fabricants ont d’ailleurs su faire évoluer ce modèle : apparition du flash manuel, version noir et blanc, en couleur, modèles étanches, sur un produit toujours aussi accessible financièrement.
Une chose est certaine, ces technologies numériques ont aussi révolutionné la façon dont on utilise les photos. Peu à peu, il devient possible de visualiser, stocker, supprimer ou conserver les photos dans une carte mémoire, jusqu’à les partager. On peut aussi, par le biais de certains logiciels comme Photoshop (1988), transformer, modifier ou détourner nos images. C’est le début d’une grande période de partage, de créativité et de liberté rendue possible par la technologie.
FotoMan, premier appareil « grand public »
Le FotoMan est lancé en 1992, il possède une particularité, celle de ne pas recourir à un support de stockage de type disquette, il enregistre les vues directement sur une mémoire intégrée.
- Le cinéma et ses supports associés
- Les effets spéciaux
Dans les années 90, une révolution s’opère dans le monde du cinéma et pour cause, les effets spéciaux s’immiscent petit à petit au cœur des films. Le cinéma devient de plus en plus ambitieux. D’ailleurs, lorsque l’on compare le cinéma d’avant à celui des années 2000, la différence est perçue. Elle prête d’ailleurs à sourire quand avant, elle terrifiait (Regan MacNeil, l’exorciste). L’un d’entre eux marque justement le début de ce ère. Il s’agit de Jurassic Park (1993), chef d’œuvre incontesté de S. Spielberg qui a su tirer parti de ces avancées technologiques. Comment ? En créant ses dinosaures « plus vrais que nature », réalisés entièrement par le numérique pour les plans larges via le studio ILM (Industrial Light & Magic) de George Lucas. Ce dernier fera de même lors de la deuxième partie de la trilogie Star Wars en 1999, « la menace Fantôme », en développant son projet et ses effets spéciaux à partir d’images de synthèse, tout en numérique HD.
La période 90’ sonne aussi le début des blockbusters. Des films grand public, comme Indépendance Day, Matrix, Mission impossible, ou encore Terminator qui basculent dans le numérique pour nous surprendre avec des effets spéciaux, toujours plus spectaculaires.
- Le DVD
Du côté des supports, des changements importants s’opèrent également. Dans les années 90, la concurrence de la télévision et des loisirs numériques actionne le déclin du marché de la vidéo. Il est urgent de relancer le secteur. L’idée d’un produit plus performant émerge. Il faut tendre vers une qualité de son et d’image exceptionnelle et un stockage de données plus important. En 1995, après une bataille entre les plus grands noms, un accord est finalement trouvé. Les 10 plus grands industriels de la vidéo s’accordent sur la création d’un « support vidéo unique ». Le premier lecteur DVD est commercialisé ! Il apparaît au Japon en 1996, en 1997 aux États-Unis, et en 1998 en France. L’arrivée du DVD nous permet aussi de troquer nos vieilles cassettes (qu’il nous arrivait parfois de rembobiner à la main) contre un nouveau format, offrant une qualité d’image et de son nettement supérieure à celle du VHS. Jamais dans l’histoire de l’électronique grand public, un nouveau produit ne s’était diffusé aussi rapidement.
Le premier lecteur DVD portable a été lancé dans les années 1990, toujours la même idée : la liberté dans la mobilité. Il s’agit du Panasonic DVD-L10, premier et plus petit lecteur DVD portable avec écran LCD intégré (1998). Ce petit bijou technologique ne pèse que 900 grammes pour 4,5 cm d’épaisseur. Il était enfin possible de regarder des films en déplacement. Ce produit a rencontré un franc succès auprès de nombreux voyageurs et cinéphiles en déplacement.
5. La télévision
La télévision a elle aussi bénéficié d’une évolution significative au cours des 30 dernières années. Dans les années 80’, on assiste au développement de la télévision par câble, suivi de la télévision par satellite et par l’essor de la télévision numérique. Aujourd’hui, à l’instar de l’univers de la musique, le streaming TV est désormais en plein essor avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme Netflix, Apple TV ou même Amazon prime. Par ailleurs, les écrans plats cathodiques, les écrans plasma et la haute définition en couleur font leur apparition dans les années 1980 avec un fort développement lors de la décennie suivante. À partir des années 2000, les tubes cathodiques sont progressivement remplacés par les LCD en couleur (écran à cristaux liquides). Les LCD sont également utilisés dans les téléphones portables, les ordinateurs personnels, les ordinateurs de bord dans les moyens de transport.
CHAP 3. Transport et Voyage : en route vers de nouvelles habitudes
- Voiture & GPS
Sur le plan des évolutions majeures, impossible de ne pas évoquer l’augmentation significative du nombre de véhicules équipés d’airbags, réduisant de fait le nombre de décès et de blessures lors d’accident de la route.
« Comment faisaient-ils avant, sans GPS ? ». Qui, de la génération Y et Z ne s’est jamais posé la question ? Mis en place à partir de 1973 par le département de la Défense des États-Unis, le GPS, accessible donc à ses débuts uniquement aux militaires et services de secours, a changé notre façon de voyager (et nous a fait gagner un temps précieux). Rendu disponible au public en 1992, le système de positionnement global (GPS) est devenu quelques années plus tard, fortement populaire auprès des usagers de la route en offrant enfin une navigation sans tracas ! Il faut néanmoins attendre 1995 en France, pour le voir intégrer à une voiture. Il s’agit de la Renault Safrane, première voiture à offrir le GPS en option. Cependant, le système de navigation ne s’est répandu que vers la fin des années 2000, en grande partie en raison de son coût élevé de l’époque.
2. Modernisation des pratiques de voyage
Terminé les voyages interminables en voiture à emprunter les nationales et la grande carte dépliée côté passager. On vous l’accorde, nous sommes sans doute remontés un peu loin, mais imaginez le chemin parcouru depuis et, s’il y a bien une innovation qui (re)donnera le sourire à bon nombre d’entre vous, c’est bien le fait de voyager, avec de plus en plus de facilité.
Dans les années 90, qu’il s’agisse de commander un billet d’avion ou de réserver notre future destination de vacances, les réservations se font encore majoritairement par le biais d’agences de voyage, mais il n’est plus obligatoire de se déplacer. On peut le faire par téléphone puisque l’ordinateur se charge de proposer des destinations mais aussi d’effectuer la réservation. Certains n’oublieront d’ailleurs pas la joie des numéros surtaxés de l’époque. C’est la dématérialisation des services.
Un autre type de changement s’opère en parallèle, fin des années 1990 en France : l’essor des compagnies aériennes low-cost. Notamment si on la rattache à l’utilisation du web qui se démocratise peu après. Désormais, le passager s’occupe de tout, prémisse de la réservation « online ». À cette période, le voyage se démocratise (même si les billets d’avion restent onéreux), permettant à un grand nombre de personnes de découvrir bien d’autres destinations.
CHAP 4 : Services financiers : vers de nouvelles habitudes
Les années 1990 furent certainement l’une des plus prolifiques en matière d’innovation bancaire. À la fin des années 1970, pour contextualiser, une politique de déréglementation dans le secteur de la finance débute aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni. Politique qui gagne progressivement du terrain à l’échelle mondiale, d’abord en touchant les pays européens, puis en gagnant les économies émergentes. Cette évolution, qui a accompagné et favorisé le mouvement de globalisation, a entraîné des transformations profondes dans le fonctionnement des marchés financiers et des institutions bancaires. L’industrie financière se transforme en profondeur, consolidant alors les différentes activités des services financiers au travers de modèles organisationnels plus étendus et plus complexes et dans une dimension désormais internationale. Durant cette période, la doxa dominante considère que déréglementation et croissance sont intimement liées avec un socle technologique favorisant la désintermédiation des places financières.
La finance est le secteur ayant la plus puissante et significative vague de mondialisation, dépassant de loin tous les autres secteurs de l’économie mondiale. Les changements, que l’on considère profonds, ont engendré des répercussions sur les systèmes financiers des pays du monde entier. La standardisation des services financiers et l’interconnexion de ces marchés ont de fait permis la création d’un colossal marché mondial d’échanges de capitaux. En parallèle, le secteur financier a pu profiter de nombreuses innovations technologiques comme l’interconnexion des places financières grâce à l’informatique, les télécommunications et les transferts électroniques des actifs financiers.
- Produits dérivés, une innovation bancaire significative
Lors de cette décennie, on assiste également à l’arrivée de ce qui plus tard sera constamment décrié et même d’être accusé d’être à l’origine des crises financières : les produits dérivés. Ces produits, initialement conçus pour aider les entreprises à se couvrir de divers risques financiers ont connu une véritable prolifération durant les années 1990, dans le monde de la finance. Qu’ils s’agissent de contrats à terme ou optionnels, ils ont permis aux investisseurs et aux entreprises de se prémunir au maximum contre les risques de marché, proposant des rendements plus élevés et favorisant la spéculation sur les mouvements futurs des cours. Les produits dérivés, conjointement à l’avènement du trading électronique, ont contribué à l’explosion des transactions financières mais aussi « à contrario » de certains excès du monde de la finance. On se souviendra en particulier de E-Trade et TD Ameritrade pour les achats et ventes d’actions en temps réel.
Ce formidable boom financier qu’a connue l’industrie financière dans les années 1990 a été porté par de nombreuses innovations visant à améliorer l’efficacité et l’accessibilité des services financiers. Ici aussi, l’arrivée de différentes technologies a constitué le point de départ de la transformation des métiers du monde de la banque et de la finance.
2. Vers la standardisation des services financiers
La standardisation des services financiers et l’interconnexion de ces marchés ont de fait permis la création d’un immense marché mondial d’échanges de capitaux. En parallèle, le secteur financier a pu profiter de nombreuses innovations technologiques comme l’interconnexion des places financières grâce à l’informatique, les télécommunications et les transferts électroniques des actifs financiers.
3. L’arrivée des sites boursiers
La fin des années 90 voient aussi l’arrivée des sites boursiers en ligne comme Bourse Direct en France, ou encore le courtier en ligne Fimatex. Un changement majeur puisque la bourse est désormais « directement accessible depuis chez soi ». Grâce à cette innovation, la bourse devient plus accessible, l’investissement se démocratise, ouvrant dès lors la porte à de nouveaux investisseurs.
4. L’utilisation des cartes de crédit explose !
Cette invention française, créée en 1967 et que l’on connait aujourd’hui sous le nom « Visa » pour faciliter son expansion internationale permet, avant les années 1990, de réaliser des retraits d’espèce ainsi que des paiements dans les commerces français. Elle connait cependant bien des difficultés à s’imposer en France à ses débuts. L’arrivée de plusieurs facteurs va cependant contrecarrer cette tendance pour s’insérer finalement au cœur des habitudes de consommation.
Le premier intervient en 1990, lorsque les fabricants cherchent à sécuriser les transactions. En plus d’instaurer un code secret à 4 chiffres, toutes les cartes bleues se dotent désormais d’une puce (1992), un moyen efficace de lutter contre la fraude. De plus en plus de commerçants se munissent de terminaux et l’acceptent. En parallèle, les guichets automatiques de billets connaissent une véritable ascension. Certes, les GAB existaient déjà dans les années 1960 mais leur véritable utilisation s’est davantage popularisée dans les années 1990, permettant à la carte de devenir le moyen de paiement indispensable. C’est le début d’une nouvelle ère, celle où la carte devient un véritable outil de liberté. Elle sera d’ailleurs élue en 2003, moyen de paiement préféré des Français et contribuera, quelques années plus tard, à l’origine du développement de l’e-commerce.
5. Paiements électroniques : vers une nouvelle ère de transaction
Une innovation en permettant une autre, cette décennie prépare également l’avènement du paiement électronique que l’on connait aujourd’hui. Et PayPal est au cœur du sujet puisqu’il permet alors aux consommateurs d’effectuer des transactions en ligne et en toute sécurité. Ces systèmes, comme les systèmes professionnels en B to B ont d’ailleurs sensiblement amélioré les paiements pour les particuliers, comme ceux des entreprises.
PayPal, le système de service de paiement en ligne est né
C’est en 1998 que la première version de la plateforme PayPal a été lancée. Sa fonction ? Proposer aux acheteurs et aux vendeurs d’envoyer et de recevoir de l’argent. Le leader incontesté des paiements en ligne compte aujourd’hui plus de 100 millions de comptes et est actif dans plus de 202 pays et régions du monde.
CONCLUSION
En retraçant le parcours de ces innovations sur la période 1990 à 2000, on constate l’importance cruciale des technologies dans la mobilité, l’apprentissage, la communication et la créativité. Ces avancées ont considérablement marqué notre époque, mais ont également amélioré nos modes de vie, notre « art de vivre ». Communication, loisirs, travail,…elles ont contribué à de formidables opportunités pour de nouveaux métiers et ont par ailleurs, favorisé l’enrichissement de nombreux autres domaines.
Est-ce que cette tendance doit aujourd’hui être prolongée ? Si l’on prend en considération les impacts sur l‘individu, la société et sur l’environnement tout en trouvant le moyen le plus sûr d’apporter un impact positif en préservant notre liberté, cela ne fait aucun doute. Chaque époque est différente. Elle possède des avantages comme des inconvénients, mais notre adaptabilité au monde nous offre aussi de nouvelles possibilités que chacun peut saisir pour accepter le progrès tout en préservant ses valeurs et le mode de vie qui nous est cher.
Cependant, il convient également de prendre en compte les conséquences de ces avancées technologiques sur la société. N’y a-t-il pas un risque que ces innovations se retournent contre l’homme lui-même, nous propulsant vers la solitude numérique et peut-être aussi, la fin du travail tel que nous le connaissons ?
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