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Entretien avec Mikaïl Chebel : Métaculture, une exposition NFT dédiée aux artistes du monde arabe

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L'exposition Métaculture aura lieu les 1 et 2 avril 2023 à Paris - Source : L'Institut du monde arabe

Les 1 et 2 avril prochains aura lieu à Paris l’événement Métaculture : une exposition NFT dédiée à la culture et à l’art.

 

Il a pour but de promouvoir l’art numérique et de démocratiser la technologie NFT. Cette initiative est le fruit d’un partenariat entre l’Institut du monde arabe et la Fondation Malek Chebel. Forbes vous plonge dans les coulisses de ce colloque, au travers d’une interview avec Mikhaïl Chebel, président de la Fondation et organisateur de l’événement.

Mikaïl Chebel, nous nous retrouvons aujourd’hui dans le cadre de votre événement Métaculture. Avant d’entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous nous parler un peu de la Fondation Malek Chebel, dont vous êtes le président ?

Tout d’abord, bonjour, c’est un plaisir d’être là avec vous. Pour répondre à votre question, la Fondation, c’est une aventure humaine et familiale qui a commencé il y a six ans. Nous nous considérons comme des acteurs d’émulation intellectuelle et artistique. Dans les faits, cela se traduit par l’organisation d’événements pour promouvoir la pensée de mon père, Malek Chebel, anthropologue des religions, docteur en sciences politiques, en anthropologie et en psychanalyse, auteur d’une quarantaine de livres, dont un ouvrage encyclopédique sur la civilisation arabo-islamique.

Mais globalement, tous ses travaux vont dans le sens d’une plus grande cohésion sociale et d’une meilleure connexion entre les civilisations, rendue possible par la connaissance de l’autre. Ainsi, ces dernières années, nous avons organisé une dizaine d’événements en Algérie, et sept ou huit en France, dont un colloque international à l’Institut du monde arabe en 2019. C’est d’ailleurs grâce au succès de ce partenariat que nous avons pu lancer un nouvel événement.

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Première exposition NFT dans un musée français – « Un tournant dans l’histoire de l’art ? », Mikaïl Chebel

Pour revenir à l’évènement Métaculture, comment le décririez-vous ?

Métaculture, c’est un congrès qui comprend la première exposition NFT dans un musée en France. C’est l’entrée fracassante d’une nouvelle tendance artistique dans le parc muséal français. Pendant ce colloque, il y aura deux jours de débats et d’activités pour faire découvrir à un public néophyte le Web3 et les nouvelles technologies qui sous-tendent ce courant artistique ultra-contemporain.

 

Comment vous est venue l’idée d’amener la Fondation vers le Web3 ?

Tout est parti de nos échanges avec l’Institut du monde arabe, qui nous a demandé d’organiser un événement culturel. Après quelques propositions déclinées, nous nous sommes tournés vers Dubaï et les Émirats, qui sont vraiment à la pointe dans ce domaine. Nous nous sommes rendu compte qu’ils s’intéressaient déjà à l’art numérique et aux NFT. En réalité, présenter des œuvres du monde arabe, c’est quelque chose que nous avions déjà fait à deux reprises en Algérie. Cette fois, nous avons voulu proposer quelque chose de dynamique et d’actuel. Par conséquent, l’Institut et le comité scientifique de la Fondation ont pensé qu’il serait intéressant de présenter les créations artistiques à travers ce prisme-là.

 

Pour cette exhibition NFT, est-ce que les artistes qui seront présents seront principalement issus de cette culture du monde arabe ?

Les artistes que nous avons retenus répondent à deux critères. Ils doivent soit résider dans le monde arabe, soit en être originaires. C’était un parti-pris auquel nous tenions que de faire un événement axé sur l’art numérique dans le milieu arabe. Au niveau de la sélection des artistes, c’est une réussite car l’exposition accueillera 100 % d’artistes du monde arabe.

 

Durant ces 2 jours, comment se déroulera l’exhibition ?

Eh bien, c’est assez simple, les NFT seront exposés sur 50 écrans installés pour l’occasion dans la superbe salle des colonnes de l’Institut du monde arabe. C’est vraiment une salle qui se prête bien à la déambulation et à l’exploration d’univers nouveaux. Il y aura une exposition différente les deux jours, chacune autour de thèmes issus de l’héritage de Malek Chebel. Nous avons choisi quatre axes principaux : l’imaginaire, le désir, la lumière et l’amour. 

Un formidable comité de curation composé de Benoît Couty, Véronique Rieffel, Rachel Chicheportiche et Brian Becafico nous ont déniché des œuvres d’une très grande qualité. Afin de donner l’occasion à des artistes émergeant de participer, nous allons même lancer un appel à candidatures. 

Pour ce faire, on va demander aux artistes intéressés de nous soumettre des œuvres et le comité en sélectionnera quelques-unes qu’il jugera méritantes. On est bien conscient que tout cela reste un peu arbitraire, mais ça laisse une chance à des artistes émergents de se faire une place dans un milieu parfois un peu fermé. Bien entendu, les travaux en question devront être en NFT et s’inscrire dans l’esprit de l’événement.

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Source : Institut du monde arabe

Cela signifie que certains NFT seront spécialement conçus pour l’événement. Seront-ils disponibles à la vente pendant le congrès ?

Au départ, nous voulions organiser une vente de prestige avec Christie’s. Mais l’approche n’était pas très disruptive ! Finalement, nous avons opté pour quelque chose de plus ouvert : une vente aux enchères à des prix très accessibles, mais pas nécessairement pour les œuvres exposées. Néanmoins, nous espérons que les visiteurs repartiront avec des NFT pour lesquels ils auront eu un coup de cœur. Pour cet événement, nous attendons environ 20 000 personnes qui n’auront à priori aucune connaissance préalable du Web3, du metaverse ou des NFT. Nous souhaitons donc qu’ils repartent avec le sentiment d’avoir découvert quelque chose de neuf et d’intéressant ; avec l’envie de creuser le sujet et d’y revenir.

 

Il semble que vous ayez de nombreux partenaires dans l’industrie du Web3. Est-ce qu’ils vous accompagnent dans votre démarche de vulgarisation de la culture NFT ou est-ce qu’il s’agit uniquement d’un soutien financier ?

Oui, c’est vrai que nous avons la chance d’avoir des partenaires avec lesquels nous co-construisons réellement l’événement. Notamment The SandBox, qui nous accompagne et fait beaucoup pour l’écosystème. De plus, nous bénéficions d’un soutien académique qui nous permet d’approcher les grandes universités. Les débats ont été construits sous la direction scientifique de la chaire UNESCO ITEN.

De son côté, l’Institut nous soutient beaucoup dans nos démarches. Et heureusement, parce que c’est un travail très exigeant et très coûteux. Sans tous nos partenaires très investis, nous n’aurions peut-être pas pu proposer quelque chose d’aussi qualitatif, et surtout, d’aussi différent de ce que l’on peut voir partout ailleurs aujourd’hui. Là, nous sommes vraiment fiers du résultat. 

 

En dehors des expositions, quelles sont les autres activités prévues pendant le congrès ?

Il y en a beaucoup ! Pour vous donner un aperçu, il y aura 17 tables rondes et 17 ateliers découverte pendant ces deux jours. La première journée sera consacrée à l’art digital ultra contemporain : avec une large majorité d’artistes de moins de 40 ans. On veut d’emblée combattre l’idée qu’il faut avoir une grande barbe de sage pour faire de l’art. L’objectif est de discuter de l’impact de l’arrivée du Web3 pour les artistes et pour l’ensemble du monde artistique en général. Nous voulons aussi aborder la question que tout le monde se pose : cette mouvance est-elle pérenne ? Est-ce qu’on se trouve face à un phénomène de mode qui va vite s’éteindre, ou aux portes d’une grande révolution artistique.

Bien sûr, là-dessus, vous connaissez déjà mon point de vue.. Ensuite, il y aura également une réflexion philosophique plus large sur les enjeux des cryptomonnaies au sein de la société. Pour finir, le dimanche après-midi sera dédié au métavers. Nous proposerons un regard critique et transparent autour de la transformation des rapports sociaux et des opportunités dans les domaines du médical, de l’éducation et du divertissement. Cela dit, on ne veut pas rester dans la présentation théorique et verticale d’une notion qui peut sembler abstraite, donc il y aura aussi de nombreux ateliers pratiques pour que chacun puisse expérimenter et apprendre à utiliser ces nouvelles technologies. 

L’exposition Métaculture aura lieu les 1 et 2 avril à Paris. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’événement ou sur le site de la Fondation Malek Chebel.

 

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