Rechercher

Empreinte carbone des data centers : l’Arcep tire la sonnette d’alarme

gettyimages 2163537650
Centres de données : comprendre leur empreinte carbone aujourd'hui en France

Dans son rapport 2025 « Pour un numérique soutenable », l’Arcep dresse un état des lieux chiffré de l’empreinte carbone des centres de données en France. Une étude qui permet de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre dans un secteur en pleine croissance. 

Ce qu’il faut retenir

Entre 2021 et 2023, l’empreinte carbone des centres de données français a augmenté de 11 %, selon les données publiées par une récente étude de l’Arcep​​. L’essor des usages numériques, le développement de l’intelligence artificielle et l’augmentation de la capacité informatique expliquent cette progression. En 2023, les centres ont généré environ 137 000 tonnes d’équivalent CO₂​, soit l’empreinte carbone de 1,6 million de smartphones​. Dans le même temps, leur consommation électrique a progressé de 8 %, alors même que la consommation du secteur tertiaire reculait​. Malgré une amélioration relative de leur efficacité énergétique, l’intensification du déploiement de grands centres, souvent concentrés en Île-de-France, renforce la tendance à la hausse.

Pourquoi c’est important à suivre

Cette évolution témoigne des défis que pose l’industrialisation rapide du numérique pour la transition écologique. Les centres de données représentent désormais environ 16 % de l’empreinte carbone totale du secteur numérique en France​, derrière la fabrication d’équipements. Alors que les réseaux fixes parviennent à réduire leur consommation d’énergie grâce au basculement vers la fibre optique, les centres de données tirent, à l’inverse, les émissions vers le haut. Leur développement rapide, associé à la demande croissante d’infrastructures pour l’intelligence artificielle, amplifie la pression sur l’énergie et les ressources​.

Dans ce contexte, l’essor de l’intelligence artificielle joue un rôle particulier. L’utilisation de modèles IA devient de plus en plus intensive, une requête sur un assistant IA consommant jusqu’à dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique​. Cela pose la question de notre rapport aux outils numériques : comment utiliser l’intelligence artificielle de manière raisonnée, sans multiplier inconsidérément les besoins en ressources ? Comprendre et anticiper l’empreinte carbone des infrastructures soutenant l’IA est ainsi essentiel pour construire un usage durable du numérique.


Citation principale

« Malgré une légère amélioration de l’efficacité des centres de données, leur impact environnemental progresse rapidement avec le développement des usages et l’externalisation des services informatiques », souligne l’Arcep dans son dernier rapport​.

Un constat qui insiste sur un phénomène structurel : les gains d’efficacité énergétique ne suffisent plus à compenser la croissance de la demande.

Le chiffre à retenir : +11 %

En 2023, les émissions de gaz à effet de serre des centres de données français ont augmenté de 11 % par rapport à l’année précédente​. Ce chiffre résume à lui seul l’ampleur de la dynamique : malgré les efforts pour améliorer les performances énergétiques, la croissance de l’activité numérique domine les progrès réalisés. Il rappelle que la simple amélioration technique ne saurait suffire à inverser la tendance si la consommation continue d’augmenter aussi rapidement. 

À surveiller

Les évolutions futures dépendront largement de la capacité du secteur à conjuguer innovation technologique et stratégies de sobriété. L’Arcep recommande notamment de mieux répartir les centres de données sur le territoire​​, afin de limiter les pressions localisées sur l’eau et l’énergie, et d’explorer des solutions d’optimisation comme les architectures hybrides cloud ou l’infrastructure hyperconvergée​. Dans un contexte d’accélération des besoins liés à l’IA — une requête sur un assistant IA consommant dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique​ —, ces choix auront des impacts majeurs sur l’empreinte carbone du numérique dans les années à venir.

 


Lire aussi : “Anthony Babkine (Diversidays) : « La France doit devenir un modèle international d’égalité des chances »”

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC