Elon Musk est obnubilé par la vitesse. Des fusées aux hyperloops, en passant par les voitures électriques… on peut dire qu’en effet, la vitesse, c’est un peu sa tasse de thé.
Désormais, il souhaiterait appliquer le même schéma à la chaîne de fabrication.
Ses détracteurs affirment qu’il s’agit d’un rêve tiré par les cheveux… né d’une pure nécessité. Tesla, sa société automobile controversée, est supposée livrer 400 000 véhicules d’ici 2018. Pourtant, la production annuelle des voitures de la marque n’a jamais excédé les 100 000.
Elon Musk, cependant, voit bien au-delà des salariés. Selon lui, l’avenir, c’est l’automatisation intégrale de la chaîne de production.
Il y a plus de 100 ans, le travail à la chaîne a révolutionné la production industrielle. Notre époque, elle, est envahie par la technologie : logiciels intelligents, capteurs, robotique rapide et de précision… Ces diverses technologies garantissent une production exponentielle.
Les êtres humains, du moins ceux qui vissent des boulons ou travaillent le métal, deviennent superflus.
Ce n’est pas de la science-fiction. Elon Musk a déjà de grands projets pour les usines encombrées par les limites physiques humaines.
Dans le cahier des charges de Tesla, en juillet 2016, le milliardaire prévoyait de transformer l’usine en machine. Il a même appelé ça « l’alien Dreadnought » (ndlr : le cuirassé extra-terrestre), la machine qui fabrique des machines.
Selon ses calculs, le Dreadnought 3.0 devrait augmenter la production de cinq à dix fois, d’ici quelques années. La version 0.5 de ce projet verra le jour en 2017 avec le début de la production des Tesla 3. Attendez-vous à la version 1.0 pour 2018, lorsque de nouveaux équipements seront implantés dans les usines.
En 2016, Elon Musk s’est assuré de pouvoir atteindre –rapidement – ces objectifs d’usines « du futur », en rachetant notamment l’entreprise allemande Grohmann Engineering, spécialiste de l’automatisation.
Avec 580 bras robotiques géants, les usines Tesla possèdent déjà des technologies de pointe qui repoussent les limites humaines. A l’usine de Fremont, en Californie, la production a augmenté de 400% depuis 2012. Et les employés – humains, évidemment -, se sont plaints à plusieurs reprises d’un rythme effréné.
Dreadnought palliera à leurs faiblesses. En effet, les robots agiront et se déplaceront si rapidement et efficacement que les humains ne seront pas en sécurité au sein de l’usine. Un effectif réduit d’ingénieurs supervisera ainsi la production, en restant à portée de main.
Cela représenterait la plus grande avancée dans la production automobile depuis l’introduction de Just-In-Time par Toyota, en 1992. L’idée ? Produire des voitures selon les besoins, en produisant un minimum de déchet et en maximisant l’automatisation.
La plupart des retombées peuvent être prédéterminées grâce à la puissance de calcul des ordinateurs, l’analyse de la data et les logiciels de modélisation. Les fabricants de robotique peuvent construire exactement ce dont ils ont besoin – et le contrôler à l’aide d’un logiciel incroyablement sophistiqué.
Une nouvelle révolution industrielle est en marche, elle entraînera une rentabilité extraordinaire et d’infinies possibilités pour les investisseurs.
Dreadnought est la première étape. Eliminer l’action humaine, en tout cas en théorie, augmenterait significativement la production.
L’ingénierie serait la partie médiane de la production. Les matières entreraient d’un côté et les voitures terminées sortiraient de l’autre.
Il est aisé de vouloir parier contre Elon Musk. Les usines automobiles débordent déjà de machines complexes. La Robotic Industries Association estime que déjà plus de 265 000 robots travaillent au sein des usines américaines. Le consensus affirme que toutes les efficiences potentielles ont déjà été exploitées.
Cependant, Elon Musk est ambitieux et talentueux. Et tout aussi pressé de s’imposer dans ce monde.
Il a débuté avec l’Hyperloop. Par ailleurs, SpaceX peut fournir des satellites orbitaux de haute précision, ses voitures électriques sont sûres et écologiques et peuvent rivaliser avec une Lamborghini.
Il a pris pour habitude de faire et de créer ce que la plupart d’entre nous croyons impossible. S’il réussit avec son alien Dreadnought, la fabrication automobile sera bouleversée pour toujours. Assurez-vous d’être prêts.
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits