ELISE : l’Algorithme Français Qui A Séduit Google

Une start-up française a mis au point ELISE, un algorithme capable de coter et repérer les artistes de demain, mais pas seulement. Il a aussi séduit le géant américain Google.

Et si la future star de la musique était découverte grâce à un algorithme ?

La question a de quoi surprendre mais mérite d’être posée depuis qu’une jeune pousse française a créé ELISE, un algorithme de Big Data qui a fait ses gammes dans le monde de la musique.

En effet, derrière cet ambitieux projet, on retrouve ELISE Technologies (ex My Band Market), une startup qui vit au rythme de la musique et des nouvelles technologies. Deux univers qui ont l’habitude de se côtoyer. Le projet ELISE pour Evolutionary Leading Intelligence and Scoring Experiment est d’ailleurs né d’une réflexion de musicien.

Quentin Lechemia, son fondateur, a imaginé ELISE après avoir rencontré de nombreux groupes incapables de définir le prix de leur prestation live. « L’industrie musicale est un secteur extrêmement opaque dans lequel la majorité des musiciens se sous-évaluent, alors qu’ils ont déjà un impact fort sur leur communauté de fans » précise l’entrepreneur.

L’idée était alors de créer un algorithme capable de donner une valeur monétaire calculée à partir de l’influence de l’artiste sur les différents réseaux sociaux et les médias. Une sorte « d’argus du musicien » comme l’explique Quentin Lechemia qui a séduit depuis de nombreux business angels tels qu’Alexia Laroche-Joubert.

Cette première étape importante pour ELISE permet aujourd’hui de coter plus de 2 millions de musiciens dans le monde et aussi de diversifier sa technologie de cotation.

D’ELISE à SocialWall.me

Après deux ans de R&D, notamment soutenus par la BPI, il était temps pour ELISE d’élargir son champ d’action. “ELISE est un cœur technologique composé de nombreuses briques intelligentes qui peuvent certes bénéficier à l’industrie musicale, mais pas seulement !” précise Quentin. C’est alors que l’idée de mettre l’intelligence d’ELISE au service de secteurs et produits à fort potentiel émerge. Le premier service né s’appellera SocialWall.

Sorti officiellement début 2016, le concept est simple, proposer aux marques un social wall intelligent qui sera capable de mettre en avant les interactions les plus engageantes sur tout type d’écran. D’abord développé pour ses propres besoins, l’outil de la start-up française s’appuie sur ELISE et son système de scoring pour noter chaque post récupéré sur les principales plateformes sociales (Twitter, Facebook, Instagram, Slack…). De l’utilisateur au contenu du message en passant par le visuel, ELISE va ainsi faire ressortir les posts les plus pertinents pour booster la visibilité de ses clients. “La meilleure publicité est celle faite par votre communauté. Avec SocialWall.me, nos clients bénéficient de la puissance des réseaux sociaux, en toute sécurité grâce à notre AI” explique Carène Tchong, COO de la startup.

Une mission compliquée mais impossible n’est pas français, la jeune société relève le challenge et intrigue Google. Le géant du web est séduit par l’outil et devient le premier client de SocialWall.me en l’utilisant pour sa conférence Solve For X.

Une belle récompense pour SocialWall.me et ELISE qui a depuis conquis d’autres géants tels que LVMH, Heinken, SNCF ou Renault.

Comment expliquer un tel succès ?

Le succès du service français s’explique avant tout par le besoin pour les entreprises d’être visible sur les réseaux sociaux. La stratégie de marketing des médias sociaux ou social media marketing est devenue un élément incontournable comme l’explique régulièrement Jayson DeMers.

Le nombre d’entreprises utilisant le marketing des médias sociaux est en constante augmentation depuis une décennie et ne concerne pas uniquement les plus grandes entreprises. En 2017, plus de la moitié des petites structures aux Etats-Unis prévoient d’augmenter leur budget consacré à ce poste.

Selon une récente étude de Zenith, les dépenses publicitaires sur les réseaux sociaux devraient augmenter de 72% entre 2016 et 2019, passant de 29 à 50 milliards de dollars. En 2016, la publicité sur les médias sociaux représentait 16% des investissements numériques, un chiffre qui devrait atteindre les 20% en 2019.

Cette croissance rapide devrait permettre aux réseaux sociaux de rattraper la presse écrite d’ici deux ans et de prendre une confortable avance en 2020.

Malgré ces chiffres impressionnants, le social media marketing reste sous-estimé selon Jayson DeMers, et les sociétés sont encore frileuses pour investir massivement. La situation est amenée à évoluer drastiquement notamment grâce à des technologies comme ELISE qui compte bien simplifier la vie des marques pour activer leur communauté digitale avec toujours plus de pertinence.