Avec l’avènement du Web3, les outils classiques que nous utilisons au quotidien (Youtube, Facebook, Stripe, Linkedin…) ont trouvé leur alternatives en version décentralisée et anonyme. La plupart se revendiquant hors du contrôle des GAFAM. Passage en revue de ces nouveaux acteurs 3.0 qui pourraient bouleverser nos habitudes dans différents pans du web.
Dans les paiements
Le 20 octobre prochain aura lieu, à Paris – La Défense, le plus grand événement dédié à la la fintech en France : « Fintech Revolution ». Il est fort à parier que le thème de la DeFi (Finance décentralisée) et sa profonde mutation des paiements seront dans les esprits des participants. Si le Web2 nous a habitués à utiliser des plateformes centralisées comme Paypal pour régler ses achats sur Internet. Le Web3 accélère le processus avec les “Wallet” (ex : MetaMask) qui permettent de transférer des crypto-monnaies à la vitesse d’éclair et sans “frictions” à l’aide d’une clé numérique et anonyme. C’est aussi le cas pour les processeurs de paiement comme Stripe qui laissent leur place dans le Web 3.0 à de nouveaux arrivants comme Swing.xyz. Une API unifiée qui permet aux développeurs du monde entier d’échanger des actifs cryptographiques (NFT, cryptomonnaies…) à l’aide de contrats intelligents blockchain, de relais et de ponts inter-chaînes.
Dans le monde du travail
Les outils du monde du travail ne sont pas en reste. Les plateformes de freelance telles que Upwork ou Malt pourraient se heurter à une nouvelle concurrence avec des acteurs comme Braintrust, une sorte de coopérative technologique où tous les pigistes qui vendent leur service, détiennent une partie de la plateforme et en deviennent décisionnaires. Les frais de 10% à la facture du client étant utilisés pour payer les dépenses du réseau. Les travailleurs ayant découvert Zoom durant le Covid, pourront opter pour Huddle01 qui permet de lancer des réunions en un clic, de créer des espaces de discussions protégés par des jetons, d’utiliser des avatars NFT et un stockage décentralisé. Les développeurs habitués à Github pourront choisir Radicle. Les coutumiers de la rédaction d’articles sur Medium pourront tenter l’expérience de la plateforme de publication en ligne Viamirror reliée au Web3. Les fans de Vercel pourront se projeter dans le Web3 en utilisant SpheronHQ
Sur les réseaux sociaux
Les habitués de Whatsapp pourront tenter l’expérience d’Amurse, API de messagerie de portefeuille à portefeuille, qui permet de connecter les communautés à travers le Web3. Facebook et Twitter parfois contestés sur l’usage des données et la protection de la vie privée pourraient être “taquinés” par LensProtocol qui promet d’être propriétaire à 100% de son profil, de son identité numérique, de son usage et de sa monétarisation dans le Web3. Ceux qui recherchent un emploi sur LinkedIn pourraient voir en Kleoverse, un nouveau ressort pour créer une identité professionnelle en utilisant la blockchain. Kleoverse utilise les NFT pour visualiser la preuve de talent Web3 d’un individu en fonction des projets qu’il a réalisés avec les DAO (organisations autonomes décentralisées). Ainsi, la plateforme remplace le besoin du CV traditionnel et daté. Les créateurs de communautés sur Discord pourront opter pour OrbisClub dans le Web3.
Divertissement et savoir
Brave propose de faire oublier le navigateur Google Chrome en misant sur le terrain de la confidentialité et de la décentralisation. Vous utilisez Youtube sur le Web2, découvrez Lenstubexyz, une plateforme sociale de partage de vidéos décentralisée et open-source, construite avec le protocole Lens. Les mélomanes de Spotify pourront tester Audius Project. Les adeptes de Twitch pourront se donner au livegaming sur Livepeer. Ceux qui ont soif de connaissance sur Wikipedia pourront se mettre à la page du Web3 sur Everipedia.
Hébergement de données
Si tout le monde connaît AWS Cloud (Amazon Web Services) pour héberger ses données, il faudra compter dans le Web3 sur de nouveaux protagonistes garants d’un hébergement anonymisé et décentralisé tels que Filecoin : protocole de stockage décentralisé dans lequel les participants échangent de l’espace de stockage inutilisé sur la blockchain en contrepartie de jetons FIL. Les données étant stockées sur plusieurs ordinateurs à travers le monde. Dans le même esprit de décentralisation que Filecoin, Arweave propose son “Permaweb” : une sorte de disque dur collectif à la mémoire perpétuelle qui met en relation des utilisateurs détenteurs d’espace. Une forme d’Uber du stockage. De son côté, MongoDB, système de gestion de base de données issu du web2 se voit “taquiner” par un nouvel entrant : Ceramic, un réseau décentralisé qui apporte une composabilité de données illimitée aux applications Web3. Concernant la protection de son identité et de sa vie privée : NordVPN, devra compter désormais avec son pendant dans le web3 : Hopr, qui masque toutes les métadonnées, y compris les adresses IP, lors de transfert d’information….
Au regard de ces nouveaux outils, l’objectif du Web3 est donc d’être plus sécurisé (avec la cryptographie), résilient (grâce à une infrastructure mondialement distribuée), résistant face à la censure (absence d’autorités centrales pour bloquer l’accès au contenu), ouvert (pas besoin de permission pour participer) et privé (avec le manque de serveurs centralisés,). Reste à savoir si tous ces nouveaux outils réussiront à avoir une puissance de marque et force de frappe identiques à celles des acteurs du Web2. A suivre…
Tribune rédigée par Anne-Sophie LAIGNEL, Directrice Générale iPaidThat
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