Vous savez probablement déjà que des hackers peuvent pirater des webcams comme celle qui se trouve dans votre ordinateur ou sur votre bureau. Avec un logiciel malveillant adéquat et un peu de chance, ils sont capables de contrôler votre caméra, prendre des photos et réaliser des enregistrements vidéo ou audio comme bon leur semble. C’est le scénario effrayant auquel de nombreuses victimes ont dû faire face ces dernières années.
Se protéger contre un voyeur qui tente de vous épier par votre caméra est assez simple.
Il vous suffit de coller un ruban adhésif sur l’objectif lorsque vous ne l’utilisez pas. En revanche, le micro n’est pas aussi facile à protéger et cela pourrait devenir très problématique.
On pourrait croire que la caméra est un sujet plus préoccupant, mais il s’avère qu’un micro bien placé est la porte ouverte à de nouvelles techniques de piratage extrêmement pointues semblables à la science-fiction. Des chercheurs sont parvenus à espionner l’écran d’un ordinateur à distance, en écoutant les sons qu’il émettait avec un micro. Tout cela peut paraître invraisemblable car les écrans servent à regarder des choses.
Comment une personne peut accéder aux informations diffusées sur un écran en l’écoutant ?
Cela est dû à un phénomène appelé « coil whine » ou sifflement de bobine. Il s’agit d’un son à haute fréquence émis par certains composants électroniques des ordinateurs lorsqu’ils sont très sollicités. Les anciennes télévisions et moniteurs à tube cathodique étaient réputés pour produire ces sifflements, mais les écrans LCD haute technologie d’aujourd’hui le produisent également.
Une équipe de chercheurs dans le domaine de la sécurité a découvert comment écouter ces sons grâce à un micro soigneusement placé. Les données brutes enregistrées par les chercheurs ne ressemblent à rien d’utilisable :
Pourtant, comme l’indique Ars Technica, ces lignes représentent l’intensité d’un pixel précis sur l’écran et ce n’est que la première étape du piratage. Un appareil d’apprentissage automatique a réussi à traduire les enregistrements grâce à un algorithme. Avec l’aide de ce logiciel spécialisé, les chercheurs sont parvenus à identifier les sites internet affichés à l’écran avec un taux de précision de 96,5 %.
Il est peu probable que des pirates utilisent une telle technique. De nos jours, il existe des moyens beaucoup plus simples pour espionner les faits et gestes d’une personne sur son ordinateur. Le risque est pourtant toujours présent. Avec tous les haut-parleurs intelligents, babyphones connectés et caméras de sécurité équipées de micro qui envahissent nos foyers, ce type d’attaque est d’autant plus attrayant pour les cybercriminels.
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