En pleine mutation, le secteur du luxe doit, pour rester compétitif, répondre aux enjeux environnementaux et communiquer sur ses engagements. En ouvrant l’accès aux données, les groupes de luxe seront à même de prouver concrètement leurs actions et d’en démontrer les impacts de manière mesurable.
Le secteur du luxe en plein bouleversement
Le secteur du luxe a souvent été pointé du doigt pour son impact environnemental et de nombreux scandales ont entaché la réputation de l’industrie. Extraction de pierres et de métaux précieux dans des pays sous-développés, utilisation intensive de l’eau, etc : traditionnellement, les pratiques du luxe ne riment pas avec engagements écologiques. En réponse, les consommateurs n’ont pas hésité à boycotter de nombreuses marques.
En effet, l’argument « luxe » ne convainc plus. Ils se tournent de plus en plus vers des produits respectueux de la planète et cherchent à donner du sens à leur achat. D’après une étude d’Accenture, les consommateurs sont attirés par les entreprises qui s’engagent à utiliser des ingrédients de bonne qualité (80%) et œuvrent pour le respect de l’environnement (62%).
Dans ce contexte, la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) s’est développée dans de nombreuses entreprises jusqu’à devenir une obligation amenant l’industrie du luxe à repenser ses pratiques. C’est un véritable changement de paradigme qui est en cours dans le secteur. Les maisons de luxe doivent plus que jamais s’ouvrir, communiquer et surtout donner des preuves de leurs engagements pour répondre aux grands enjeux de la société de demain.
L’ère du « greenwashing » est révolue
Pour répondre à ces défis, il n’est plus simplement question d’utiliser le mot “green” en toutes circonstances et sans fondements. Les marques sont tenues responsables des impacts environnementaux et sociétaux liés à leurs activités. Les clients ont besoin d’avoir accès à ce type d’informations avant d’adhérer à l’univers d’une marque et de s’engager dans un acte d’achat.
Dans le climat actuel, les engagements liés à la RSE sont jugés avec autant d’attention que la qualité, la popularité ou encore le design des produits. Ceci est particulièrement vrai pour les industries du luxe et de l’habillement, qui sont associées à de nombreux impacts environnementaux et sociétaux, depuis le choix des matières premières jusqu’au transport des marchandises, en passant par la production et les ressources humaines.
La donnée en tant que preuve
Les discours marketing ne suffisent plus. Afin de rester attractives, les marques doivent (dé)montrer qu’elles se donnent les moyens de réduire leur empreinte négative et de mettre en place des initiatives positives. Les acteurs du marché, investisseurs comme clients, influenceurs ou encore ONG ont besoin de preuves tangibles : des données concrètes. Ces dernières permettent aux parties prenantes de faciliter leur “fact-checking” (action de vérifier l’information) et de bâtir un socle de confiance à partir d’éléments mesurables.
Ces données balaient de nombreux sujets dont la traçabilité des matières premières ou encore l’environnement social dans lequel évoluent les différents maillons de la chaîne de l’entreprise.
Certains groupes de luxe se sont engagés à partager les données liées à leur impact environnemental. Leurs portails représentent de véritables mines d’informations et détaillent, entre autres, quelles sont les matières premières utilisées par leurs marques, les méthodes d’extraction et les pays concernés. Certaines entreprises vont même jusqu’à associer un “coût” exprimé en dollars à chacun de ces impacts afin de constituer une analyse “EP&L” (Environmental Profit & Loss). Leur objectif est double : faire preuve d’honnêteté et de transparence à l’instant T et amorcer des démarches qui réduiront les coûts liés à cet “EP&L” dans le futur. Grâce à la technologie d’Open Data, elles donnent accès un grand nombre d’informations de façon lisible et transparente. Les données sont ainsi prêtes à être largement exposées aux yeux de tous en tant que preuves.
Le monde est en train de changer et il ne fait aucun doute que le partage de données est une démarche qui va dans le sens de l’Histoire. De nombreux grands groupes se sont déjà lancés dans l’aventure. Ils sont issus de domaines aussi variés que l’industrie (Vallourec), la finance (BCPE), ou le luxe (Kering). Le point commun de ces initiatives ? En valorisant la transparence de leurs marques, ces entreprises ont le pouvoir d’impacter toute la chaîne d’approvisionnement et, par ricochet, de transformer de nombreux marchés.
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