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Coupe Du Monde 2018 : Les 5 Innovations Technologiques

Coupe du monde
Andrey Rudakov/Bloomberg via Getty Images

Le football est un secteur brassant des milliards de dollars et suivi par des milliards de personnes dans le monde entier. Ce n’est donc pas une surprise qu’il ne soit pas étranger au phénomène de la transition numérique. En effet, la technologie a joué un rôle important pour les diffuseurs, les organisateurs et les spectateurs lors des éditions précédentes de Coupe du monde, et la Russie ne fera pas exception. Mais ce qui risque de changer, c’est l’influence de la technologie sur le terrain.

C’est lors de la dernière Coupe du monde, au Brésil, que l’on a vu apparaître la « goal line technology »,  le premier outil technologique qui a pour objectif d’aider les arbitres dans leur prises de décisions. Cette année, c’est l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) qui va faire son arrivée, certainement très commentée, dans la compétition.

Mais il ne s’agit pas de la seule avancée technologique que l’on pourra voir sur et en dehors du terrain.

L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR)

Peu de changements récents dans le secteur du football ont été aussi décisifs que l’arrivée de l’assistance vidéo à l’arbitrage. L’utilisation de l’assistance vidéo a été longuement débattue avant d’être adoptée. Pour ce faire, ses défenseurs ont démontré l’efficacité de systèmes similaires dans d’autres sports de haut niveau comme le rugby, le tennis, le football américain ou même le cricket.

L’idée est simple, les arbitres peuvent faire appel à l’assistance d’un arbitre vidéo pour des décisions pouvant changer le cours du jeu, comme les buts, les penalties, les cartons rouges. Cette technologie a déjà été testée dans différentes compétitions, notamment lors de la Coupe d’Angleterre. Elle a été la cible de réactions très partagées, certains demandant que le système soit repensé, et d’autres demandant tout simplement son retrait.

Mais cela n’a pas dissuadé la FIFA de l’utiliser pour les 64 matches planifiés. Une équipe d’arbitres vidéo composée d’un arbitre principal et de trois assistants sera située dans une régie (VOR) du centre international de diffusion situé à Moscou. 

Les arbitres vidéo pourront communiquer avec l’arbitre sur le terrain grâce à un système radio reposant sur la fibre, alors que 33 caméras et deux caméras hors jeu transmettront directement des images à la régie à l’aide du même réseau. Huit de ses flux sont dédiés à la super-slow motion, et quatre à l’ultra-slow motion. Pour les matchs éliminatoires, on comptera deux caméras ultra-slow motion supplémentaires.

L’idée étant que chaque arbitre vidéo observe différents flux à la fois, communiquant toutes fautes ou incidents aux arbitres sur le terrain, ou lorsque l’arbitre principal demande expressément leur assistance.

En théorie, ça a l’air plutôt simple, mais en pratique, c’est une autre chanson. Les arbitres ayant eu accès à la VAR ont tout de même parfois pris de mauvaises décisions, alors que le public présent dans le stade n’était pas toujours informé que l’assistance vidéo entrait en jeu. Lors de la finale de l’A-League en Australie, l’équipe d’assistance vidéo a été victime d’un angle mort, alors qu’un but aurait dû être refusé à cause d’une erreur technique.

La FIFA a promis d’améliorer le procédé grâce au « système d’information VAR » afin de s’assurer que les commentateurs, les diffuseurs et les opérateurs de l’infodivertissement du stade soient informés en cas de recours à l’arbitrage vidéo, en plus des causes du recours et de son résultat. Le système fournira également des graphiques aux diffuseurs.

Mais le plus gros problème sera de s’assurer que la vitesse du jeu ne sera pas impactée, et c’est sans compter sur le fait qu’une bonne partie des arbitres de la Coupe du monde n’ont jamais utilisé ce système.

Nombreuses sont les personnes qui pensent que cela pourrait être un désastre absolu.

Vidéo 4K UHD et la réalité virtuelle 

Chaque édition de la Coupe du monde semble inaugurer l’arrivée d’une nouvelle technologie de diffusion, et cette année, c’est le tour de la 4K ultra haute définition (UHD). Il y a eu des essais de 4K au Brésil en 2014, mais c’est la première fois qu’un flux 4K sera disponible aux diffuseurs maintenant qu’un nombre considérable de téléspectateurs disposent de téléviseurs compatibles.

Les téléspectateurs britanniques ont bien failli être privés de 4K. La BBC a décidé que les matchs ne seraient disponibles qu’en streaming via BBC iPlayer. De plus, pour le streaming, la chaîne a appliqué la règle du « premier arrivé, premier servi ». En effet, seulement quelques dizaines de milliers de téléspectateurs pourront visionner le match en même temps.

La BBC proposera également de regarder les matchs en réalité virtuelle, via l’application BBC Sport VR, permettant au spectateur d’avoir l’impression de regarder le match depuis une loge privée du stade.

Systèmes électroniques de suivi des performances

La deuxième plus grande innovation de la FIFA cette année, ce sont les systèmes électroniques de suivi des performances (EPTS), un système sur tablette qui donnera aux entraîneurs des 32 équipes accès aux performances des joueurs et à des vidéos en temps réel.

Chaque équipe disposera de trois tablettes, une pour un analyste dans les tribunes, une sur le banc de touche et une pour l’équipe médicale. Les vidéos seront diffusée avec un décalage de trente secondes, avec les statistiques comme les données de positionnement, les passes, les pressings, la vitesse ou les tacles.

Les EPTS fonctionnent à l’aide de système de caméras et de technologies portables qui ont été approuvés par la FIFA en 2015. Pour la Coupe du monde, les données seront recueillies via deux caméras de suivi optique situées sur la tribune principale, alors que les équipes auront également accès à certaines caméras tactiques.

La 5G en Russie

Cette Coupe du monde à lieu un petit peu trop tôt pour la 5G, mais TMS et Megafon, les partenaires officiels de la Coupe du monde pour la télécommunication, procéderont à des essais de cette technologie durant la compétition.

Les réseaux 5G devraient être disponibles pour le grand public à partir de 2019, offrant une plus grande rapidité, des capacités plus importantes et une très faible latence. Autrement dit, à l’avenir, les supporters dans les stades bénéficieront d’une meilleure connexion, ce qui leur offrira de nouvelles expériences.

Par exemple, un réseau alimenté par Intel au Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang a aidé à fournir des vidéos de réalité virtuelle à 360 degrés aux diffuseurs.

Dans le courant de la semaine, Ericson et MTS ont annoncé que durant la Coupe du monde, on assistera au plus grand déploiement de MIMO (une technologie mobile avancée) jamais vu, ainsi qu’à l’installation d’équipements radio compatibles avec la 5G dans plus de quarante sites répartis dans sept des onze villes d’accueil.

Ce réseau couvrira les stades, les fan zones et les nœuds de transport, ainsi que certaines lieux culturels, tels que la Place Rouge de Moscou.

Le ballon Telstar d’Adidas 

Adidas a fabriqué tous les ballons des matchs officiels de toutes les Coupes du monde depuis 1970. L’événement est donc devenu une occasion pour l’équipementier sportif allemand de montrer ses dernières innovations techniques, au détriment des gardiens de but qui semblent se plaindre du ballon à chaque nouvelle édition.

Cette année, le « Telstar 2018 » a gardé quelques caractéristiques du premier ballon de Coupe du monde de la marque, mais il est doté d’une « toute nouvelle carcasse et d’un nouveau design » qui sont censés augmenter la durabilité des performances à la fois sur le gazon et dans la rue.

Mais l’aspect le plus intéressant, c’est l’intégration d’un puce NFC (Near Field Communication). Le NFC, c’est la technologie qui fait fonctionner l’Apple Pay ou l’Android Pay, par exemple, et qui permet au ballon de communiquer avec un smartphone.

La fonctionnalité est limitée aux informations du produit et aux défis. Mais c’est la première fois qu’une puce NFC est intégrée dans un ballon pour un match, alors elle pourrait ouvrir la voie à de futures versions, encore plus intelligentes.

Adidas a récemment sorti un ballon de football, appelé MiCoach Smart Ball, qui utilise des capteurs pour suivre des données telles que la vitesse et la trajectoire, mais il n’est pas assez résistant pour être utilisé lors d’un match.

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