Si une IA et un algorithme prenaient une décision importante, sensible, qui peut affecter votre vie… n’aimeriez-vous pas le savoir ?
Ce n’est pas un scénario hypothétique, mais bien une réalité. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, on utilise déjà des algorithmes pour savoir combien de temps des suspects peuvent être retenus en garde à vue, ou pour déterminer quelle aide financière quelqu’un doit obtenir en cas de problème de santé.
Hier matin, le comité spécial de la Chambre des Lords du Royaume-Uni a ainsi demandé la création d’un Conseil pour l’intelligence artificielle. Celui-ci servirait à informer les gens, dès lors que de telles décisions, cruciales, ne sont pas prises par des humains.
« Une approche éthique garantit que le public fasse confiance à cette technologie et en reconnaisse les avantages. Cela permettra également les contestations en cas d’utilisation abusive », a déclaré Lord Clement-Jones, président du Comité spécial de l’IA à la Chambre des Lords, qui a publié ses conclusions hier.
Transparence de l’IA
La plupart des recommandations du rapport des députés, intitulé AI in the UK : Ready, Willing and Able ?, qui conclut une enquête de grande envergure de six mois, sont sans surprise.
Le rapport appelle à ce que l’IA soit développée pour le bien de l’humanité, qu’elle soit juste, et qu’elle ne porte jamais préjudice à qui que ce soit. Mais la demande de la création d’un conseil de l’IA est un premier pas vers la régulation de l’intelligence artificielle.
S’il est créé, les députés ont recommandé que ce conseil devienne « l’organisme industriel de l’IA », et qu’il fasse le lien entre les secteurs privé et public, en aidant notamment à coordonner le déploiement et le développement de cette technologie.
Il jouerait également un rôle majeur dans l’éducation et le soutien du public, par le biais de « cours » de reconversion, afin d’aider les personnes à se requalifier pour travailler un jour ou l’autre dans le secteur.
« La Grande-Bretagne a ici une occasion unique de façonner de manière positive l’IA, pour qu’elle bénéficie au public, et que cela mène à une communauté internationale pour l’éthique de l’intelligence artificielle… plutôt que de passivement en assumer les conséquences », a ajouté Lord Clement-Jones.
Réguler les machines
Alors que des entrepreneurs comme Elon Musk ont ouvertement exprimé le besoin de réguler l’intelligence artificielle de manière proactive, les députés britanniques recommandent une approche plus réactive.
« À ce stade, une réglementation générale sur l’intelligence artificielle serait inappropriée », écrivent-ils, sans néanmoins citer des organismes de réglementation déjà existants comme l’Information Commissioner’s Office.
Le problème avec la réglementation générale de l’IA est, comme nous l’avons récemment vu avec les voitures autonomes, que même l’éthique derrière les décisions prises par les machines peuvent être contestées, imposant ainsi des règles très strictes, impossibles à façonner.
Toutefois, un Conseil de l’IA comme point de départ est nécessaire. Il serait à mi-chemin entre le Département du Digital, de la Culture, des Médias et du Sport, le Département du Business, de l’Énergie, et de la Stratégie industrielle.
La Grande-Bretagne n’est pas encore totalement prête à adopter une réglementation générale sur les robots, mais le rapport des Lords dévoilé hier sur la transparence obligatoire de l’IA ne fait que les rapprocher doucement mais sûrement de cette réalité nécessaire.
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