Dédiée à la transformation digitale et à l’innovation, la première édition de la conférence rio. Futuro (conçue par Maria Pidner, Xavier Leclerc et Olivier Mourier de MOX Digital, a eu lieu les 25 et 26 mai à Rio de Janeiro), s’est révélée riche, par son nombre d’intervenants venus des quatre coins de la planète et par l’ensemble des informations partagées.
Ainsi, ce que nous pouvons retenir du marché brésilien, concerne la différence notoire des usages sur mobile, comparativement avec ceux dits occidentaux. On apprend que les Brésiliens utilisent massivement le système Android (94 %), mais les applications divergent des autres continents.
En effet, selon Luciana Burger, Managing Director de Comscore Brazil, WhatsApp est la première application avec 85 % d’utilisateurs (vs 57 % au Royaume-Uni), Google Play occupe la seconde place (83 %), suivi par YouTube (75 %) Google Search (67 %) Facebook (59 %) et Facebook Messenger (54 %). À noter qu’en Europe par exemple, Facebook et Facebook Messenger dominent avec respectivement 79 et 69 % d’utilisateurs. L’utilisation quasi exclusive du mobile augmente, et l’utilisation du desktop va en diminuant.
Toujours selon Comscore, le temps de navigation a quadruplé depuis 2015, elle représente 76 % du temps passé sur internet, uniquement sur mobile. Côté e-commerce, le Brésil et l’Argentine sont en tête sur l’ensemble des pays d’Amérique latine en % sur la consultation des sites de retail, avec respectivement 79,2 et 71,7 %. Sur le marché brésilien, les sites de vente de biens électroniques et les sites comparatifs font la course en tête en ce qui concerne les visites (audiences). Par ailleurs, selon Eduardo Villalba, Regional Product Marketing de Facebook Brazil, le Brésil compterait 114 millions d’utilisateurs actifs.
Analyser les sentiments des personnes, interagir… jusqu’où l’intelligence artificielle ira-t-elle ? Maisa Pinha, IA Watson Delivery Leader chez IBM, a évoqué les systèmes cognitifs développés par IBM pour Watson. Selon elle, « 2, 5 B de gigabytes de données sont crées chaque jour et ne sont pas structurés », Watson s’en charge. A São Paulo, la Pinacothèque a utilisé les services de Watson et réalisé une expérience inédite ( A Voz da Arte, video) pour inviter les populations à se rendre au musée.
Présent pour la première fois au Brésil, à l’occasion de rio.Futuro, Birdly® le simulateur de vol (d’oiseau) en réalité virtuelle, lancé aux quatre coins du monde reste très inédit dans sa conception. Pas de joystick pour réaliser son expérience. L’expérience se fait en utilisant instinctivement son corps, les bras et les mains, en imitant les mouvements des ailes un oiseau pour augmenter ou diminuer la vitesse du vol et la navigation directe. A Paris, Birdly® est au cinéma MK2 Bibliothèque, dans un espace totalement dédié à la réalité virtuelle. Michel Zai, CEO de Somniacs, présent lors de l’événement nous confiait qu’il que pour lui le succès du MK2 résidait dans la conception de cet espace : vaste, ludique et expérientiel avant tout. Un succès car l’oiseau virtuel y est pris d’assaut. (80% de taux de remplissage)
Villes du futur
La start-up Connecthings facilite les liens entre les citoyens et les villes. Elle a développé un réseau de beacons (balises connectées) dans le domaine du transport à Rio de Janeiro. Au total, avec Barcelone, Madrid (5000 tags), Porto (1000 tags et 1000 bacons en cours d’installation), Rio de Janeiro, Paris (2500 beacons), Nice, Valence, ce sont plus de 100 000 beacons qui ont été développés dans ces parties du monde. « La Mairie de Paris a analysé nos données afin de connaitre les flux de déplacement la nuit dans la ville. Cela permet de savoir quelles sont les rues qui ont besoin de plus ou moins d’éclairage, ce qui indirectement permet de réaliser des économies d’énergie » explique Alexandra Barbosa, Sales Director, Spain, Portugal & Brazil chez Connecthings.
L’agrégation de vitrines, musées, arrêts de bus, permet aux utilisateurs de recevoir en temps réel sur leur smartphone, des notifications (temps d’attente, meilleur moyen de transport, état de la circulation, temps) pour faciliter leurs parcours dans la ville. Connecthings a été lancé par Laetitia Gazel Anthoine et se développe actuellement en Italie et à New York. Elle est présente également au Canada et au Mexique.
Les data collectées peuvent aider la ville à résoudre les problèmes rencontrés en termes d’organisation, mais également pour fluidifier les déplacements. « La ville devient interactive, nous apportons les infrastructures, donnons des idées, nous participons à des concours pour apporter nos visions, mais ce sont les entreprises qui vont développer ces services. » ajoute, Alexandra Barbosa.
À Rio de Janeiro, la start-up accompagne le projet Porto 21, qui sera annoncé prochainement par la secrétaire du développement et de l’innovation de la ville, Clarissa Garotinho. Porto 21 a l’ambition de devenir le Hub technologique d’Amérique latine. Sur 1,76 million de m2, situé dans la zone portuaire de la ville, il réunira Fab Labs et acteurs de l’économie créative : « Nous sommes en train de réunir les conditions les meilleures en termes de diminution d’impôts et autres avantages fiscaux afin d’attirer les investisseurs étrangers et créer un hub technologique de start-up. Un espace d’innovation en continuité avec celui crée dans la région de Providencia, va aussi être lancé. Le projet “Naves do Conhecimento” vise à démocratiser l’accès à l’information et la connaissance des nouvelles formes d’apprentissage dans des environnements collaboratifs et créatifs » explique Clarissa Garotinho. « Nous sommes partenaires, l’idée est d’organiser avec eux, des concours pour les entrepreneurs, futurs entrepreneurs et étudiants afin qu’ils puissent proposer des services interactifs et intelligents » explique Alexandra Barbosa.
Éducation & nouvelles technologies
Rafael Parente a eu l’idée de créer en ligne, un programme éducatif ludique et personnalisable à chaque enfant. Cette plateforme éducative réservée à l’apprentissage des enfants de 3 à 11 ans, intitulée « Conecturma » a été lancée sur un principe, celui de pallier les lacunes d’apprentissage constatées au Brésil et les failles du système éducatif public. Comme l’explique le fondateur de la start-up, à l’âge de 8 ans, 22 % des enfants ne savent pas lire correctement, 57 % ne connaissent pas les mathématiques et 35 % ne savent pas lire. Au-delà, plus tard, ils n’ont pas toujours accès à la phase apprentissage qui leur permettra d’acquérir, la capacité d’analyse et sens critique. Prochaine étape, toujours offrir le meilleur apprentissage pour donner des chances de succès et d’autres perspectives aux jeunes populations brésiliennes, avec le développement de cette plateforme pour les 12 -17 ans.
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