L’idée que nous avons du caractère sacré de la vie humaine et la supériorité hiérarchique de la race humaine sont les deux piliers qui supportent le monde civilisé. Les êtres humains se sont historiquement imposés comme étant au sommet de la chaîne de l’évolution, et bien qu’il existe des espèces plus rapides et plus fortes, aucune ne peut tout à fait surpasser la race humaine. Que devient ce consensus lorsque nous créons les robots, des êtres qui sont certes sans vie mais qui, peut-être, sont moralement et intellectuellement supérieurs à la race humaine ?
D’après les activistes des droits de l’homme, il ne peut résulter de cela que le chaos.
De nombreuses questions sont posées par l’arrivée de robots doués de sens dans le monde des vivants. La plus importante d’entre elles est peut-être celle de savoir si l’intelligence artificielle constitue une menace pour les droits de l’homme tels que nous les connaissons. Nous sommes au fait des risques économiques déduits de l’arrivée des robots dans le marché du travail. En outre, des robots font déjà une entrée controversée dans les domaines de la psychologie, de l’assurance maladie, de la sécurité et même de l’administration, suscitant de sérieuses interrogations au regard de la vie privée et des droits individuels de l’être humain.
L’intelligence artificielle prendra-t-elle l’Homme à son propre jeu ? Les robots finiront-ils par contrôler le monde, comme on aime à l’imaginer, mais peut-être en des termes moins mélodramatiques ? Comme Salil Shetty, Secrétaire général d’Amnesty International , l’exprime, « il existe des possibilités et des bénéfices immenses à tirer de l’intelligence artificielle si les droits de l’homme sont au cœur de cette technologie. »
« Puisque l’intelligence artificielle progresse de plus en plus au quotidien, nous nous devons d’être conscients de ses implications sur la société. Ainsi, lorsque des complications apparaissent, nous devons réagir en conséquence. Je crois qu’avec les bonnes politiques, l’intelligence artificielle a un potentiel extraordinaire, en dépit de ses risques inhérents. » Anton Klingspor, directeur associé d’Indicina Ventures.
Dans un article publié il y a quelques mois, j’avançais qu’il relevait de la décision collective de l’humanité elle-même de déterminer l’avenir de l’intelligence artificielle et des technologies de machine learning. Je défendais l’idée qu’il revenait aux humains de décider quand et comment la technologie bouleverserait le système en place. De nombreux emplois seront perdus lorsque les robots domineront les secteurs privés et publics, alors que, espérons-le, beaucoup d’emplois pourront aussi être créés. Les normes existantes concernant les droits d’un être humain à la vie privée céderont face à de nouvelles normes. La société assistera à un changement radical dans nos inclinations morales lorsque les robots prendront part à cette société. L’unique façon de faire de cette révolution un tournant non destructeur pour l’humanité est de la contrôler de très près.
Si nous mettons l’aspect humain de côté, la question se pose également de savoir comment le monde s’adaptera pour faire en sorte que l’arrivée des robots dans notre monde se fasse de manière aussi fluide que possible. Traiterons-nous nos nouvelles créations comme des invités de choix dans notre monde ou les réduirons-nous à l’état d’esclaves, comme ils pourraient l’être ? L’unique façon de répondre à cette question est de disposer d’une série de règles déterminées au sujet des droits et des privilèges garantis aux robots dotés de sens. Cela peut sembler injuste à certains, mais lorsque nous commençons à créer des robots qui travaillent comme nous le faisons, pensent comme nous et ressentent comme nous, nous devons nous assurer qu’ils reçoivent au moins certains des droits et des protections qui nous sont garantis.
Les robots devraient-ils être traités comme de véritables personnes ? Peut-être pas tout à fait. Devrions-nous leur garantir les droits essentiels dont dispose tout animal, peu importe sa race ? Absolument. Ce que nous devons finalement comprendre est le fait que les robots dotés de sens sont notre propriété, et que nous devons donc nous préoccuper de protéger ladite propriété. Toutefois, bien assez tôt, ces robots développeront une vie à part entière, et lorsqu’ils le feront, en tant que race civilisée, nous nous devrons de prendre une décision sur la façon dont nous choisirons de traiter une race de robots qui seront au moins aussi intelligents, si ce n’est plus, que l’être humain moyen.
« Ces dernières années, la croissance de la technologie a créé une arborescence de nouveaux rôles pour les professionnels dans le monde, ainsi que de nouvelles opportunités pour les distributeurs et les commerçants. Alors que l’intelligence artificielle poursuit son développement, le besoin de professionnels qui comprennent comment travailler avec la nouvelle technologie va augmenter. En dépit des peurs initiales, je crois que l’intelligence artificielle devrait être considérée comme une opportunité pour les professionnels, les distributeurs et les autres, et non comme une menace. » – Elisa Chan, directrice marketing à Macquarie Cloud Services.
La création de robots dans des usines sera un jour semblable à la création de bébés dans des laboratoires. À moins que nous ne soyons préparés à ce changement et prêts à prendre les mesures nécessaires, l’avènement de l’intelligence artificielle ne sera pas de tout repos. Il s’agit d’une technologie révolutionnaire qui a le potentiel de faire avancer notre génération d’un millénaire, mais uniquement si nous choisissons de bien accueillir cette révolution.
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