Une contribution de Anthony Seifert, Chief Operating Officer chez SII.
Particulièrement chahutées ces dernières années, les entreprises continuent de jongler entre les nombreuses crises, les obligeant à miser sur la transformation digitale pour être compétitives. Une pression importante repose donc sur les DSI, lesquelles n’ont pu optimiser leur usage du digital dans un contexte où elles n’ont d’autre choix que de faire plus avec moins. Un réel casse-tête.
La transformation digitale via l’efficacité organisationnelle
Selon une récente enquête Gartner menée auprès de 2400 DSI, les augmentations budgétaires attendues en 2024 ne sont que légèrement supérieures aux augmentations de prix, et bien inférieures aux augmentations de revenus attendues. Une bonne nouvelle qui reste toutefois insuffisante au regard des défis qui attendent les DSI. Le digital, souvent érigé en solution miracle, ne peut suffire à régler tous les problèmes et il convient de l’appréhender sous le prisme de l’efficacité organisationnelle pour en tirer un maximum de bénéfices.
En effet, le levier d’action pour la transformation digitale ne doit pas être la technologie mais bien la révision des process internes et la création de nouveaux, davantage orientés business. Il n’y a pas de petits gains pour les DSI qui ont pour priorité de valoriser des projets à même de générer des revenus. D’une certaine façon, la DSI s’institue désormais en véritable « fournisseur de services » dont l’objectif est de déployer en interne un catalogue de services, allant des demandes courantes comme la création d’une session utilisateur aux projets les plus complexes, assorti d’un suivi de la performance très précis. Ce pilotage de services, à la fois chiffré et planifié dans le temps, doit guider l’action des DSI pour proposer des stratégies IT flexibles et agiles. Sans oublier la nécessité de s’appuyer sur des prestataires pour prendre en main des activités récurrentes avec une forte variabilité de charge.
Décommissionner certaines fonctions du système d’information (SI)
Au-delà de la bonne façon d’appréhender la transformation digitale, il peut être judicieux d’avoir un regard critique sur la bonne tenue de son système d’information. L’accumulation de briques technologiques au fil des années, bien qu’essentielles pour répondre aux besoins des collaborateurs et des clients, tend à alourdir le SI, le rendant très énergivore et moins propice aux maintenances. Il y a donc une nécessité à mettre en place un plan de décommissionnement pour retirer les services, fonctions ou applications devenus inutiles. Les entreprises ont besoin de disposer d’un SI flexible et dont les coûts restent limités.
Il y a fort à parier que, pour nombre de DSI, ce plan aura l’allure d’un chantier titanesque et chronophage ; mais cette étape semble inévitable pour les entreprises n’ayant pas entretenu et dégrossi régulièrement leur SI. Toutefois, la multiplication de ces chantiers n’est pas viable, il faut dès lors s’inscrire dans une démarche continue de revue des éléments qui composent le SI pour éviter toute surcharge. Là encore, il y a un véritable enjeu de gouvernance et la DSI aura fort à faire pour accélérer la transformation digitale tout en gardant son SI agile et adaptable à toute situation.
Miser sur le Cloud avec quelques garde-fous
Autre aspect à optimiser, et non des moindres, le Cloud. Sa bonne gestion peut réellement être un gisement d’économie à condition d’intégrer plusieurs axes structurants. Le premier est la parfaite maîtrise des coûts (le FinOps, contraction de Financial Operations). Le deuxième axe cible la conception d’une architecture SI spécifique au Cloud, avec des modèles d’exécution différents pour que les ressources soient correctement dimensionnées et optimisées.
Enfin, le dernier axe se porte sur la mise en place d’une logique d’amélioration continue, pour adapter l’architecture Cloud aux usages en perpétuelle évolution. Il faut ainsi passer d’une logique de coûts fixes à une logique d’adaptabilité des coûts aux cycles d’usage.
Innover mais pas à n’importe quel prix
Disons-le d’emblée, l’innovation, si elle est pragmatique et rapidement opérationnelle, est toujours un excellent gisement de performances et de revenus. Pour les DSI, la donne est simple : l’innovation ne peut être simplement motivée par la question technologique, elle doit s’inscrire dans une perspective de déploiement de services à destination de ses clients. En d’autres termes, il faut d’ores et déjà penser au type de services que l’on souhaite développer avant même de penser à la solution technologique.
Si l’innovation technologique soutient le service plus qu’elle ne l’impulse, elle doit donc être calibrée pour générer des revenus rapidement. La DSI a donc un rôle central et stratégique pour remplir cette mission tout en créant les meilleures conditions possibles pour les équipes en charge de piloter la réalisation des dites innovations.
Dans tous les cas, la résilience des entreprises passera par un dépassement de fonctions des DSI, lequel semble véritablement inévitable pour suivre les mouvements d’une économie incertaine. Une posture qui pourrait bien se pérenniser.
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