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Comment La Réalité Augmentée A Pris Le Pas Sur La Réalité Virtuelle

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Nous avons cru au boum de la réalité virtuelle car nous avons été abreuvés de marketing classique ; après plusieurs années, cette révolution annoncée s’avère ne pas être à la hauteur espérée. Coût des accessoires, manque de confort d’utilisation, déficit de contenu, autant de raisons qui finalement semblent évidentes a posteriori. Pendant que certains s’acharnaient sur cette voie d’autres s’en sont inspirée pour faire naître une alternative… la réalité augmentée.

La nuance est forte, nous passons d’une immersion instantanée dans un univers pré-calculé à une action en temps réelle agrémentée d’éléments prédéfinis. Quand la réalité virtuelle s’appuie sur le pilier de la visualisation 3D, la réalité augmentée s’ancre sur la créativité avant la technicité. Combien de temps passe en moyenne un détenteur de casque VR Oculus comparé à celui passé à tester les lens de Snapchat ?

Selon Médiamétrie, Snapchat est l’application la plus utilisée en France par les 15-34 ans avec 16 millions d’utilisateurs quotidien. La force de la réalité augmentée passe par la simplicité d’accès et l’immédiateté. Un simple smartphone à 99 euros suffit à propulser l’utilisateur dans une réalité en temps réel modifié selon ses aspirations. En somme, toute personne peut créer un contenu et le partager à sa guise. Imaginez le potentiel gigantesque de la chose. Lorsque l’on assiste un partenaire dans la mise en place de sa stratégie digitale, cette notion de contenu est systématiquement la problématique majeure.

De nombreuses enseignes usent déjà de la réalité augmentée. Lego a proposé des magasins virtuels, Puma offre l’opportunité de personnaliser en temps réel des articles. Des bornes apparaissent dans les grands magasins sur lesquelles les consommateurs peuvent essayer des solutions d’optique de manière ludique. Mais les tendances vont bien plus loin.

Le géant russe Yandex, leader du moteur de recherche dans le monde russophone, a annoncé le lancement de son application Sloy sur le marché asiatique. Prenant exemple sur Tik Tok dont le succès n’est plus à prouver avec la possibilité de partager de courtes séquences musicales agrémentées d’éléments virtuels, l’entreprise russe, comprenant que l’engouement tenait en grande partie à la mise en scène de l’utilisateur, a conçu une application jumelle axée sur l’univers de la mode. En véritable ambassadeur, vous devenez acteur de votre propre réalisation pour mettre en valeur non pas le produit mais bel et bien votre propre personne portant l’accessoire.

Nous en venons donc à cette idée que les clients de demain deviendront des créateurs de contenu incontournables. Lorsque l’on travaille sur le marketing d’influence au travers des outils de l’instant, nous comprenons que la force de l’influenceur est de s’adresser à une audience partageant les mêmes valeurs. Il y a une forme de ciblage où la compréhension émotionnelle ne peut s’appuyer uniquement sur de l’analyse de données chiffrées. Nous basculons dans la subtilité du marketing émotionnel. Demain, en observant la manière dont un acheteur se muera en véritable réalisateur de court métrage en vue de s’exposer publiquement avec tel ou tel article de nos marques, non seulement nous appréhenderons mieux ses motivations d’achat mais il nous offrira l’opportunité de créer et d’alimenter sans cesse du contenu susceptible de satisfaire la communauté souhaitée.

Les offres de solution technique facilitant l’expression immédiate des utilisateurs vont rapidement s’étoffer. Lorsque l’on s’intéresse aux annonces du leader de l’édition de logiciels « graphiques » Adobe, on voit qu’au travers d’application comme Aero, la banque d’objets animés transposables en temps réel sur des vidéos laissera sous peu toute l’imagination des utilisateurs s’exprimer.

Au travers de la réalité augmentée, les marques vont trouver un lien revalorisant l’ensemble des médias à disposition. Un catalogue papier prend déjà vie en une seconde par le biais de quelques flash codes, une vitrine devient une aire de jeux au sein de laquelle un client franchit la vitre en se voyant acteur de ce qu’il contemple… Mais elle va à court terme faire exploser stricto sensu le contenu à disposition relatif à nos produits.

Si aujourd’hui un produit est mis en avant et relayé par des influenceurs auprès de leur communauté, les marques devront à l’avenir faire partie de cette communauté pour être pertinentes dans leur démarche. Pour comprendre cette évolution, il faut anticiper le fait que les articles ne seront plus simplement montrés mais mis en scène. Lorsque l’on modifie la réalité, on donne vie non pas à un rêve mais plus à la manière dont on la perçoit intimement. La nécessité de faire preuve d’intelligence émotionnelle n’aura jamais été aussi forte. D’une, pour comprendre les individus, mais aussi pour mieux se connaître soi-même, car c’est à travers le prisme de ses clients qu’une marque peut totalement se découvrir. Dans les relations humaines, sommes-nous convaincus d’être gentils de conviction personnelle ou est-ce la manière dont on nous perçoit qui le prouve ?

Continuons de regarder ce qu’il se passe autour de nous, soyons attentifs au succès d’application comme Sloy pour mieux anticiper nos stratégies de demain. Et ne perdons pas de vue de faire montre de vigilance en appréhendant en amont des problématiques qui existeront dans un avenir proche. Lorsque l’on évoque cette source de contenus potentiellement gigantesque, il paraît évident que tout ne pourra être parfaitement en accord avec l’image que l’on souhaite véhiculer, d’où l’intérêt pour les marques d’apprendre à intégrer avec humilité l’audience de leurs futurs influenceurs pour valoriser à l’avenir non plus les produits mais ceux qui leur donnent vie, l’idée n’étant pas tant de « starifier » mais de remercier pour susciter le sentiment de reconnaissance.

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