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Comment La Blockchain Peut-Elle Lutter Contre Les Déchets Plastiques ?

Blockchain
Epics/Getty Images

À moins que vous ne viviez coupé du monde, il est impossible que vous n’ayez pas entendu parlé de la pollution due aux déchets en plastique. Les microfibres plastiques, les bouteilles en PET et les objets en plastique en tout genre sont devenus le centre de l’attention, car nous prenons enfin conscience des effets néfastes de ces emballages sur notre planète et nos océans.

Cette récente prise de conscience n’est pas une coïncidence. Nous devons faire face à une crise qui nous impose de trouver un moyen écologique de traiter nos déchets plastiques. Et pourquoi ? 

Les raisons sont nombreuses, bien entendu. Mais la principale est certainement la suivante : fin 2017, la Chine a décidé de mettre un terme à ses importations de déchets plastiques. Jusqu’à maintenant, ce pays a interdit 24 catégories de déchets, dans le cadre de ses nouvelles mesures visant à assainir sont environnement et d’éclaircir le nuage de pollution qui assombrit Pékin.

Les chiffres sont aussi impressionnants que ce brouillard. Jusqu’à maintenant, la Chine importait plus de trente millions de tonnes de déchets, notamment, d’Europe et d’Australie.

Environ un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute dans le monde. Comme nous le savons, ces objets ne se décomposent pas très rapidement, et d’une manière ou d’une autre, elles se retrouvent dans la chaîne alimentaire et finiront un jour ou l’autre dans nos assiettes.

Tous les exportateurs occidentaux se retrouvent donc soudainement à court d’idée pour traiter leurs déchets. Certaines villes australiennes, comme Ipswich, ont tout simplement baissé les bras, en prenant la décision d’avoir recours à une décharge. D’autres attendent nerveusement une solution satisfaisante.

Les municipalités australiennes ne peuvent pas se permettre de traiter ces déchets sans les équipements bon marché utilisés par la Chine. Pour elles, la durabilité est loin d’être rentable. Bien que de prime abord, il serait logique d’agir pour la sauvegarde de la planète, ce n’est pas économiquement viable.

Aujourd’hui, le conseil municipal d’Ipswich a finalement décidé de faire temporairement machine arrière sur sa décision d’envoyer les plastiques dans une décharge, et ce grâce au soulèvement de l’opinion publique. Mais il est toujours à la recherche d’une solution pour traiter les déchets de ses administrés.

La solution évidente serait de mettre en place un impôt pour financer ce traitement. Même si cela peut sembler draconien, sachez que la Suisse a adopté cette méthode depuis de nombreuses années.

En effet, si vous voulez vous débarrasser de vos ordures en Suisse, vous devez acheter des sacs-poubelle verts taxés. Si vous ne voulez pas acheter de sac vert, personne ne récoltera vos déchets. Vous devez donc payer pour que vos déchets soient ramassés. Et vous ne pouvez pas non plus mettre vos déchets dans les poubelles du voisinage car elles ferment à clé. Alors vos déchets vous coûtent de l’argent et plus vous en faites, plus vous devrez dépenser. Ce genre de modèle fonctionne parfaitement dans des pays comme la Suisse, qui bénéficient d’une culture d’auto-surveillance, mais d’autres pays rencontreraient des difficultés pour implanter ce genre de pratiques.

Faire du traitement des déchets une activité rentable

Et si nous pouvions nous servir de la blockchain pour faire du traitement des déchets une activité rentable ? Cette idée n’est pas aussi farfelue qu’on pourrait le croire. En réalité, il existe déjà de nombreuses startups s’appuyant sue la technologie de la blockchain pour réduire de déchets, comme, par exemple, la société de recyclage Plastic Bank.

L’objectif de cette entreprise est de réduire les déchets des pays en développement. Elle est déjà implantée en Haïti, au Pérou, en Colombie et aux Philippines. Lorsque les personnes ont du mal à nourrir leur famille, on peut comprendre qu’elles n’aient pas le temps de lutter contre la dégradation de l’environnement. Plastic Bank rémunère celles qui amènent des bouteilles en plastique aux centre de recyclage, à l’aide de tokens virtuels sécurisés sur la blockchain, qui pourront pas la suite être utilisés pour acheter de la nourriture ou des unités pour recharger leur forfait de téléphone.

« De nombreuses personnes avec qui nous travaillons dans les pays en développement ne disposent pas de compte en banque, explique Shaun Frankson, cofondateur de Plastic Bank. Cela peut être dangereux pour eux de recevoir de l’argent liquide à cause de la corruption et des taux de criminalité élevés. Mais presque tout le monde, même dans les régions les plus désavantagées, possède un téléphone portable permettant d’effectuer des transactions virtuelles. »

Ensuite, les bouteilles collectées sont rachetées par des entreprises pour être recyclées. Ce système est attractif grâce à la transparence de la blockchain qui permet de voir où vont leurs investissements.

« Nous sommes submergés de demandes concernant notre solution, ajoute Shaun Frankson. Si nous utilisions d’anciennes méthodes pour former les équipes et désigner les localisations une par une, alors cela nous prendrait trop de temps pour stopper l’abondance de plastique qui se retrouve dans les océans. Nous avons besoin de systèmes qui peuvent se développer dynamiquement et traiter les milliards de tonnes collectées au même moment dans différents endroits ».

Bien sûr, la mise en place de ce genre de système soulève de nombreuses questions logistiques. Elles valent cependant le coup d’être posées, car nos déchets continuent de s’amonceler tout autour du monde. 

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