Je travaille pour une entreprise de robotique et imaginez le rush que nous subissons alors que, selon les dernières prévisions du marché, ce secteur se dirige vers l’autoroute de la croissance exponentielle.
Les nouvelles sont plutôt bonnes pour les robots collaboratifs (cobots). À l’automne dernier, j’ai aperçu un rapport prédisant un taux de croissance annuelle de 57 %, soit l’équivalent d’un marché de plus de 4 milliards de dollars en 2023. Dans le même temps, un autre rapport indiquait que 150 000 cobots seraient déployés à travers le monde avant 2020. En lisant cela, il est assez difficile de ne pas être submergé d’optimisme. Mais ce n’est pas mon cas. S’il y a bien une chose que j’ai apprise lors de ma carrière dans les nouvelles technologies, c’est qu’il faut toujours se méfier des effets de mode.
Mais ce n’est pas pour autant que je ne pense pas que les cobots ont le pouvoir de transformer le secteur manufacturier. D’ailleurs, j’ai déjà vu certains de nos clients mettre en place des cobots avec beaucoup de succès. Mais dans la plupart des cas, on ressent une réticence envers l’innovation qu’apporte ces cobots. Et même après une implémentation réussi, certaines personnes ne croient toujours pas à l’essor de cette technologie.
Alors que faut-il faire pour combler le fossé entre l’effet de mode et ce que Gartner a nommé « le creux de la désillusion » concernant les cobots ? Les fabricants savent qu’ils sont prisonniers de la réalité, où la productivité est étouffée par une main d’œuvre vieillissante ou qui ne souhaite plus travailler dans ce secteur et la pression de la transition numérique, ce monde où les machines fonctionnent de manière autonome et sont alimentées par des systèmes de prise de décision distribués, alors que les produits se fraient eux-mêmes leur chemin parmi les méandres du processus de production. Les fabricants savent qu’une automatisation plus importante permettra de se libérer du status quo actuel et de s’ouvrir aux promesses de l’industrie 4.0.
Afin d’automatiser davantage la production, il faut évaluer les différents fournisseurs de robots à travers un double prisme : que pouvez-vous faire pour moi aujourd’hui et comment allez-vous m’aider à me préparer pour demain ? Voici quelques questions à poser à votre société de robotique afin de vous assurer que cette solution est faite pour vous.
- Qui entraîne le cobot ? Un cobot doit pouvoir être facilement formé par vos employés actuels, sans programmation, sans compétences informatiques avancées. Montrez-lui seulement ce qu’il doit faire en bougeant son « bras », sauvegardez cette tâche dans sa mémoire interne et mettez-le en marche.
- Combien de temps dure la mise en place ? Les cobots doivent être faciles à installer dans l’environnement existant, sans installation supplémentaire particulière. Les tâches à effectuer doivent être identifiées au préalable afin de pouvoir entraîner le cobot et que le délai entre la mise en place et la mise en service se compte en jours et non en mois.
- Combien de tâches peuvent être effectuées par un même cobot ? Cette question est primordiale, surtout parce que la technologie sur laquelle reposent les cobot est récente. Les ingénieurs en automatisme n’ont donc pas encore eu le temps d’explorer toutes les possibilités, mais autant commencer par les tâches répétitives à l’échelle humaine et réalisée à vitesse humaine. Choisissez un partenaire qui pourra venir sur le terrain, voir les opérations, et vous indiquer les tâches que le robot peut prendre en charge.
- Combien me coûte l’innovation ? Les cobots sont plus performants grâce aux logiciels informatiques qui les contrôlent et tout comme pour les smartphones, les mises à jour devraient être gratuites. Cela permettra alors d’assurer au fabricant une route dégagée vers l’innovation.
- À quel point le cobot est-il intelligent ? La numérisation de la production augmente chaque jour, et les machines intelligentes sont essentielles à ce développement. Le cobot doit pouvoir s’autogérer dans l’accomplissement des tâches assignées et contrôler ses propres performances. Il doit pouvoir gérer et contrôler les machines avec lesquelles il interagit et donner des indications sur les mesures clés. Il doit également être capable d’identifier des problèmes, de les résoudre, et de s’améliorer.
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