Si vous êtes un fan de Black Mirror, la série de science-fiction qui « explore un futur high-tech retors où se heurtent les plus belles innovations de l’humanité et ses plus bas instincts » (d’après la description Netflix qui en est faite), la notion de chien robot comme traqueur – d’odeur, de présence – ne vous est pas inconnue, et induit assez aisément un sentiment de malaise, voire de peur chez vous.
Si l’art mime généralement la vie, de manière bien plus positive, il s’avère ici que c’est le contraire et que ça ne risque pas de plaire à tout le monde. Ainsi, les chercheurs Zhongyuan Yang, Fumihiro Sassa et Kenshi Haysashi ont développé un chien robot, doté d’un capteur haute-performance capable de reconnaître et de traquer les odeurs provenant du sol (c’est-à-dire des empreintes de pas).
La volonté était de créer une machine avec des capacités olfactives proportionnelle à celles des chiens de Saint-Hubert (aussi appelés bloodhounds), une race de canidé célèbre pour sa capacité à traquer des odeurs sur de très vastes distances. Tel qu’indiqué dans un rapport ACS Sensors, les capacités de ce chien robot sont si puissantes et complexes qu’il pourrait même lire un message écrit au sol en utilisant les odeurs, à la manière d’un code-barres.
L’ingrédient secret derrière cette machine est une technique appelée résonance plasmonique de surface (SPRi), qui mesure les changements dans l’absorption de la lumière par les nanoparticules d’or, lors de l’exposition à un gaz. Lors d’un test récent, le chien robot a traversé une surface d’échantillon la truffe rivée au sol, afin d’analyser les odeurs via son capteur SPRi.
Ndlr : « La résonance plasmonique de surface est une méthode de mesure de la liaison d’un « ligand » sur un « récepteur » adsorbé à la surface d’une couche métallique. Le système de détection est basé sur une variation de l’indice de l’interface quand le ligand se fixe aux récepteurs ».
Non seulement le capteur pouvait détecter l’emplacement des sources d’odeur d’éthanol situées à différents endroits le long du trajet, mais il pouvait en fait lire le mot « ODEUR » dans un code-barres binaire d’éthanol. De plus, il était capable de le faire à une vitesse d’environ 10cm par seconde.
Les chercheurs disent que ce robot a le potentiel d’être utilisé comme un robot de sécurité et/ou de faire partie d’un système de communication multi-robots –un peu comme une meute de chiens. Mais la gamme complète des robots équipés par la SPRi va bien au-delà de la sécurité. L’agrégation des données d’odeurs ouvre la voie à l’exploration.
Avec ces nouvelles données, les scientifiques pourraient analyser les milieux naturels de manière inédite, en assemblant des modèles qui n’auraient jamais existé auparavant : la détection de la santé du sol, l’activité animale, et bien plus encore.
Le regain d’intérêt pour les startups développant des technologies d’IA au cours de cette dernière demi-décennie –avec un accent particulier mis sur l’apprentissage automatique- signifie que nous serons en mesure de recouper les informations SPRi avec d’autres ensembles de données, amenant à des avancées que nous ne sommes même pas encore capables d’imaginer.
Qui sait : avec une technologie comme celle-ci, peut-être finirons-nous même par casser le code concernant les phéromones.
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