Bandersnatch, dernier épisode de la série Black Mirror, est la première tentative d’épisode interactif, dans laquelle vous « choisissez votre propre aventure ». C’est l’une des expériences les plus… expérimentales menées par le géant du streaming.
Pour Netflix, comme pour tous les services de diffusion en continu, l’important est que les spectateurs regardent l’écran fixement et aussi longtemps que possible. Une histoire interactive exigeant de multiples réponses du spectateur semble être un excellent moyen d’y parvenir. Bandersnatch est une expérience unique en son genre, mais il pourrait bien le rester. Si vous ne prenez pas la peine de prendre les décisions, l’épisode se poursuivra tranquillement pendant une heure et demie. Si vous choisissez d’explorer toutes les différentes options, cela risque de prendre un plus de temps…
La première demi-heure de l’épisode met le spectateur à l’aise avec le concept. Le premier choix concerne les céréales que vous voulez prendre au petit-déjeuner. Un choix important s’offre à vous un peu plus loin, lorsque l’on propose à Stefan la possibilité de développer son projet de jeu vidéo appelé Bandersnatch, dans une société spécialisée, avec une équipe qualifiée à ses côtés.
Le spectateur est tenté de dire oui, en supposant que c’est là que les choses deviennent intéressantes, mais accepter l’offre vous conduit rapidement à une impasse. C’est là où Bandersnatch a reçu de mauvaises critiques : le spectateur doit faire le « bon » choix pour pouvoir continuer.
Il y a plusieurs moments où le choix auquel le spectateur est confronté n’en est pas vraiment un. À un autre moment, un personnage nommé Colin offre à Stefan du LSD. Si vous refusez le LSD, Colin s’empare du verre de Stefan et la scène se déroule exactement de la même manière que si vous l’aviez accepté. Une grande partie de l’histoire présente seulement une illusion de « choix ». Les options proposées rendent tout de même l’épisode plus interactif que les dialogues de jeux vidéo, dans lesquels vous acceptez la quête dans tous les cas. Ce qui est intéressant, c’est d’essayer de découvrir toutes les alternatives en cours de routes, jusqu’au différentes fins possibles.
Une grande partie de l’histoire se déroule dans un cadre sombre, les choix les plus excitants conduisent rapidement à la mort ou à l’emprisonnement, et donc à une impasse. L’histoire propose une lecture « méta » incroyable, parfois d’une manière extrêmement intelligente, avec beaucoup de références à la série Black Mirror. À plusieurs reprises, elle tire le spectateur hors d’une histoire déjà difficile à suivre.
Le débat se poursuit quant à savoir si Bandersnatch est un jeu ou un film. Il combine les deux, sans nécessairement en tirer tous les avantages. En jouant à un jeu vidéo, votre cœur s’emballe lorsque vous êtes confrontés à de grands défis, de la même manière que lorsque vous regardez un personnage parcourir un thriller intense. Mais en tant que film interactif, Bandersnatch captive l’attention du spectateur avec chacun des choix. Le spectateur n’est pas tellement investi dans le personnage ou dans l’histoire, mais dans l’objectif. Si l’objectif est important, c’est amusant. Sinon, vous allez probablement vous ennuyer.
Bandersnatch est une tentative intéressante, même s’il ne plaira pas à tout le monde. Il serait néanmoins intéressant de voir Netflix continuer ce format, en gardant l’esprit BlackMirror, ou même une version film d’horreur. Imaginez-vous choisir par quel couloir de la maison hantée vous voulez fuir ?
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