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 »The Circle » La Critique De La Transparence Tourne En Rond

2017 Tribeca Film Festival - "The Circle" / Getty Images
NEW YORK, NY - APRIL 26: Actors Tom Hanks (L) and Emma Watson attend the 2017 Tribeca Film Festival - "The Circle" at BMCC Tribeca PAC on April 26, 2017 in New York City. (Photo by Paul Zimmerman/WireImage)

Adaptation du roman de David Eggers, The Circle porte à l’écran l’histoire de Mae Holland (Emma Watson), jeune recrue d’une entreprise qui ressemble à une somme des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), tant sur le fond que sur la forme. À la tête de cette entreprise globalisante, Eamon Bailey (Tom Hanks), un gourou qui a bien compris l’intérêt de récupérer les données des utilisateurs. En salle depuis le 12 juillet, cette dystopie montre un monde qui pourrait rapidement tourner au totalitarisme.

Démarche assurée, mug aux couleurs de l’entreprise à la main – un C rouge qui semble avaler tout ce qui passe –  il entre sur scène, mini-micro suspendu à la joue. Eamon Bailey (Tom Hanks) est à la tête de The Circle, un géant de l’Internet, parfaite fusion imaginaire des Google, Apple, Facebook et Amazon (GAFA), tant sur le fond que sur la forme. Le quinqua cool, qui pratique l’art des simili conférences TED, gère son entreprise en maître, alliant avec brio la figure du gourou, du visionnaire, de l’ami cabotin et du prof exigeant. Ce rendez-vous sur scène, il l’offre régulièrement à ses troupes – envoyant même dans le public des micro-caméras dernier cri comme il enverrait des sucres à des chiens obéissants.

Un troupeau docile et fasciné – qui scande avec enthousiasme la devise « partager c’est aimer » – que rejoint Mae Holland (Emma Watson), jeune femme dans sa vingtaine, issue d’une famille modeste, sans couverture sociale, alors que le patriarche est frappé par une maladie invalidante. Mae est cooptée par sa vieille amie Annie, qui fait partie du cercle très fermé des quarante décideurs de The Circle, à entrer dans le cercle comme on entre dans le rang. Et après une mise en orbite prometteuse, le film de James Ponsoldt tourne rapidement en rond.


Adaptation du bestseller américain The Circle de David Eggers, ce film avait pourtant tous les ingrédients pour fonctionner à l’époque des dystopie réussies telle que la série britannique Black Mirror. C’était sans compter un argumentaire flou et un personnage de Mae dont on ne comprendra jamais les motivations.

Ni intimité, ni droit à l’oubli

Avec pour credo que l’humain est perfectible, et que, partant de ce postulat on peut chercher par tous les moyens à l’améliorer, Eamon Bailey se permet tout pour révéler le meilleur de chacun d’entre nous. Dans son entreprise, que découvre Mae avec de grands yeux éberlués, tout est fait pour que salarié y passe tout son temps. Cantine, concert, salles de sports, espaces verts. Un monde fun et travail, que l’on retrouve dans les start-up de la Silicon Valley. Et un brouillage des lignes entre la vie privée et la vie professionnelle qui semble inquiéter Mae un instant, avant d’y adhérer en plein et sans recul. « Mae, vous comportez-vous mieux quand vous êtes seule ou quand vous êtes regardé ? », demande le personnage de Tom Hanks, très convainquant dans son rôle de génie cynique. Par ingénuité, la jeune recrue se plonge dans la transparence au point de devenir le premier être totalement transparent, transportant une de ces mini caméra en permanence.

« Les secrets sont des mensonges », fini par intégrer Mae. Dans le monde de The Circle, ni intimité, ni droit à l’oubli. Il faut tout montrer, tout partager. Sans limite, ni tri. La jeune femme, qui semble souffrir d’une vie transformée en télé-réalité monotone, dépasse pourtant le maître en proposant des solutions moralisantes. « Savoir est bien. Mais tout savoir est mieux », déclamait Eamon Bailey en début de film. Quel monde proposera Mae dans cette fin en eau de boudin.

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