Apple S’Offre Tesla – Tim Cook S’En Va – Musk Prend Les Rênes…

Tous les ans des analystes de tous poils et à peu près n’importe qui ayant une opinion, se fendent d’une ou deux prédictions  pour l’année à venir. La plupart ne se réalisent pas mais cela fait toujours plaisir d’être celui qui a eu raison, même sur une petite prémonition.

Conformément à cette tradition, Chris Wilder nous propose ses prédictions 2018 concernant l’Internet des Objets (IoT), les Véhicules Autonomes (VA dont Tesla est une des locomotives) et les systèmes et les logiciels qui leurs permettent de fonctionner. Il essaie aussi d’identifier les tendances à venir et de nous indique quelles sociétés seront à surveiller de près l’année prochaine.

1. L’industrie de l’IoT échouera en grande partie à dépasser la phase de démonstration de faisabilité (ou preuve de concept, PoC) et à commencer la production. C’est vrai : la plupart des projets en IoT ont du mal à dépasser la phase de test et à arriver jusqu’à la production, en particulier pour les projets distribués ou à l’échelle. Depuis plusieurs années, le moteur de cette industrie vient de l’Internet des Objets Industriel (IIoT), surtout dans les secteurs de l’énergie, des hydrocarbures, de la production industrielle et des transports. Les domaines tournés vers le consommateur, comme les villes intelligentes, les soins médicaux et la vente au détail ont un énorme potentiel, mais ils sont à la traîne derrière les secteurs qui intègrent les technologies opérationnelles (OT) depuis plusieurs années à l’instar de Siemens, ABB, National Instruments, etc. Attention, l’IoT reste un tournant majeur en matière d’efficacité et d’automatisation. Mais il y a toujours beaucoup de problèmes de législation, d’infrastructures et de protection de la vie privée, ainsi qu’un besoin de nouveaux talents, qui doivent être résolus avant d’assister à la croissance que beaucoup de monde estime voir arriver en 2018.

Tendances : Si beaucoup pensent que 2018 sera l’année de la production et du déploiement pour l’IoT, M. Wilder estime pour sa part que plus de 60 % des projets actuellement en phase de PoC n’iront pas jusqu’au déploiement et ne rempliront pas leurs objectifs, en particulier en ce qui concerne la sécurité, la protection de la vie privée, les infrastructures, et la gestion du risque. Aucun PDG ne veut faire la une du Wall Street Journal parce qu’il vient de subir un piratage par les périphéries du réseau, et cette crainte suffit à considérablement ralentir la production et le déploiement des projets.

Quelles entreprises surveiller ? Dell, EMC, Fog Horn, HPE, PTC, Siemens, etc.

2. Tim Cook va quitter Apple et se lancer dans la politique, tandis que Apple Inc. va acheter Tesla. Elon Musk va en prendre les rênes et diriger la production de la voiture entièrement autonome (niveau 5) « iCar » pour 2020. Si M. Wilder s’amuse un peu ici, il ne s’estime pas pour autant hors de propos. Apple surfe sur la vague des appareils personnels depuis longtemps, et Tesla a su se placer à la tête de l’innovation en automatisation. Si vous avez déjà été dans une Tesla, vous savez qu’on a un peu l’impression d’être dans un iPad sur roues. Ces deux entreprises sont très concentrées sur l’expérience utilisateur, l’innovation, et le maintien ou la croissance de leurs bases de clients respectives. La fusion de ces deux groupes leur donnerait un réel avantage concurrentiel dans le domaine des véhicules autonomes contre lequel il serait difficile de lutter. Quant à Elon Musk, il apporterait le charisme, la vision et la motivation (ainsi que la touche d’excentricité) perdus après le décès de Steve Jobs. Même si Apple n’a pas nécessairement besoin de ce coup de jus, il n’y a aucun autre PDG aujourd’hui qui peut conduire un semi-remorque électrique sur scène avec autant de classe.

Tendances : Cette prédiction est en fait surtout une conjecture. Mais M. Wilder pense que nous aurons un jour le choix, pour nos voitures, entre un système d’exploitation iOS ou Android. L’industrie des VA avance rapidement vers la production de véhicules de niveau 3 ou 4 (donc en grande partie autonomes). Il y a encore beaucoup de difficultés à surmonter dans ce secteur, notamment au niveau éthique, législatif, mais aussi au niveau des infrastructures de la loi de Moore, de stockage, de traitement et de finition, avant que ces rêves ne deviennent réalité. Tous les fabricants de puces et de composants veulent tirer profit de ces centres de données mobiles. L’industrie des VA est maintenant mûre pour les consolidations, et le butin ira au vainqueur. Malheureusement, M. Wilder avait aussi prédit que le Bitcoin ne survivrait pas à l’année 2016.

Quelles entreprises surveiller ? Apple, Google, Intel, Microsoft, NVIDIA, Tesla, et tout le secteur technologique si cette prédiction se réalise.

3. L’Open Source et la Définition Logicielle vont continuer à se généraliser en tant qu’option viable pour beaucoup d’entreprises. Il n’y a pas si longtemps, un logiciel en open source était simplement considéré comme un logiciel gratuit, développé par des hackers ou des pirates pour ne pas payer les frais de licence. Mais ces dernières années, l’open source sur Linux est devenue la méthode de travail favorite de bien des développeurs qui rentrent sur le marché. De plus, davantage de groupes ou d’entreprises de développement, surtout celles qui s’appuient sur des environnements de développement flexibles, ont adopté l’open source et Linux comme environnement de développement et comme système d’exploitation. Le confort et l’efficacité de l’open source ont convaincu les fournisseurs de services de communication, de télécom, et d’autres entreprises de se détourner des systèmes fermés, propriétaires, préhistoriques et coûteux d’antan (surtout lorsqu’il est question de réseaux, de WAN et d’infrastructures de centres de données). La Définition Logicielle (SDx) consiste à dissocier le système d’exploitation des éléments physiques du réseau, ce qui permet aux utilisateurs d’accéder aux même fonctionnalités ou fonctions réseaux que celles d’un système propriétaire (comme des commutateurs réseau, des routeurs, des pares-feux ou des équilibreurs de charge, qui tourneraient sur du matériel non spécifique). Une fois le système d’exploitation et les éléments matériels séparés, les entreprises peuvent fournir leurs services et logiciels plus vite, à meilleur prix et plus efficacement.

Tendances : Il n’y a pas de réelle tendance autour de l’open source. À un certain moment, profiter de l’open source pour développer et déployer des applications plus rapidement et à moindre prix représentait un avantage concurrentiel. Mais avec l’évolution du secteur, l’open source n’est plus si avantageuse, et ceux qui font mine de l’ignorer s’en rendront compte bien vite.

Quant à la définition logicielle, elle n’est pas applicable à tout. Mais elle peut vraiment améliorer l’efficacité et la rentabilité, surtout au vu de la croissance de l’IoT et des appareils distribués. Cependant, le marché de la SDx a mis du temps à régler de nombreux problèmes de sécurité en périphérie. De plus, M. Wilder ne pense pas que le marché de la SD-WAN grandira beaucoup en 2018, et il est probable qu’il seul et oublié dans quelques années.

Quelles entreprises surveiller ? BigSwitch, Canonical/Ubuntu, Centos, Cisco, Dell, EMC (VMware NSX), Ericsson, HPE/SUSE, Huawei, Inocybe, Intel, Lumina Networks, Microsoft, Nokia et Red Hat.

Par bien des aspects, Chris Wilder pense que 2018 n’aura rien de révolutionnaire dans le domaine technologique (ce qui laisse présager de nombreuses acquisitions de taille). Il estime que 2018 sera l’année des tendances, en particulier avec l’intelligence artificielle (IA) et les conteneurs. Beaucoup d’entreprises confondent encore l’IA et le Machine Learning (ML) ou le ML et l’analyse de données.

On peut également supposer que les conteneurs (en particulier les processus et applications) vont continuer à évoluer dans les environnements de développement comme moyen de déployer des codes plus efficacement.

Mais les louanges exagérées de PDG célèbres poussent sans cesse en avant les conteneurs et en font peut-être trop à propos de Kubernetes (K8s) (même si la distribution Rancher Lab K8s sur Ubuntu et l’OpenShift de Red Hat sont prometteuses, pour peu qu’ils parviennent à être financés, exécutés et à survivre à la fin de la mode).