Après avoir fait l’objet d’un examen minutieux pour ses liens avec la police dans le sillage des manifestations pour George Floyd, Amazon a annoncé mercredi qu’il interdirait à la police d’utiliser sa technologie controversée de reconnaissance faciale pendant un an.
Principaux faits
- Les organisations qui luttent pour mettre fin à la traite des êtres humains, comme Thorn, le Centre international pour enfants disparus et sexuellement exploités et Marinus Analytics, peuvent continuer à utiliser cette technologie, appelée Rekognition.
- Dans une déclaration, Amazon a dit espérer que le Congrès adoptera une législation régissant l’utilisation de la reconnaissance faciale pendant le moratoire.
- Les militants des droits civiques affirment que la technologie de reconnaissance faciale permet la surveillance de l’État et n’est pas assez précise pour être utilisée par les services de police, notamment parce que les algorithmes ont tendance à avoir plus de mal à identifier les personnes à la peau plus foncée, ont montré des recherches.
- Mais même si la reconnaissance faciale était précise à 100%, les groupes de défense des droits civiques craignent que les services de police puissent facilement en abuser pour cibler les manifestants ou les sans-papiers.
- IBM a également annoncé cette semaine qu’elle ne développerait ni ne rechercherait plus de technologie de reconnaissance faciale.
Citation importante
« Nous avons préconisé que les gouvernements mettent en place des réglementations plus strictes pour régir l’utilisation éthique de la technologie de reconnaissance faciale, et ces derniers jours, le Congrès semble prêt à relever ce défi », a déclaré Amazon dans un communiqué. « Nous espérons que ce moratoire d’un an pourrait donner au Congrès suffisamment de temps pour mettre en œuvre des règles appropriées, et nous sommes prêts à apporter notre aide si on nous le demande ».
Principale critique
Evan Greer, directeur adjoint de l’association de défense des droits numériques Fight For the Future, a noté que le moratoire n’était pas une interdiction totale, permettant à Amazon de poursuivre « leur projet de construction d’un empire de surveillance immense et privé ».
this is a joke and not a solution at all, since Amazon will spend this year "improving" their facial recognition algorithms and continuing their project of building a massive, privately owned surveillance empire.
but this also shows amazon is scared, because organizing works https://t.co/mvJwQrY3YW
— Evan Greer (@evan_greer) June 10, 2020
Contexte clé
Alors qu’Amazon et son PDG Jeff Bezos ont publié cette semaine des déclarations publiques à propos de Black Lives Matter, les critiques ont noté que la société avait continué à vendre Rekognition aux organismes d’application de la loi. Bien que des militants et des employés d’Amazon aient fait pression sur Jeff Bezos pour qu’il coupe les liens avec les services de police en 2018, l’entreprise a tenu bon à l’époque. « Notre qualité de vie serait bien pire aujourd’hui si nous interdisions les nouvelles technologies parce que certaines personnes pourraient choisir d’en abuser. Imaginez si les clients ne pouvaient pas acheter un ordinateur parce qu’il était possible d’utiliser cet ordinateur à des fins illégales ? », a déclaré Amazon en 2018.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Rachel Sandler
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