La semaine dernière, Bloomberg a publié un article intéressant. Amazon est synonyme de robotique et d’automatisation, mais de manière générale, cela était réservé au remplissage des étagères et aux différentes tâches se déroulant dans les entrepôts. Curieusement, selon l’article, l’automatisation commence également à effectuer des tâches administratives. On peut ainsi y lire :
« Les machines surpassent l’homme en matière de décisions qui pourront faire la différence entre les gagnants et les perdants du commerce. Pour les employés qui décident du nombre de livres, de jeux ou de jouets en plastique à commander, les conséquences d’une erreur peuvent être considérables : si vous n’en commandez pas assez, vous allez louper quelque chose, si vous en commandez trop, vous devrez les vendre à prix réduit. Grâce à ses algorithmes, qui se sont affinés après des années d’observation du comportement des acheteurs, la société de Seattle n’a plus besoin de jouer aux devins pour déterminer les quantités qu’elle doit acheter ».
Les commerçants et les marques ne peuvent plus se reposer seulement sur leur intuition, étant donné le pouvoir que le consommateur a à portée de ses doigts. Les consommateurs peuvent trouver tous les produits qu’ils souhaitent, au prix qu’ils souhaitent. Alors comment les commerçants et les marques pourront vendre leurs produits et suivre le rythme d’Amazon ?
Tous les commerçants ne sont pas aussi chanceux que Walmart, qui a la possibilité d’acheter d’autres entreprises afin de ne pas se laisser distancer par Amazon. Par exemple, l’achat de Jet.com ou de Flipkart, permet à Walmart de rivaliser respectivement sur internet et en Inde. Pour le moment, ses partenariats avec Lord&Taylor et l’acquisition de ModCloth ou encore de Bonobo permettent également à la société de se positionner dans le secteur de la mode. Walmart est certainement déjà en train de négocier une nouvelle acquisition, qui évolue dans le secteur de la nouvelle technologie d’Amazon.
Alors, bien que la stratégie d’Amazon soit de développer des technologies en interne, et que celle de Walmart soit d’acquérir de nouvelles technologies, comment le reste des commerçants et des marques comme Levi’s, Wolverine Worldwide ou Saks Fifth Avenue peuvent suivre le rythme ? Tout le monde ne peut pas s’offrir un investissement de plusieurs millions de dollars, voire plus, mais, en tous cas, il faut rivaliser.
C’est le même principe pour tous les domaines. Si vous devez faire un voyage et que vous avez besoin d’un GPS pour trouver votre chemin, cela ne vous viendra pas à l’esprit de vous dire : « je dois développer un système ». Au lieu de ça, vous vous rendez sur l’App Store, vous lisez les avis et vous téléchargez le GPS qui semble le mieux correspondre à vos besoins.
Et c’est la même chose dans ce cas de figure. Il existe de nombreuses technologies sur lesquelles les commerçants et les marques devraient miser afin de rivaliser avec Amazon, tout en se positionnant au mieux face à la concurrence. Amazon a récemment mis en lumière les technologies qui aident au développement des produits principaux et aux décisions liées à l’inventaire.
Cette nouvelle adoption de la part d’Amazon va susciter un regain d’intérêt pour ces technologies, car elles présentent de grandes opportunités pour les commerçants et les marques. Cependant, de nombreux acteurs du secteur pensent que les mathématiques et les algorithmes risquent de freiner la créativité et de supprimer des emplois.
Mais ce n’est pas forcément ce qui va se passer. Avec un tel changement dans le développement produit et des décisions d’inventaires reposant sur l’analyse de données, la créativité va au contraire s’élargir. Les designers auront la capacité de prendre des risques plus importants. Ils disposeront également de données, afin de comprendre si ces risques seront payants une fois les produits commercialisés.
Ce changement obligera les concepteurs et les commerçants à élargir leurs compétences, et à adopter une meilleure stratégie pour leurs tâches et leurs décisions quotidiennes. Les réfractaires au changement, qui vont s’accrocher à leurs méthodes traditionnelles seront remplacés par des algorithmes ou par des employés qui ont adopté cette technologie.
Certains fabricants, grossistes, marques et commerçants, liront ceci et mettrons de côté cette information, pensant qu’ils ont encore du temps avant que ces technologies ne prennent de l’ampleur. On peut estimer que dans 18 à 24 mois, elles constitueront la norme dans le secteur et qu’elles seront adoptées par les concepteurs et les commerçants.
D’ailleurs, ces technologies sont déjà présentes. Par exemple, les employés des ventes sont déjà remplacés par des bots en ligne. Les bons vendeurs ont d’ores et déjà appris à se servir des données des bots, qui leurs fournissent des informations détaillées sur leurs acheteurs cible et leurs habitudes de consommation.
La nécessité des données fournies par cette technologie ne risque pas de ralentir, bien au contraire. Ceux qui préfèrent attendre avant de l’adopter vont souffrir d’un certain retard compétitif. Les entreprises doivent commencer dès maintenant à penser différemment, et à trouver les moyens par lesquels la technologie et les données peuvent étayer les décisions les plus importantes de l’entreprise. Car il est certain que si elles ne travaillent pas pour atteindre ces objectifs, leurs concurrents, eux, le font.
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