Groupe à caractère familial, Weprotect a su se démarquer dans le paysage français de la sécurité. Grâce au développement en 2021 du concept technologique de protection Task Force, Cyril Assentio, entrepreneur de 35 ans et ancien champion de boxe, disrupte les codes de la sécurité à la manière du sur-mesure. Entretien.
Vous êtes un jeune entrepreneur au parcours atypique. Comment a bourgeonné l’idée de créer Weprotect Group ?
Cyril Assentio : La boxe m’a apporté une grande maîtrise de soi et de gestion du stress, aspects non négligeables pour un entrepreneur. Je suis né dans les quartiers populaires de Marseille, que j’ai quitté pour Paris en 2010. Je me suis lancé en tant qu’entrepreneur à seulement 20 ans. Avec mon frère et associé Guillaume, nous nous sommes toujours débrouillés seuls. Pendant nos études, on était agent de sécurité en parallèle. On a créé notre société de sécurité en 2008, et en 2015, on a commencé à travailler sur un axe technologique, avec la start-up Weprotect System. Nous avons donc regroupé ces sociétés pour créer Weprotect Group. Le dernier projet que nous avons lancé en septembre, Weprotect Task Force, est, lui, plus orienté sur la protection. Nous opérons sur la sécurité passive que l’on retrouve dans les hôtels ou dans les supermarchés et sur la protection rapprochée, celle qui tourne autour des personnalités. L’idée avec Task Force était de créer un combiné entre ces deux niveaux de sécurité. Nous avons mis en place une solution qui est 40 fois moins chère que la garde rapprochée classique, qui s’élève à 100 000 euros par mois. Le concept : une sécurité mobile qui s’insère dans la proactivité et qui fait des rondes permanentes. Lorsque le client a besoin, il appuie sur le bouton via notre plateforme technologique et un agent est là en moins de deux minutes. Nous avons créé pour cette application des algorithmes prédictifs qui nous permettent d’orienter le brigades deux-roues vers les positions de nos clients. L’idée était de proposer une solution abordable mais très efficace, que nous sommes les seuls à proposer en France. La vraie révolution, c’est de fusionner la sécurité humaine et la technologie.
Le groupe Weprotect, c’est quoi ?
C.A. : Nous avons trois pôles majeurs : la sécurité humaine classique pour les évènements de luxe, le service de protection et le concept Task Force. Le groupe, qui a ses bureaux à Paris, Marseille, Saint-Tropez, Courchevel et Cannes, compte 500 salariés et réalise aujourd’hui 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. On a une croissance et un potentiel de déploiement très important avec notre nouvelle activité disruptive et on compte se déployer dans les grandes métropoles où il y a des grands besoins de protection urbaine. Notre travail, c’est la prévention. Notre objectif est de tempérer la situation, donc nous n’utilisons pas d’armes pour ne pas faire monter en puissance la violence. Notre objectif est de casser le sentiment d’insécurité, tout simplement.
Quels sont les profils des agents et des clients de Weprotect ?
C.A. : Sur le pôle Task Force, nous comptons depuis sa création en septembre dernier une centaine d’abonnés. Nos clients sont avant tout des grands chefs d’entreprise, des patrons du CAC 40, des sportifs célèbres ou encore des personnalités du show business. Nos effectifs, au nombre de 50, sont mobilisés 24 heures sur 24 pour répondre très rapidement aux éventuels besoins des clients. Les agents que nous recrutons doivent répondre à des critères physiques et intellectuels. Le processus de recrutement est très pointu. Ce sont souvent des anciens de l’armée, de la police, de la gendarmerie mais aussi des experts de la protection privée.
Comment Weprotect Group se démarque-t-il dans le paysage très concurrentiel de la sécurité ?
C.A. : Tous les jours, nous recevons des dizaines de salariés que l’on filtre, que l’on forme en interne, puis que l’on suit 24/24. Tout doit être parfait, de l’équipement technologique à la maîtrise de la spécificité de chaque client. On opère un réel soutien humain, personnel comme professionnel. On valorise le travail et on a une vraie relation avec chaque agent. Le management humain n’est pas facile. Être agent de sécurité, c’est être souvent statique pendant 12 heures d’affilée. C’est compliqué. Chez nous, on paye les agents au tarif double parce que l’on est sur une stratégie de service haut de gamme.
Quel est l’avenir des métiers de la protection et de la sécurité ?
C.A. : Je vois la manière dont on peut apporter quelque chose de nouveau au paysage de la sécurité. De pousser les limites de ce qui existe déjà. La sécurité n’a pas changé depuis quarante ans, et je veux aller plus loin. Ce qui m’intéresse, c’est d’arriver à amener nos procédures d’intervention humaines et technologiques pour disrupter le monde de la télésurveillance, en récupérant le point de vue technologique de déclenchement de l’alarme et en intervenant en deux minutes en cas de cambriolage, dans la même idée que le système Task Force.
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