Le Web3 gagne du terrain dans le secteur artistique. Cette tendance s’explique en grande partie par l’intérêt croissant des artistes pour les NFT. En effet, cette technologie décentralisée de la blockchain, basée sur la confiance et l’authentification des œuvres artistiques qu’elle permet, est perçue comme étant l’avenir de l’art par plusieurs galeries et maisons de vente aux enchères réputées, telles que Christie’s et Sotheby’s. Dans cette entrevue exclusive, Julien Durix, étoile montante de l’art contemporain en France, nous explique comment il apprivoise le Web3 et vit, en tant qu’artiste traditionnel, cette transition vers l’univers révolutionnaire de la blockchain.
Beaucoup vous connaissent déjà à travers vos œuvres, mais pouvez-vous vous présenter en quelques mots à l’ensemble de nos lecteurs et de la communauté ? Quel artiste êtes-vous et quelle relation entretenez-vous avec la créativité, l’art et la peinture ?
Je suis Julien Durix, j’ai 31 ans et je suis artiste peintre. Passionné de peinture et de dessin depuis toujours, je m’intéresse à tout ce qui touche à la création artistique. Depuis plus de 10 ans maintenant, j’ai la chance de vivre de ma passion et de voir mes œuvres exposées aux quatre coins du globe. Cela est possible notamment grâce aux prestigieuses Galeries Bartoux à travers lesquelles mes œuvres sont présentées à New York, Paris, Honfleur, Singapour ou encore Miami.
Dans le cadre de mon travail, j’explore différents styles, inspirations et techniques. Ceci me permet de me créer mon univers et de raconter des histoires spéciales. Mon inspiration multidimensionnelle va de Charlie Chaplin à Banksy, en passant par la culture POP ou encore Van Gogh et d’autres maîtres de l’histoire de l’art. J’aime bien mixer les époques et les personnages, tout ce qui me parle personnellement, pour réaliser des œuvres uniques et inattendues.
Je prends surtout la liberté de construire mes idées, sans me demander le style auquel cela correspond. J’arrive ainsi à varier les supports et à travailler aussi bien sur toile que sur mes sculptures ou encore sur mes œuvres « La vie en roses ». Une toile couverte de roses de soie, que j’ai créée il y a plus d’un an, et sur laquelle je laisse libre cours à mon imagination. Vous pourrez découvrir, en galerie, l’une de celles-ci. Il s’agit d’un tigre de 2 mètres, peint à la main sur plus de 1 500 roses.
L’émergence des réseaux sociaux a boosté la visibilité des artistes à travers le monde. Avec l’apparition de ces nouveaux vecteurs technologiques que sont la blockchain, les NFT ou le métavers, les artistes peuvent viser encore plus loin. Comment l’artiste que vous êtes a-t-il su s’adapter et prendre le virage du Web3 ?
À mon avis, l’œuvre artistique perd son sens si elle n’est pas partagée. Pour se faire, il faut utiliser tous les outils disponibles, et les réseaux sociaux sont parmi les plus importants. Je m’emploie donc, chaque jour, à proposer de nouvelles œuvres sur mes différents réseaux sociaux. J’en ai créé et partagé plus de 500 à ce jour.
Mais ce que le public ne sait pas forcément de moi, c’est que j’ai toujours été intéressé par les nouvelles technologies. Je suis désireux de les impliquer dans mon processus de création artistique car je me considère comme appartenant à la génération « connectée », qui, finalement, est devenue le moteur de ma créativité.
Cette envie constante d’innovation artistique m’a ainsi poussé à découvrir la technologie blockchain, les NFT et leur vaste éventail d’applications dans le monde de l’art. C’est cet état d’esprit qui m’aide à m’immerger totalement dans l’art numérique pour créer, explorer et innover ! Je considère le Web3 comme une évolution logique de mon travail d’artiste, que je mène en parallèle de ma démarche artistique traditionnelle.
Concrètement, comment s’est passée pour vous la migration de l’art traditionnel vers l’art digital telle qu’énoncée précédemment, avec les NFT par exemple ?
De façon technique, cette transition n’était pas pour moi quelque chose de nouveau, car je travaille la peinture digitale depuis un bout de temps déjà. Toutefois, j’essaie toujours d’explorer de nouvelles techniques et supports dans mon processus de création. Avec les NFT en particulier, j’ai voulu réunir plusieurs médiums artistiques pour créer de nouvelles synergies. Chaque NFT combine ainsi peinture digitale, animation vidéo, sculpture 3D, et même audio.
Je dois néanmoins reconnaître que pénétrer le Web3 en tant qu’artiste traditionnel m’a semblé être un voyage totalement nouveau et différent. Faire le pont entre l’art physique, traditionnel, et l’art numérique est l’une des ambitions majeures que je souhaite atteindre avec mes œuvres. Et pour créer ce lien, je suis parti du principe qu’il était important de relier des œuvres physiques à la collection de mes NFT. Ce que j’ai réalisé grâce à des mécanismes comme le « burn progressif ». À travers son introduction, chaque NFT pourra être échangé, ou non, contre une œuvre physique.
Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre collection de NFT ainsi que l’ensemble des actions que vous avez mises en œuvre pour devenir un artiste ancré dans le Web3 ?
Ma première collection de NFT est illustrée par l’outil à l’origine des œuvres de tout peintre : le pinceau. Ma toute première sculpture, un pinceau géant de 195 cm sur lequel je peins à la main, est rapidement devenue l’une de mes œuvres les plus emblématiques. Il était donc logique pour moi de m’inspirer de cette œuvre pour ma première collection d’art numérique.
Dans cette collection dénommée « Like a brush », chaque pinceau possède de multiples caractéristiques qui créent des variations diverses et uniques. Pour cela, j’ai dessiné des centaines de nouveaux traits inspirés de mon œuvre originale « Like a Boss » qui représente la Panthère rose sur un trône, entourée de deux panthères noires. Ici, cependant, la célèbre panthère disparaît au profit d’un enfant au visage familier, sur son trône, entouré de divers acolytes.
Au-delà de la publication d’une simple collection d’œuvres d’art numérique, mon objectif est de créer une connexion entre les univers artistiques physiques et virtuels. C’est pourquoi nous avons imaginé ce mécanisme de « burn progressif » de chaque NFT, permettant aux détenteurs de la collection de brûler (échanger) leurs NFT contre des œuvres d’art physiques originales. Le terme « progressif » n’est pas choisi par hasard, car la valeur de l’œuvre d’art échangeable augmente à chaque fenêtre de Burn.
Quelles sont les difficultés réelles auxquelles vous avez dû faire face pour construire cet univers d’artiste Web3 ?
Je pense que le passage d’artiste traditionnel à artiste du Web3 est un parcours long et difficile. Il exige de se tenir constamment informé des tendances et de l’actualité de l’espace artistique pour pouvoir innover.
Il faut également maîtriser les modes d’expressions du secteur, car la communication y est différente, le Web3 ayant ses propres codes et valeurs avec une communauté au moins aussi importante et exigeante que celle de l’art traditionnel. Il y a tellement de choses auxquelles il faut s’adapter si l’on veut se bâtir une légitimité dans cet espace en tant qu’artiste venant de l’art physique.
Mais peu importe où ce projet me mènera, mon objectif avec cette première collection NFT est de créer un art qui résonne fortement avec les gens, tout en apportant de la valeur à mes communautés IRL et Web3, à long terme.
Pour finir, que nous réservez-vous pour 2023 ? Une roadmap détaillée ? Un objectif précis dans le développement de votre image ou de votre carrière ? Des annonces importantes ?
Plein de projets artistiques m’attendent pour cette année. J’ai de nouvelles idées d’œuvres sur toile ou sur roses qui n’attendent qu’à être réalisées. De nouvelles sculptures verront également le jour et j’ai vraiment hâte de les présenter.
J’ambitionne aussi de faire découvrir mon travail au plus grand nombre et de préparer des expositions à l’international au sein des Galeries Bartoux, à New York et Miami notamment. Beaucoup d’événements et collaborations sont à venir.
Pour ce qui est de mes projets numériques, la roadmap complète de ma collection « Like a Brush » est à retrouver sur le site www.juliendurixnft.io. Cette collection a pour but de combler le fossé entre mon art physique et mon art numérique, et je ne pourrais pas être plus enthousiaste pour ce qui est à venir.
J’ai vraiment hâte de découvrir combien d’œuvres de cette collection seront échangées, et qui de l’art virtuel et de l’art physique gagnera.
Julien Durix fait partie de ces artistes peintres tournés vers l’avenir. En œuvrant à faire la jonction entre peinture traditionnelle et art numérique futuriste, il démontre ainsi son enthousiasme et sa vision axée sur le long terme. On ne sait pas pour vous, mais on est pressé de voir ce que l’année 2023 réservera aux artistes Web3 et à leur communauté.
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