Alors que les tarifs des fournisseurs étaient globalement à la baisse depuis l’émergence du cloud, la tendance s’inverse depuis deux ans avec une accélération notable depuis quelques mois. Quand on sait que près de 80% des entreprises françaises utilisent le cloud et que le nombre de celles qui ont plus de la moitié de leur SI dans le cloud aura doublé dans deux ans (source : étude mondiale CGI 2023 « La Voix de nos clients »), l‘impact est majeur. Ce constat est partagé par Jean-Claude Laroche, président du CIGREF[1] qui, dans une interview récente[2], évoquait des fournisseurs cloud en position dominante qui augmentent fortement et de manière unilatérale leurs tarifs.
En dépit de ce contexte compliqué, le cloud reste un formidable accélérateur pour rendre agile et moderniser une entreprise. Pour limiter cette pression tarifaire et assurer la réussite de vos projets cloud, Adrien Loire, Directeur en charge des activités Cloud et membre de la communauté Cloud de CGI, partage quatre conseils à appliquer sans modération. A la clé : une maitrise optimale de l’usage des services cloud.
Conseil n°1 : parcimonieux vous serez
- Commencez par sous-dimensionner les services. Il est généralement plus simple d’augmenter ses ressources cloud que de les diminuer. Vérifiez également si le choix de départ en matière de cloud correspond à l’usage qui en sera fait sur la durée. Les fournisseurs de cloud proposent plusieurs classes de stockage : il est primordial de choisir la plus adaptée à son usage et de trouver le bon compromis entre performance et coût. Enfin, intégrez les coûts directement associés au projet ou aux nouvelles fonctionnalités mises en œuvre afin de sensibiliser les métiers. C’est par exemple le choix de Spotify qui a mis en place en 2020 un modèle permettant de directement mesurer les coûts d’infrastructure cloud associés au développement business.
Conseil n°2 : des limites vous appliquerez
- Les ressources sans serveur étant facturées à l’unité, si une forte volumétrie n’a pas été anticipée, les coûts associés vont monter très rapidement. Cela peut arriver aussi en cas d’anomalie, lorsqu’un grand nombre d’événements est transmis. Dans ce contexte, il est donc essentiel de placer des limites capacitaires pour garder la maitrise des coûts et mettre en place des droits d’accès limitant la création ou la consommation de ressources. Il est par exemple possible de limiter la quantité de mémoire ou les types de processeurs qu’une équipe projet peut choisir pour ses usages. A l’heure où l’IA générative remporte un franc succès, ces contrôles sont d’autant plus importants.
Conseil n°3 : un suivi quotidien vous réaliserez
- Les fournisseurs de cloud proposent des solutions de suivi des coûts par ressource, domaine ou balise. Etiquetez les services utilisés afin de pouvoir refacturer en interne les départements ou projets concernés. Cela permet de responsabiliser les équipes et de favoriser l’optimisation financière. Un projet de migration doit suivre le cycle de vie complet d’un projet (réversibilité, décommissionnement, automatisation et amélioration continue, suivi régulier, etc.). Durant les premiers mois, il est essentiel de suivre au quotidien la consommation des ressources pour détecter au plus tôt toute dérive. Mettez en place des alertes associées au budget prévu. Last but not least, pensez à arrêter les ressources lorsqu’elles sont inutilisées, par exemple la nuit, et à les décommissionner quand elles ne sont plus nécessaires.
Conseil n°4 : votre architecture vous adapterez
- Tirez profit des architectures « cloud native » et évitez de porter telle quelle une application legacy, sauf dans certains contextes spécifiques tels que des délais courts, une forte obsolescence, etc. Utilisez les mécanismes de scalabilité automatique en positionnant correctement le curseur entre performance et consommation afin d’éviter la sous-utilisation et le gaspillage. Etudiez l’utilisation des instances de type « spot » (ressources non utilisées mises à disposition par les fournisseurs avec des réductions de 90%) pour les usages qui s’y prêtent. Pensez à réutiliser les licences existantes, diversifiez vos fournisseurs en ayant une approche hybride et multicloud et limitez votre dépendance en utilisant des solutions interopérables et standardisées.
Adrien Loire, Directeur en charge des activités Cloud
[1] Club informatique des grandes entreprises françaises (CIGREF)
[2] https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/01-business/les-consequences-de-l-inflation-dans-l-it-11-03_VN-202303110288.html
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