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2020 : L’Ere DevOps

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Source GettyImage. High-speed data communication image

2020 annonce le début d’une nouvelle ère en matière de besoins et expertises DevOps. Beaucoup de tendances déjà identifiées ces dernières années vont s’accélérer, parmi lesquelles la migration des applications dans le Cloud, le développement d’une culture agile au sein des entreprises ou encore le renforcement de la sécurité des systèmes d’information. Ce qui est certain, c’est que la transformation digitale gagne en maturité. Dans ce contexte, les ressources DevOps sont plus que jamais au cœur de la pérennité et de la performance des entreprises. Tribune par Aymeric Aitamer.

 

Aller au bout du Cloud

Alors que l’on pourrait penser que le Cloud est désormais bien intégré aux stratégies des entreprises, nombreuses en réalité sont encore celles à n’avoir migré qu’une petite partie de leurs applications. Plus rares encore sont celles qui ont réellement fait évoluer leur état d’esprit et leur organisation pour profiter pleinement de tous ses avantages à savoir, délivrer plus vite dans un environnement ultra sécurisé, tout en réalisant des économies grâce au coût à l’usage.

Résultat, les gains apportés par le Cloud peinent à être empochés. On peut légitimement se demander ce qui les retient encore. D’autant qu’elles ont parfaitement conscience des avantages de cette migration pour leur business. Il semblerait qu’une certaine méfiance se soit installée vis-à-vis des providers étrangers (AWS, GCP…), liée à un manque de garanties de leur part en matière de protection et de localisation des données. Toutefois, parce que ces derniers ont fait de sérieux efforts en 2019 pour rattraper leur retard de certifications (HDS pour les données de santé ou encore ISO27018 pour le respect des données personnelles), 2020 devrait voir de nombreuses entreprises finaliser leur adoption du Cloud.

 

De nouvelles méthodes qui créent de nouveaux besoins

Cette évolution va mécaniquement entraîner le développement d’une culture DevOps au sein des entreprises, tant au niveau des ressources humaines qu’en matière de process. Il s’agit de mettre en place une organisation propice à la collaboration entre équipes opérationnelles et informatiques, afin de réduire les délais de développement. Dans le domaine technique, cela se traduit déjà par 3 pratiques qui sont amenées à se renforcer dès cette année.

La première est la « containérisation », qui consiste à découper des applications complexes et à placer ses différentes parties dans un « conteneur ». Ainsi, il est possible de les délivrer plus rapidement. La seconde repose sur l’utilisation de micro-services, fondés sur ce même principe de découpage, avec « un service = un usage », à savoir, une application pour la gestion du stock, une autre pour la mise à jour des prix, etc. Enfin, pour orchestrer ces deux démarches et s’assurer de leur efficacité, mais aussi identifier les points d’optimisation ou les erreurs, la mise en place d’un système « Kubernetes » devrait rapidement s’imposer. Ce dernier permet d’automatiser le déploiement et la gestion d’applications multi-container à l’échelle et sera donc essentiel pour obtenir une meilleure visibilité sur l’ensemble des briques applicatives.

La sécurité des infrastructures et applications en tête de pont Avec la part toujours plus importante du chiffre d’affaires qui dépend de l’activité digitale et l’augmentation concomitante des cybermenaces, la sécurisation, la performance et l’optimisation du système d’information sera plus cruciale que jamais en 2020. Pour beaucoup d’organisations, il est impensable qu’un service digital soit indisponible ne serait-ce qu’une demi-heure.

Les investissements pour sécuriser les applications augmentent donc chaque année un peu plus. D’après les données du cabinet Forrester, ils devraient dépasser les 7 milliards de dollars d’ici à 2023, au niveau mondial. Les entreprises recrutent donc des SRE pour Sight Rehability Ingeneering, dont la mission consiste à garantir la stabilité des activités digitales de l’entreprise et à faire en sorte qu’aucun de ses services ne soit défaillant. Il est également en première ligne pour mener des actions préventives dans ce domaine : l’objectif étant de mettre en place un maximum de garde-fous pour rencontrer un minimum de problèmes une fois les applications en production.

 

L’entreprise « serverless » : une réalité dès 2020

Pour se protéger d’une rupture de services, les entreprises seront sans doute aussi de plus en plus nombreuses à regarder du côté des options « serverless ». Dès le moment où une organisation choisit de se passer totalement de serveurs physiques, elle voit en effet de nombreux coûts s’envoler : ceux liés à la sécurisation des infrastructures, à leur maintenance, à la scalabilité du système… En devenant « serverless », l’entreprise dispose instantanément de millions de serveurs virtuels, ce qui supprime d’emblée tout risque d’indisponibilités lié à un défaut sur l’infrastructure.

Jusqu’à présent, l’essor de ce dispositif était contraint par des freins techniques, avec des applications impossibles à faire tourner en mode « serverless ». Mais, là encore, les providers ont su innover en ajoutant de l’intelligence à ces technologies pour lever les difficultés. Un pas de plus vers la maturité, qui devrait donc voir cette tendance s’accélérer en 2020.

 

Des compétences DevOps toujours plus rares et plus chères

Enfin, dernière évidence, le recrutement de compétences DevOps dans tous les domaines de l’entreprise va lui aussi croître fortement en 2020, autour de ressources plus seniors. Les entreprises vont devoir investir tant sur le nombre que sur la qualité de leurs équipes au risque d’être rapidement dépassées par de nouveaux entrants, ayant mis nativement les moyens et l’énergie sur ces sujets. Mathématiquement, cette demande croissante va faire grimper les prétentions salariales des opérateurs DevOps. C’est déjà le cas aux États-Unis, où certains profils obtiennent des salaires annuels allant de 100 à 200 k€.

Ces ressources vont devenir plus critiques à mesure que le débit de connexion va augmenter avec, notamment, l’arrivée de la 5G. Les sites qui seront restés sur la base de la 4G seront très rapidement perçus comme lents. Parce que les profils ayant des sensibilités DevOps vont être de plus en plus chers et de plus en plus rares, les entreprises pourront aussi recourir à des spécialistes externalisés. Ceux-ci prendront en charge l’intégralité de leurs problématiques et besoins dans ce domaine. Ce qui est certain, c’est qu’elles devront absolument intégrer cette logique DevOps à leur stratégie pour résister et préserver leur place sur leurs marchés.

 

Tribune par Aymeric Aitamer, CEO d’Artifakt.

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