L’incertitude, la dramaturgie de ces événements font passer les spectateurs par toutes les émotions : joie, excitation, frisson mais aussi colère ou tristesse. Ce sont des occasions uniques de partage, de rassemblement des Français, décuplées lorsque notre équipe de France est en jeu. Des moments qui gomment les différences socioéconomiques et culturelles. Les GESI sont par ailleurs de formidables opportunités pour l’économie et l’attractivité de la France et ses territoires. On ne peut donc que les appeler de nos vœux et être fiers de les accueillir.
Et parce qu’ils sont extrêmement médiatisés, ils ont, ainsi que les athlètes qui y participent, un devoir d’exemplarité en termes de comportement sociétal et environnemental responsable. Or, plus l’événement a de succès et plus il déplace de fans. Quand on sait que les flux de supporteurs représentent le premier poste d’émission dans le bilan carbone des GESI, cela pose un premier défi.
Impossible de se passer du public, les huis clos qui nous ont été infligés pendant le confinement ont bien démontré que sa ferveur est indispensable à la fois au spectacle sportif comme à la performance des athlètes. L’afflux du public est consubstantiel à l’organisation de ces GESI, il en fait son succès et constitue une part de son modèle économique.
D’autres « faits de jeu » viennent alimenter une communication qui tourne trop souvent au « bashing » des événements sportifs. Les images du ballet de camions transportant de la neige pour une épreuve de coupe du monde de biathlon ont choqué, même si cela représentait moins de 1 % des émissions de CO2 de l’événement. Il est cependant nécessaire d’en tenir compte, car les images sont impactantes et laissent des traces.
Comprenant leur responsabilité, les organisateurs ont progressé : mesure et diminution des émissions carbone, contrôles des dépenses d’énergie et d’eau, respect de la biodiversité, gestion des déchets, sourcing local de l’alimentation, infrastructures, mobilité durable…
Afin d’aider les organisateurs d’événements, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques en collaboration avec le WWF France a créé en 2017 la charte des « 15 engagements écoresponsables des organisateurs d’événements sportifs », signée pour plus de 350 événements internationaux ou nationaux afin de :
- Limiter et mesurer l’impact environnemental (alimentation, mobilité, déchets, sites, espaces verts, biodiversité, eau et énergie).
- Agir pour une économie plus responsable (achats, sponsoring, empreinte numérique).
- Lutter contre les discriminations (inclusion, égalité hommes-femmes, accessibilité aux personnes en situation de handicap, cause solidaire).
- Informer, former et sensibiliser les bénévoles, volontaires et autres parties prenantes.
Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 s’engagent à devenir le premier grand événement sportif à contribution positive pour le climat, en réduisant de moitié les émissions liées à l’organisation et en compensant encore plus d’émissions de CO2 que celles émises. Afin que les événements sportifs soient de plus en plus exemplaires et jouissent ainsi d’une bonne acceptabilité, il est indispensable qu’ils fassent évoluer leur modèle. Ils l’ont compris. Les transformations sont nombreuses, profondes et indispensables pour les différentes parties prenantes (grand public, partenaires, pays ou collectivités organisateurs) qui doivent être associées aux externalités positives du sport.
Article écrit par : MAGALI TÉZENAS DU MONTCEL, Directrice générale SPORSORA, l’organisation référente pour le dévellopement de l’économie du sport.
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