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Jeux Olympiques de Paris 2024 : le tournant pour l’égalité des sexes dans le sport ?

Jeux Olympiques
Elver Helena en action lors du match de handball du tour préliminaire féminin du groupe A entre la Slovénie et le Danemark, pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, le 25 juillet 2024. Getty Images

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 marqueront une étape importante dans l’histoire du sport international. Pour la première fois, les 32 sports olympiques atteindront une parité totale entre les sexes, avec 5 250 places attribuées à chaque sexe. Ce développement représente l’aboutissement d’un siècle de progression dans la participation des femmes aux Jeux.

Un article de Moira Forbes pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

La progression vers cet objectif a été progressive. Lorsque Paris a accueilli pour la première fois les Jeux Olympiques en 1900, seules 22 femmes ont participé. Aux Jeux d’Atlanta de 1996, les femmes ont participé à 26 sports, représentant 34% des compétiteurs. Tokyo 2020 a vu des femmes participer à 33 sports, et Paris 2024 complète désormais cette trajectoire avec une répartition égale entre les sexes dans toutes les disciplines olympiques.

 

Transformation des sports traditionnels

Historiquement dominé par les hommes, la boxe présentera à Paris un nombre égal de catégories de poids pour les hommes et les femmes. Cela marque un changement significatif ; la boxe féminine n’a été introduite aux Jeux Olympiques qu’en 2012 avec trois catégories de poids, contre dix pour les hommes. À Paris, les deux sexes concourront dans sept catégories de poids. L’introduction de nouveaux événements mixtes, comme le relais marathon, souligne encore l’engagement du Comité international olympique (CIO) en faveur d’une compétition équilibrée entre les sexes. Ces événements élargissent les opportunités pour les athlètes féminines et remettent en question les notions conventionnelles de sports spécifiques à chaque sexe.

 

Évolution des politiques sur la maternité dans le sport d’élite

Paris 2024 devrait présenter plus de mères compétitrices que lors des Jeux précédents, reflétant les changements de politique des Comités Olympiques Nationaux et des fédérations sportives. Le Comité Olympique des États-Unis offre désormais un soutien de voyage pour les soignants et les jeunes enfants, une politique qui a soutenu neuf mères à Tokyo 2020. La star de l’athlétisme Allyson Felix a été une avocate de premier plan pour les droits des mères dans le sport. En 2019, sa position publique contre les politiques restrictives en matière de maternité a entraîné des changements significatifs dans la manière dont les sponsors abordent les athlètes enceintes et les nouvelles mères, remettant en question les hypothèses de longue date sur la maternité et la performance athlétique de haut niveau.

 

Performance athlétique et impact économique

Les compétitions féminines sont devenues de plus en plus un moteur de l’audience olympique et des réalisations athlétiques. Depuis 2016, les femmes ont battu 35 records du monde dans les épreuves en grand bassin en natation, contre 21 par les hommes. Cette tendance s’étend à plusieurs sports. Le nombre de médailles reflète ce changement. Les femmes américaines ont surpassé leurs homologues masculins lors des deux derniers Jeux Olympiques d’été. À Tokyo 2020, les femmes américaines ont remporté 66 médailles contre 41 pour les hommes. Cette tendance n’est pas limitée aux États-Unis ; à Tokyo 2020, les athlètes féminines ont remporté 60,5% des médailles d’or de l’Australie et 66% de celles de la Chine.

L’augmentation de la participation des femmes aux Jeux Olympiques est corrélée avec le potentiel économique croissant du sport féminin. Un rapport de Deloitte de 2023 prévoit que les sports féminins généreront des revenus mondiaux de 1,28 milliard de dollars (1,18 milliard d’euros) en 2024, avec un taux de croissance annuel composé de 32% de 2021 à 2024.

 

Évolutions dans la couverture médiatique

NBC, le diffuseur olympique américain, s’est engagé à une couverture égale des événements masculins et féminins en prime time pour Paris 2024, marquant un changement notable par rapport aux Jeux précédents, et établissant potentiellement une nouvelle norme pour l’industrie.

 

Perspectives

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, des défis subsistent. L’écart salarial entre les sexes reste un sujet de préoccupation dans de nombreux sports. Cela se reflète également dans le leadership sportif, où les femmes sont sous-représentées, occupant seulement 27% des postes de direction dans les fédérations sportives internationales.

Les Jeux de 2024, avec leur parité inédite entre les sexes, représentent à la fois une reconnaissance des progrès réalisés et un jalon pour les avancées futures. Alors que l’attention mondiale se tourne vers Paris, les Jeux mettront non seulement en avant l’excellence athlétique, mais refléteront également l’évolution du paysage sportif mondial, où l’égalité des sexes devient de plus en plus la norme plutôt que l’exception.

 


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