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Team Vitality, la locomotive de l’esport en France : « Notre ambition est de devenir le plus grand club au monde »

Team Vitality, la locomotive de l'esport en France : « Notre ambition est de devenir le plus grand club au monde »

Fondé en 2013, Team Vitality est le premier club d’esport français sur la scène internationale : il fait partie du top 3 européen mais également du top 10 mondial, que cela soit en termes de chiffre d’affaires généré mais aussi en termes de performance compétitive sur des jeux comme League of Legends, Counter Strike 2, VALORANT ou Rocket League. Nicolas Maurer, cofondateur et CEO du club, revient sur les débuts de l’aventure, les succès remportés et les défis à venir.

 

Forbes France : Comment est née Team Vitality ?

Nicolas Maurer : Quand nous avons créé Team Vitality en 2013, l’esport était encore à ses balbutiements en France. Si des compétitions existaient déjà, l’écosystème était loin d’être structuré. Le succès grandissant de jeux comme League of Legends et l’émergence de plateformes comme Twitch et YouTube Gaming ont été déterminants. Mon associé, Fabien « Neo » Devide, était joueur et coach, tandis que j’avais une vision plus business. Ensemble, nous avons perçu le potentiel immense de ce secteur.


 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’évolution de l’esport en France depuis votre lancement ?

N. M. : En dix ans, le marché mondial de l’esport a explosé, attirant aujourd’hui près de 600 millions de spectateurs. Les meilleurs clubs, dont nous faisons partie, réalisent des chiffres d’affaires de plusieurs dizaines de millions d’euros. Quand nous avons démarré, nous étions suivis par quelques milliers de personnes. Aujourd’hui, Team Vitality rassemble plus de 13 millions de fans tous réseaux confondus. Cette croissance s’accompagne d’une professionnalisation accrue, tant au niveau des compétitions que de la gestion d’équipe.

 

L’équipe Team Vitality sur Counter Strike 2 lors de sa victoire à l’IEM Cologne en août 2024

 

La France est-elle vraiment une « nation d’esport », comme l’a affirmé Emmanuel Macron en 2024 ?

N. M. : Cette déclaration renforce notre crédibilité sur la scène internationale, mais le soutien politique se limite surtout à faciliter l’organisation d’événements ou à simplifier l’obtention de visas pour nos joueurs. L’esport reste difficile à classifier, il se place à la croisée des jeux vidéo et du sport traditionnel. La France dispose d’une vraie culture esportive, notamment avec des jeux comme Rocket League, dont la communauté francophone est importante et très engagée.

 

Comment expliquez-vous la domination historique de l’Asie et des États-Unis dans l’esport ?

N. M. : Des pays comme la Corée du Sud ont une longue histoire dans l’esport, notamment sur Starcraft et League of Legends. Mais l’Europe se distingue davantage sur des jeux comme Counter-Strike et Rocket League. Nous faisons face à des cultures de jeu et des modèles économiques différents selon les régions et l’Europe a toutes ses chances de s’imposer sur ce marché.

 

Quelles sont vos ambitions à l’international ?

N. M. : Depuis le début, notre ambition est de devenir le plus grand club d’esport au monde. Nous avons déployé des équipes à l’étranger, notamment à Berlin, Séoul et Jakarta, et investissons dans des marchés en croissance, comme l’esport mobile en Inde et en Indonésie. Malgré cette expansion, Team Vitality reste une marque unique, avec Paris comme centre névralgique. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons officialisé l’ouverture en 2019 de notre QG dans la capitale tricolore : baptisé V.Hive, ce lieu de 1000M² abrite des espaces d’entraînement et de détente pour nos joueurs mais aussi une boutique pour nos supporters.

 

Comment rendre l’e-sport plus accessible aux jeunes joueurs ?

N. M. : Il manque des structures intermédiaires pour accompagner les jeunes talents. S’inspirer du modèle universitaire américain, avec des ligues mineures, pourrait créer un véritable tremplin. Pour l’instant, beaucoup passent directement de la détection au haut niveau et c’est un vrai défi pour nous de contribuer à l’émergence de compétitions intermédiaires.

 

L’esport féminin est-il en progression ?

N. M. : Oui, mais des freins culturels persistent. Historiquement perçue comme une activité masculine, l’esport commence à voir émerger des rôles-modèles féminins. Notre objectif est d’évoluer vers des équipes mixtes et c’est d’ailleurs une chance que l’esport ne connaisse pas de barrières physiques comme dans le sport traditionnel.

 

Comment assurez-vous la durabilité économique de votre modèle ?

N. M. : L’absence de droits médias nous pousse à compter sur des partenariats. Heureusement, les marques comprennent de mieux en mieux le potentiel de l’esport pour toucher les jeunes générations, qui s’éloignent des canaux traditionnels. Nous collaborons avec des partenaires comme Aldi, Hummel ou encore Asus.

 

Quels sont les prochains défis de Team Vitality ?

N. M. : Notre feuille de route repose sur trois piliers : maintenir un niveau de performance élevé, renforcer les liens avec nos fans et assurer la viabilité économique de l’écosystème. Nous voulons non seulement rester un leader en Europe, mais aussi devenir une référence mondiale dans l’esport.

 

Informations sur le club :

– Création : en 2013 par Fabien « Neo » Devide et Nicolas Maurer
– Présence internationale : équipes basées à Paris, Berlin, Séoul et Jakarta
– Jeux de prédilection : League of Legends, CS2, VALORANT, Rocket League et EA FC25
– Communauté : 13 millions de fans sur les réseaux sociaux
– Objectif : devenir la meilleure organisation d’esport au monde
– Engagements RSE : santé mentale et scène féminine

 


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