Un Impôt Sur La Richesse Devrait-Il Financer Le Vaccin Anti-Covid ?

Depuis quelques temps, une cinquantaine d’experts fiscaux britanniques ont demandé un impôt « exceptionnel » sur la fortune d’une durée de cinq ans dans le but de financer le vaccin anti-Covid.

Selon ces experts, tout ménage disposant d’une richesse nette égale ou supérieure à 500 000 livres (environ 555 000 euros), y compris les biens, les entreprises et les investissements reverserait 1 % de sa richesse aux impôts, chaque année pendant cinq ans. Selon la Commission de l’impôt sur la fortune, cela rapporterait 260 milliards de livres sterling (288 milliards d’euros) à l’économie britannique.

Mercredi, 09 décembre, Emma Chamberlain, avocate au Pump Court Tax Chambers, qui a donné son avis sur le rapport de la Wealth Tax Commission, a déclaré : « Les gens disent parfois que les super-riches ne paieront pas, mais d’après mon expérience, ils seront heureux de payer ».

D’ailleurs, les conclusions de la Commission sont très appréciées du public : Dans un sondage réalisé en octobre par Ipos Mori, près de la moitié des Britanniques se sont dits favorables à des augmentations d’impôts pour financer le vaccin anti-Covid, donc l’impôt sur la fortune sera la solution la plus populaire.

Et ce n’est pas seulement au Royaume-Uni que l’idée est devenue populaire. Cette semaine, des manifestants à Rome ont réclamé un impôt sur la richesse et, en juillet, des manifestants à New York sont descendus dans la rue lors de la manifestation « March on Billionaires ».

Andy Summers, professeur associé à la London School of Economics (LSE), qui a créé en avril la Commission de l’impôt sur la fortune, spécialement chargée d’étudier les possibilités d’un impôt sur la fortune, a déclaré : « Un impôt exceptionnel sur la fortune fonctionnerait parfaitement, car il générerait des recettes importantes et serait plus juste et plus efficace que toutes les autres solutions ».

Cependant, d’autres ne sont pas d’accord. En réponse aux recommandations du rapport, Katharine Arthur, responsable de la clientèle privée chez Haysmacintyre, a déclaré : « Si les propositions sont suivies, et que le seuil de l’impôt est effectivement fixé à 1 million de livres (1,1 million de dollars) par ménage, beaucoup plus de personnes seront touchées ».

L’histoire démontre que lorsque des impôts sur la fortune sont introduits, comme en France sous le président François Hollande en 2014, ils poussent les riches à l’étranger et peuvent étouffer l’innovation et l’esprit d’entreprise. En effet, moins d’entreprises s’installeraient au Royaume-Uni si des impôts plus élevés étaient imposés.

Lors d’un événement organisé le mois dernier par la Resolution Foundation, l’ancien chancelier Philip Hammond a déclaré qu’il était « sceptique quant à l’approche de la richesse nette » en matière d’impôts sur la fortune. Il a déclaré que l’augmentation des impôts sur les riches ou les grandes entreprises était une combinaison magique, mais malheureusement, il n’y en a pas assez. Ces commentaires étaient une réponse à une autre série d’impôts sur la fortune posée par la Resolution Foundation ainsi que par le Bureau de simplification fiscale (OTS) du gouvernement qui a suggéré d’augmenter l’impôt sur les gains en capital (CGT). Cependant, malgré le nombre croissant d’organisations suggérant une augmentation des impôts pour les riches, rien n’indique que les gouvernements agiront sur toutes ces propositions et qu’ils introduiront réellement un impôt sur la fortune.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Ollie Williams