Le Plan « sobriété énergétique » vise à réduire de 10 % la consommation d’énergie dans le bâtiment ainsi que le gaspillage. En effet, le bâtiment représente en France près de 45 % de la consommation d’énergie finale et génère environ 20 % des émissions directes de gaz à effet de serre.
En réponse à cet enjeu économique et environnemental majeur, l’Individualisation des Frais de Chauffage (IFC) s’impose comme une solution particulièrement intéressante en copropriété : elle permet aux habitants de connaître leur niveau de consommation personnelle de chaleur, et les fait bénéficier individuellement d’une réduction de leurs charges de chauffage lorsqu’ils réduisent cette consommation.
Mise en place de l’IFC : plus qu’une obligation, une nécessité
Bien que la mise en place de l’IFC soit obligatoire depuis 2020 et représente une action bénéfique pour la planète comme pour le pouvoir d’achat, seuls 34% de logements en habitat collectif sont à ce jour équipés sur les 4,8 millions de logements concernés.
En conséquence, ce sont les particuliers qui accusent les frais du retard de déploiement de l’IFC et se privent en moyenne d’une économie de 15% sur la facture de chauffage (données 2018 issues de l’agence gouvernementale française l’ADEME). Et la note est salée car le prix de l’énergie explose : entre le 1er janvier 2021 et 1er octobre 2021, le tarif réglementé du gaz a augmenté de 51 % et celui du marché a augmenté à ce jour de plus de 200% !
Conscient de l’urgence du contexte et des bienfaits de l’IFC, les députés ont mené en décembre 2021 une mission flash parlementaire dont les conclusions sont sans appel : il faut accélérer son déploiement. Une nécessité prégnante sur laquelle l’ADEME – Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie – alerte également : l’IFC figure dans la liste des actions simples qui peuvent être mises en place rapidement pour faire des économies d’énergie en copropriété, tout comme l’installation de robinets thermostatiques sur les radiateurs pour mieux gérer sa consommation.
Mise en place de l’IFC : tous concernés, tous récompensés !
Pour baisser la note de chauffage et d’eau chaude sanitaire au sein des logements collectifs, il est urgent d’individualiser la consommation et de donner le pouvoir à chacun de régler son radiateur : la sobriété énergétique et les économies qui en découlent nécessitent la responsabilisation de chacun.
Même si le chauffage fait l’objet d’une gestion centralisée, via une chaudière collective, les ménages peuvent être acteurs de leur consommation de chaleur et participer à la baisse des émissions de CO2, à condition de disposer d’outils leur permettant de comprendre leur consommation (des compteurs de chaleur connectés), de régler leurs radiateurs (via des robinets thermostatique) et de changer leurs comportements en fonction de données fiables pour leur logement. Chaque euro économisé leur revient et ne tombe pas dans le pot commun de la copropriété.
Les copropriétaires peuvent, au prime abord, se montrer réticents : qui va payer les frais d’installation, et à combien s’élèveront-ils ? Pour répondre à cette interrogation, qui pourrait constituer un frein au déploiement de l’IFC, l’ensemble de la profession s’est organisée pour lisser les coûts d’installation et de fonctionnement sur 10 ans. Les copropriétaires payent uniquement un forfait de 35 euros par an et par logement pendant 10 ans. En contrepartie, le retour sur investissement est rapide et important : dès la première année, les copropriétaires réalisent 15% d’économie sur leur facture de gaz, soit entre 150 et 250 euros par an !
Le second frein au déploiement de l’IFC réside dans le rythme des Assemblées Générales au sein des copropriétés. La plupart ont lieu une fois par an, en mai ou juin. Il peut ainsi se passer plusieurs années entre la prise de décision en AG, la gestion des devis, le choix du prestataire et le lancement du chantier d’installation ! Il faut donc absolument anticiper et préparer le sujet dès maintenant en se renseignant auprès des entreprises membres du Syndicat Professionnel de la Mesure, en lançant les demandes de devis et en sélectionnant le prestataire en amont, afin que l’installation puisse être mise à l’ordre du jour et votée dès la prochaine Assemblée Générale.
Ainsi, la maîtrise de la consommation énergétique constitue un enjeu plus que jamais crucial dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie (gaz et fuel, principales énergies du chauffage collectif). De plus, le respect des engagements climatiques de la France suppose des mesures fortes qui, pour être efficaces, doivent s’accompagner d’une modification des comportements. Dans ce contexte, l’Individualisation des Frais de Chauffage s’impose comme une solution peu coûteuse, rapidement rentable, bénéfique pour le pouvoir d’achat mais aussi pour la planète. Copropriétaires, syndics de copropriété : n’attendez plus !
Tribune rédigée par Emmanuel Croc, Président du Groupe OCEA et Vice-Président du Syndicat Professionnel de la Mesure
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