Rentrée des classes 2023 : en marche vers les soft skills !

Alors que les cartables sont de nouveau prêts et que les classes vides attendent leurs élèves pour une autre rentrée, une révolution silencieuse est en marche.

 « Être en PAIX avec l’école est un impératif ».

C’est ainsi que Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a présenté les 3 priorités pour cette année scolaire :

1. Élever le niveau en renforçant l’acquisition des savoirs fondamentaux avec des initiatives comme le « plan maternelle », le dédoublement des classes prioritaires et le renforcement du soutien en classe de 6ème et de 1ère.
2. Construire une école de droits et devoirs en mettant en avant la gratuité de l’éducation comme un droit mais aussi le devoir de respect de l’autorité des professeurs et des savoirs et l’inculcation des valeurs républicaines.
3. Bâtir une école qui émancipe et qui donne confiance en révélant les talents, en insufflant la confiance et en permettant de s’émanciper pour être heureux à l’école !

Les priorités sont là : pour réussir, les élèves français doivent se sentir soutenus, prendre confiance en eux et se préparer à devenir les citoyens du monde de demain.

Le chantier est titanesque. Alors même que l’on s’attarde systématiquement sur le classement de notre pays en mathématiques et en lecture, dont le niveau ne cesse de baisser, on oublie l’essentiel, la cause de cette hécatombe : le niveau de nos élèves en Soft Skills (compétences psychosociales).

L’interconnexion des Soft Skills et des matières académiques

A force de tout miser sur les compétences académiques, on a oublié l’essentiel. Pour réussir et être épanoui à l’école et dans la vie, on a besoin d’avoir confiance en soi, de pouvoir accueillir ses émotions, de savoir persévérer, d’apprendre à apprendre et tant d’autres choses…

Or il s’avère que les élèves français sont systématiquement en bas de classement en ce qui concerne les Soft Skills (source : enquête PISA 2018 de l’OCDE) :

• Confiance en ses capacités à réussir : 62ème sur 65 des pays membres de l’enquête
• Anxiété des élèves : 62ème sur 65
• Contrôle perçu de la réussite : 58ème sur 65
• Ouverture à la résolution des problèmes : 53ème sur 65
• Collaboration : 49ème sur 60

Dès 2021, le conseil scientifique de l’éducation nationale, présidé par Stanislas Dehaene, dans son rapport « être professeur au 21^ème siècle », pointait du doigt ce déficit comme explication à la montée de l’échec scolaire en France et à la baisse du niveau.

La pertinence du développement des compétences psychosociales des enfants : une évidence scientifique 

Depuis plus de 15 ans, les chercheurs se penchent sur l’impact de l’apprentissage des Soft Skills et ont démontré 3 impacts positifs :

1. Réussite académique : l’incorporation des Soft Skills dans le programme éducatif augmente la capacité des élèves à appréhender et assimiler des connaissances. Une mentalité orientée vers le développement de ses compétences et la persévérance par exemple, encourage une meilleure performance scolaire, comme le démontrent les recherches du professeur Carol Dweck.

2. Insertion professionnelle : les Soft Skills favorisent une meilleure intégration et adaptabilité au marché du travail. Les prix Nobels Heckman et Kautz ont démontré que les Soft Skills, une fois développées, influencent positivement le niveau d’emploi et la rémunération (+30%), rendant les individus plus attrayants pour les employeurs.

3. Santé mentale des enfants : en cultivant des compétences comme la résilience, la gestion des émotions et la confiance en soi, on favorise un bien-être mental accru chez les jeunes. Cette stabilité émotionnelle leur permet de mieux gérer le stress, les défis et les changements, renforçant ainsi leur épanouissement global.

Les compétences psychosociales au programme pour la rentrée 2023

A l’heure où la lutte contre le harcèlement scolaire, la désinformation et l’échec scolaire sont devenus des priorités pour la réussite et le bien-être de nos enfants, on ne peut pas faire l’impasse sur un programme éducatif intégrant les compétences psychosociales au même titre que les compétences académiques.

Le gouvernement a ainsi annoncé le lancement d’une stratégie interministérielle de déploiement des compétences psychosociales des enfants avec notamment un plan national de formation aux compétences psychosociales pour le personnel de l’éducation nationale dès cette rentrée. Il sera question de former le personnel aux compétences cognitives, relationnelles et émotionnelles.

Le plus beau dans l’introduction des Soft Skills, c’est leur universalité. En littérature, en étudiant un personnage, on peut discuter de ses motivations, générant de l’empathie. En histoire, comprendre les erreurs du passé peut enseigner la tolérance et le respect mutuel ou encore aider à développer l’accueil des émotions. Même en mathématiques, travailler en groupe renforce la collaboration et la communication.

En enseignant l’empathie, nous formons des élèves capables de comprendre et de ressentir les émotions des autres. Un élève formé à la résolution des conflits peut intervenir et désamorcer une situation tendue. En cultivant l’écoute active, les élèves apprennent à valoriser les points de vue de chacun, réduisant ainsi les malentendus et les jugements.

C’est ainsi qu’en cultivant la confiance en soi, la persévérance, l’accueil des émotions, l’esprit critique ou encore la métacognition, nous aidons non seulement les élèves à augmenter leurs chances de réussite, mais aussi à naviguer dans un monde digital plein de pièges tout en s’armant face au harcèlement scolaire.

En conclusion, les Soft Skills, autrefois considérées comme secondaires, sont désormais au cœur de notre avenir pour offrir à nos élèves une éducation holistique qui répond aux enjeux de réussite et de bien-être évoqué par le ministre, c’est la clé d’une politique de prévention. La rentrée scolaire marque un tournant. Elle porte en elle la promesse d’une éducation équilibrée, armant nos élèves des outils nécessaires pour briller dans le 21ème siècle !

Cet article a été écrit par : Solenne Bocquillon-Le Goaziou, CEO et fondatrice de Soft Kids

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