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Rencontre avec Guillaume Grando : artiste de la lumière, du mouvement et de la matière

©Mamie Boude - Guillaume Grando
©Mamie Boude - Guillaume Grando

Guillaume Grando est entré dans l’art à l’âge de 12 ans grâce au graffiti. Il navigue depuis entre le hip-hop, le design, l’architecture, le sport et la board culture, et fait régulièrement évoluer son style, toujours en mouvement. Le mouvement est au cœur de son processus créatif. Inspiré par la fluidité de l’eau, les reflets et la transparence de la mer, les nuances toujours changeantes de l’océan, il transforme la résine et joue avec les hasards et les imperfections.
Il revient pour Forbes France sur ses inspirations, sa manière de créer et son état d’esprit de « chercheur ».

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Guillaume Grando : Je suis artiste plasticien pluridisciplinaire. Né en banlieue parisienne, j’ai grandi au bord de la Méditerranée où j’ai suivi des études en design graphique. J’ai travaillé avec des galeries internationales comme la Galerie Élégance à Taipei (2007-2015), qui représentait des artistes comme Georges Mathieu et Robert Combas. J’ai passé quelques années à New York puis à Paris. Aujourd’hui, je vis et travaille au Pays basque. J’ai choisi de m’installer ici pour me rapprocher de la beauté des éléments, qui sont une grande source d’inspiration. Le Pays basque est aussi une terre d’artisanat, ce que j’affectionne particulièrement, car je sollicite beaucoup de corps de métiers pour mes œuvres ou mes installations.

 

©Mamie Boude - Guillaume Grando
©Mamie Boude – Guillaume Grando

 

Comment avez-vous construit votre style ?

J’ai évolué en suivant mon instinct et surtout en m’autorisant les erreurs. Je me définis souvent comme un chercheur. Je privilégie l’action avant la réflexion. C’est pour moi une façon de provoquer le destin sans vraiment espérer l’accident, mais en restant suffisamment ouvert à me laisser surprendre s’il se produit. Cette manière de créer nécessite une implication sans limites, viscérale et chronophage qui évolue à la vitesse de notre propre maturité en incluant la variable de la volonté d’introspection personnelle.

 

©Mamie Boude - Guillaume Grando
©Mamie Boude – Guillaume Grando

 

Pouvez-vous nous éclairer sur vos œuvres actuelles ? Quelles sont vos inspirations ? Quelles sont vos intentions ?

J’ai expérimenté plusieurs périodes qui se sont entrecroisées à certains moments, marquant ainsi des transitions significatives. Parmi celles-ci, j’ai fait le choix de m’éloigner du style figuratif entre 2015 et 2017.

Pendant l’été 2011, la pratique du surf m’a amené à expérimenter la résine mélangée à des pigments. Je me suis intéressé à l’aléatoire, à la profondeur et à la brillance des couleurs que cette matière offrait. Un jour de 2017, alors que je filmais un tableau tout juste terminé recouvert de résine, j’ai réalisé que je filmais davantage les reflets de la lumière sur sa surface que la peinture sous la résine. Le tableau brillait et ne semblait pas sec. J’ai alors repensé à un incident survenu pendant sa fabrication : un coup de pinceau de trop alors que la résine commençait à durcir avait déformé la surface lisse et créé un relief qui accrochait désormais la lumière. C’est par cette observation que j’ai compris qu’en déformant davantage les couches de résine j’obtiendrai la sensation visuelle des ondes d’une surface d’eau mue par le vent. C’était une vision que j’avais tous les jours lorsque je surfais… Elle m’hypnotisait chaque fois que j’attendais une nouvelle vague. Les mots de Pierre Soulages ont pris tout leur sens : « C’est ce que je fais qui me dit ce que je cherche ».
Tous les éléments de l’équation se sont recoupés. Il fallait que je me débarrasse du superflu dans mon travail pour me concentrer sur ce qui me paraissait essentiel : la lumière, le mouvement, la matière, le geste et la couleur. 

 

©Guillaume Grando
©Guillaume Grando

 

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Il y a évidemment beaucoup d’artistes que j’admire comme Pierre Soulages pour son travail sur la lumière et la matière. Je citerais aussi certains expressionnistes abstraits américains comme Jackson Pollock et Cy Twombli pour leur travail sur le geste et Mark Rothko pour son travail sur la couleur et la profondeur.
Toutefois, je puise plus d’inspiration dans une expérience de vie ou devant un paysage que chez des artistes. 
La détermination, le travail et les sacrifices de certains sportifs m’inspirent également beaucoup.
J’aime être dans l’action, surtout en extérieur. Je suis un observateur de la nature. C’est là que je trouve la plus grande partie de mes inspirations.

 

©Mamie Boude - Guillaume Grando
©Mamie Boude – Guillaume Grando

 

Quels sont vos projets pour 2023 et 2024 ?

Trois expositions personnelles sont programmées en 2023 à Marseille, Minorque et Biarritz.
J’ai également réalisé une installation permanente à Paris : une piscine à l’eau argentée au plafond du restaurant Bao Express (XIe).

Je travaille actuellement sur ma première exposition au Hangar 107, le centre d’art contemporain de Rouen dirigé par Nicolas Couturieux, pour le printemps 2024.

 

©Guillaume Grando
©Guillaume Grando

 

L’art de Guillaume Grando naît dans l’observation du quotidien, dans une contemplation en mouvement et dans la contemplation du mouvement. Il grandit dans la recherche et dans l’audace de tenter une approche nouvelle. Il s’affirme dans l’opportunité de ce qui aurait pu être une erreur, mais qui devient la voie vers de nouvelles expressions créatives. Guillaume Grando propose un art qui nous touche parce qu’il a capté la beauté en mouvement.

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