Poutine accuse l'Ukraine d'avoir commis un « acte de terrorisme » après l'explosion du pont de Crimée

Le président russe Vladimir Poutine a accusé dimanche l’Ukraine d’avoir provoqué une explosion meurtrière qui a endommagé le seul pont reliant la Russie et la Crimée, qualifiant l’explosion – dont l’Ukraine n’a pas directement assumé la responsabilité – d’« acte de terrorisme », alors que Poutine intensifie ses efforts d’invasion en Ukraine et que la rhétorique de la Russie se fait plus virulente.

Faits marquants

Dans une allocution vidéo postée dimanche sur la chaîne Telegram du Kremlin, M. Poutine a déclaré qu’il n’y avait « aucun doute » que les services spéciaux ukrainiens avaient perpétré l’attaque du pont, qu’il a qualifiée d’ « acte de terrorisme visant à détruire des infrastructures civiles d’importance critique », selon une traduction de Reuters.
Poutine rencontrait le chef du comité d’enquête russe, Alexandre Bastrykine, qui a présenté les conclusions d’une enquête sur l’explosion du pont.
Le pont, qui permet la circulation des véhicules et des trains à travers le détroit de Kertch entre la Russie continentale et la Crimée, a été érigé il y a six ans et sert de symbole de l’annexion de la péninsule de l’Ukraine par la Russie en 2014, largement condamnée.
L’Ukraine n’a pas directement pris le crédit de l’explosion, bien que certains responsables ukrainiens aient célébré l’explosion en ligne.

Tangente

Tout au long de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a été accusée de frapper délibérément des cibles civiles comme des centres commerciaux et des immeubles résidentiels, et les journalistes et enquêteurs ont documenté des meurtres de civils généralisés dans les parties du pays occupées par la Russie. En avril, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan a déclaré que les plans visant à « brutaliser » les civils ukrainiens provenaient des « plus hauts niveaux » du Kremlin, jusqu’à Poutine lui-même, et le président Joe Biden a suggéré que les actions de la Russie équivalaient à un génocide. La Russie a nié à plusieurs reprises les allégations de ciblage des civils.

Contexte clé

Trois personnes voyageant dans une voiture ont été tuées dans l’explosion d’un camion sur le pont, ont déclaré samedi des responsables russes. Bien que M. Poutine ait présenté l’explosion comme une tentative d’endommager des infrastructures civiles, le pont fait également partie intégrante de la route d’approvisionnement utilisée par les forces russes dans le sud de l’Ukraine et relie la Russie à la base de sa flotte de la mer Noire. Le pont a été partiellement rouvert quelques heures après l’explosion pour permettre la circulation de quelques trains et un trafic léger. Cette explosion meurtrière survient alors que Poutine intensifie ses efforts d’invasion après que les forces russes ont été contraintes de battre en retraite et d’abandonner des territoires dans la région orientale de Kharkiv. Ces dernières semaines, M. Poutine a mobilisé sa réserve militaire, annexé des parties de l’Ukraine occupées par les Russes et a même laissé entendre qu’il était prêt à utiliser des armes nucléaires, ce qui a conduit M. Biden à avertir que le risque d’ « Armageddon » nucléaire était à son plus haut niveau depuis la crise des missiles de Cuba. Les forces ukrainiennes ont déjà frappé la Crimée par le passé.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Carlie Porterfield