Dans le monde du travail, les femmes sont encore trop timides et humbles. Elles doivent se déployer, non pour plaire, mais pour se plaire, mais faire changer les lignes. « Osez au féminin » pourrait se définir comme l’audace de prendre leur place, avoir confiance en leurs capacités pour s’affirmer et diriger, et être authentique.
Une contribution de Maureen Bassard, coach professionnelle certifiée, spécialisée dans l’accompagnement des femmes, un article issu du numéro 28 – automne 2024, de Forbes France
OSER ÊTRE L’ÉGALE – Selon Isabelle Lonvis-Rome 1, ancienne ministre de l’Égalité hommes-femmes, « pour les femmes, l’égalité n’est pas innée, c’est un acquis ou plutôt une conquête ». L’enquête de l’Insee, datant de 2017, « Femmes et Hommes, l’égalité en question », prouve pourtant que l’opinion est positive : les capacités intrinsèques et les compétences professionnelles sont jugées semblables entre les femmes et les hommes. La perception féminine pourrait prendre naissance dans le niveau de confiance que les femmes s’attribuent.
OSER S’AFFIRMER – La confiance en soi et le syndrome de l’imposteur2 (incapacité à s’attribuer une réussite, impression d’être surestimé et peur d’être démasqué) peuvent être des interprétations de la posture féminine. La confiance en soi peut se définir comme croire en sa valeur, en ses capacités autant intellectuelles que physiques. Elle est souvent associée à l’affirmation, au leadership, à l’appétence au risque, à la capacité à prendre des décisions rapidement… A contrario, le manque de confiance en soi relève du doute, de l’indécision, de la prudence, de l’auto-censure, de l’attentisme. Au sein de cette diversité d’interprétations des comportements, il est possible d’attribuer la confiance en soi davantage à la conception stéréotypée de la masculinité qu’aux perceptions de la féminité. Les femmes se doivent de changer leur regard sur elles-mêmes et prendre conscience de leur valeur personnelle.
OSER DIRIGER – Les femmes sont plus impactées par l’effet « opting-out », relatant un découragement des candidatures face à des postes à responsabilités, alors que celles-ci ont les capacités et les compétences. D’après l’étude effectuée par l’Observatoire de la mixité 3, la proportion des femmes est plus importante face à une non-candidature ou un refus de promotion. Les femmes peuvent avoir l’audace de diriger, et faire appel, si besoin, à un accompagnement (coaching/mentoring) dans cette prise de fonction, afin de comprendre leurs croyances limitantes, gagner en assurance et en légitimité.
OSER ÊTRE VRAIE – Certaines femmes ont tendance à mettre en avant des valeurs masculines : désir d’indépendance, d’autonomie, de conquête, au détriment de leurs besoins d’union, d’amour et de lien. Les femmes les renient sous la pression de la société et se forgent une carapace pour n’afficher aucune vulnérabilité. Les valeurs masculines et féminines ne sont pas à opposer, elles sont égales, différentes et complémentaires. Avoir connaissance de leurs besoins, valeurs et forces est un premier pas vers l’authenticité. Un leader a besoin de l’ensemble de ces aspects pour accomplir son rôle, qui consiste à inspirer et guider son équipe vers l’accomplissement d’objectifs communs, en cultivant un environnement de confiance et de motivation.
« Oser au féminin » représente bien plus qu’un simple appel à l’action. C’est une invitation à une révolution intérieure où les femmes défient les normes sociales en remettant en question les stéréotypes de genre. Elles sont invitées à se réapproprier leur pouvoir et leur place légitime dans le monde professionnel. En valorisant leurs qualités et en reconnaissant l’équilibre entre masculin et féminin, la transformation sociétale pourra s’opérer.
1 Ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.
2 Mis en lumière par deux psychologues américains, P. R. Clance et S. Ament Imes en 1978.
3 Enquête de l’Observatoire de la mixité avec Bureau Veritas et Safran réalisée par BVA en 2022.
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