Une contribution de Rachel Guez, directrice générale du Don en Confiance
Du 18 au 24 novembre se tient la 28e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). Cet événement annuel en faveur de l’emploi est l’occasion de rappeler que les personnes en situation de handicap restent trop souvent éloignées de ce qui fait société, en même temps que sont ignorées leurs indéniables capacités. Ce combat pour une meilleure inclusion est porté sans relâche par les acteurs associatifs.
Les récents JO Paralympiques en France ont bouleversé l’image des personnes handicapées. Le temps de cet événement planétaire, le handicap a pris sa pleine place au cœur de notre société.
Cette mise en lumière exceptionnelle doit profiter à l’immense majorité de cette catégorie de nos concitoyens, encore trop souvent invisibilisée.
La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) et, en point d’orgue, le DuoDay, le 21 novembre, rapproche des salariés et des personnes en situation de handicap, pour former des duos en milieu professionnel, le temps d’une journée. Si l’on reste à une échelle modeste (27 613 duos formés lors du DuoDay 2023), ce type d’opération concoure, à sa manière, à ouvrir des perspectives. Néanmoins, il reste un long chemin à parcourir pour que la majorité des personnes handicapées ne restent pas en marge de la sphère professionnelle.
Et quand elles l’intègrent, elles doivent compter au rang de salariés comme les autres, mais en restant protégées par la loi. A cet égard, les travailleurs handicapés accueillis en Esat (Etablissements et services d’accompagnement par le travail), usagers du médico-social et non pas salariés, ont obtenu en 2024 un rapprochement de leurs droits avec ceux des salariés classiques (droit de grève, notamment). Mais leur statut reste assorti de cette nécessaire protection spécifique.
Au-delà du monde du travail, c’est l’inclusion dans la société entière qui est en jeu, dans tous ses compartiments.
Faire aux handicapés une place à l’école, à l’université, dans la ville
Loin des podiums, en France, seul 1,4 % des clubs sportifs sont aujourd’hui en mesure d’accueillir des personnes en situation de handicap, nous apprend le Comité paralympique et sportif français (CPSF). Pratiquer une activité physique encadrée leur est donc quasi impossible.
A l’école, si un nombre croissant d’élèves handicapés sont accueillis, c’est au prix d’un parcours du combattant pour les familles. La réussite scolaire de ces enfants se heurte ensuite au manque d’outils pédagogiques adaptés ou à la faiblesse des équipements dans les salles de classe. Quant aux étudiants en situation de handicap, combien ne peuvent accéder à leurs rêves de formation supérieure, nombre d’établissements, faute de moyens, n’étant pas en mesure de les accueillir dans de bonnes conditions ? Des acteurs associatifs comme l’APF France Handicap, labellisée Don en Confiance, œuvrent au quotidien pour qu’évoluent ces dispositifs d’accompagnement.
Et l’on pourrait parler du manque d’accessibilité dans les bâtiments et les transports, de la moindre place pour s’exprimer au sein de l’espace public.
Les axes d’amélioration ne manquent pas pour engager une égalité de droits entre valides et personnes handicapées, tout au long de leur vie.
L’inclusion comme horizon, un défi collectif
Les 5 et 6 juin 2025 se tiendra un colloque organisé par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS)sur le handicap en France depuis 1975. Cette année-là, la France avait adopté deux lois, l’une dite « d’orientation en faveur des personnes handicapées », l’autre « relative aux institutions sociales et médico-sociales ». En 2005, c’était au tour de la loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » de se voir promulguée.
L’anniversaire de ces trois lois – 50 ans pour les deux premières, 20 ans pour la troisième – devra acter la poursuite du travail, et éclairer la mise en œuvre d’une politique handicap dans la société tout entière.
Moteurs de ce cheminement, les associations constituent un rouage indispensable dans la construction d’une société plus inclusive. Au plus près des bénéficiaires, elles restent en première ligne pour identifier les leviers d’intégration de nos 12 millions de concitoyens au rang des forces vives du pays, à même d’en intégrer le tissu économique comme social.
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