L’OMS a reproché aux pays européens de déployer trop lentement les vaccins contre la Covid-19 et a prévenu que tout nouveau retard ne ferait que prolonger la pandémie, alors qu’une augmentation des nouvelles infections a contraint des pays comme la Belgique et la France à mettre en place une nouvelle série de mesures de confinement dans le cadre d’un déploiement discontinu des vaccins.
Faits essentiels
- Dans un communiqué de presse, l’Organisation des Nations unies a déclaré que le nombre d’infections a augmenté en Europe pour la sixième semaine consécutive et que les 51 pays membres de l’OMS/Europe ont signalé plus de 1,6 million de cas au cours de la semaine écoulée.
- L’OMS a noté que 50 pays de la région ont signalé le variant britannique B.1.1.7 du virus, plus infectieux, qui est désormais le variant prédominant dans la région, ce qui laisse penser qu’il pourrait être à l’origine de la dernière flambée des cas.
- Les pays de l’Union européenne ont jusqu’à présent administré 70 millions de doses de vaccin, et environ 13,4 % de la population a reçu au moins une dose. Ce chiffre est nettement inférieur à celui des États-Unis, qui ont administré deux fois plus de doses et dont près de 30 % de la population a reçu au moins une dose.
- La Hongrie, qui affiche l’un des taux les plus élevés de vaccination dans l’Union européenne – 23,7 % de ses habitants ayant reçu au moins une dose – a réussi à contourner certains des problèmes d’approvisionnement en vaccins qui ont frappé le reste de l’Europe en approuvant et en administrant le vaccin russe Sputnik V et le vaccin chinois Sinopharm.
- Plusieurs autres pays de l’UE, comme l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie, ont vu moins de 13 % de leur population recevoir au moins une dose et presque tous ont connu une nouvelle flambée des cas.
- La France, qui a enregistré près de 60 000 cas mercredi et annoncé un nouveau confinement à partir de samedi, a été la plus touchée par la nouvelle flambée de cas, même si le déploiement du vaccin s’est légèrement amélioré, puisque près de 15 % de sa population a reçu au moins une dose.
À surveiller
Le communiqué de l’OMS vante l’efficacité des vaccins en soulignant le fait que le nombre de cas et de décès dans la région a chuté chez les personnes âgées de plus de 80 ans – qui étaient les premières à être vaccinées – tandis que les chiffres ont augmenté dans tous les autres groupes.
Nombre important
6 000. C’est une estimation du nombre minimum de personnes de plus de 70 ans dont la vie a été sauvée par le vaccin au Royaume-Uni, ajoute le communiqué de l’OMS, citant de nouvelles données de Public Health England.
Citation clé
« Les vaccins représentent notre meilleur moyen de sortir de cette pandémie… Cependant, le déploiement de ces vaccins est d’une lenteur inacceptable. Soyons clairs : nous devons accélérer le processus en augmentant la production, en réduisant les obstacles à l’administration des vaccins et en utilisant dès maintenant chaque flacon que nous avons en stock », a déclaré le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS/Europe.
Tangente
Le Royaume-Uni, qui a quitté l’Union européenne en 2020 – bien qu’il soit toujours considéré comme faisant partie de la Région européenne de l’OMS – a de loin connu le déploiement de vaccins le plus réussi sur le continent. Selon le système de suivi du gouvernement britannique, près de 60 % de sa population a reçu au moins une dose de vaccin. Ce chiffre est toutefois assorti d’une réserve importante, car le pays a donné la priorité aux premières doses et seulement 8 % de sa population a été entièrement vaccinée. Le Royaume-Uni fait le pari que sa stratégie peu orthodoxe lui permettra de protéger une plus grande population, car même une seule dose du vaccin offre une certaine protection contre le virus.
Contexte clé
Le déploiement des vaccins en Europe a été gravement entravé par une multitude de problèmes. Il y a une pénurie de vaccins dans la région de l’UE car, contrairement au Royaume-Uni et aux États-Unis, les efforts d’approvisionnement de l’Union n’ont pas donné la priorité aux livraisons nationales. L’UE a réagi en menaçant d’instaurer des contrôles à l’exportation et en introduisant de nouvelles règles selon lesquelles toute injection fabriquée localement devra faire l’objet d’une autorisation d’exportation. Cependant, le plus gros problème qui touche la région est l’arrêt du déploiement du vaccin d’AstraZeneca, considéré comme le vaccin le moins cher et le plus facile à fabriquer. Selon Bloomberg, AstraZeneca a jusqu’à présent livré environ 18 millions de doses à l’UE, ce qui est inférieur à l’engagement révisé de livrer 30 millions de doses d’ici la fin du mois de mars – qui était déjà inférieur aux 120 millions de doses initialement promises. La confiance du public dans le vaccin est également faible après que plusieurs pays européens ont brièvement suspendu le vaccin en raison de craintes qu’il ne provoque des caillots de sang. Bien que le vaccin ait depuis été autorisé par l’Agence européenne des médicaments et l’OMS, certaines régions comme Berlin en Allemagne ont suspendu l’administration du vaccin aux personnes de moins de 60 ans.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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