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L’impact des Jeux Olympiques sur le marché immobilier

Une contribution de Vanessa Godinho, notaire, un article issu du numéro 28 – automne 2024, de Forbes France

 

Le succès global des Jeux olympiques a déjoué tous les pronostics de ses détracteurs les plus virulents. French cancan, virevolte sur les toits de Paris, ou encore duo d’Aya Nakamura et de la Garde républicaine ont permis aux yeux du monde de redécouvrir notre joyau d’architecture parisienne. Cette euphorie générale va-t-elle se répercuter sur le marché immobilier des villes organisatrices ou retomber comme un soufflé ?

Après une analyse des chiffres sur les deux dernières décennies, on constate une envolée des prix de l’immobilier en moyenne de 17 % l’année qui suit cet événement mondial. Une augmentation du prix au mètre carré de près de 22 % après les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, de + 24 % pour Londres en 2012 ou encore + 14 % après les Jeux d’Athènes en 2004.

Alors que la France connaît un fort ralentissement du marché immobilier depuis le début de l’année 2023, avec une chute du volume annuel des transactions de 21,10 % et une baisse du prix des biens franciliens de près de 7 % en un an, pouvons-nous espérer que « l’effet JO » rebooste le marché immobilier français en 2025 ?

Avec l’engouement des Jeux olympiques et l’arrivée massive de touristes, nombreux sont ceux qui souhaitaient mettre en location de courte durée leur résidence principale et ainsi bénéficier d’un complément de revenus : ils ont vite déchanté, nombre d’appartements n’ayant finalement pas trouvé preneurs durant les JO. De même, les prix à la nuit n’étaient pas au rendez-vous pour les propriétaires.

Certains ont alors décidé de reporter leur projet de vente à la fin de cette période de festivité. Ils espéraient ainsi éviter une baisse des prix que l’on connait dans le contexte actuel, voire même réaliser une plus-value immobilière et profiter des effets positifs à la hauteur de l’événement. Tel fut le cas, pour la ville de Sydney qui détient un record avec une hausse spectaculaire du prix de l’immobilier de 60 % en quatre ans après les JO de 2000.

Cette stratégie pourrait avoir un effet pervers. En effet, le risque est d’assister fin 2024 à un engorgement du marché immobilier qui pourrait déclencher une nouvelle baisse des prix de vente en 2025. Un scénario qui redonnerait le sourire aux potentiels acquéreurs et investisseurs.

Alors que les conditions d’octroi des prêts se sont durcies et que les taux d’emprunt se sont envolés depuis la fin 2022 de plus de 2 points, mettant un frein à l’enthousiasme des acquéreurs potentiels, les banques ont décidé d’assouplir les conditions d’emprunt et faciliter l’accession à la propriété avec un taux moyen à 3,62 % en juillet 2024 et une nouvelle baisse des taux d’intérêt par la BCE en septembre 2024. L’offre dépassant la demande, les acquéreurs ont désormais l’opportunité de pouvoir négocier les prix des biens en conséquence.

En outre, certaines villes comme Saint-Denis, où se situe le Stade de France et le village des athlètes, devraient dans les prochains mois sortir grandies et se hisser à la tête du podium, par suite de l’importance des investissements et infrastructures mis en place par la ville, le département et la région.

Ainsi, malgré le contexte morose et les incertitudes que nous rencontrons depuis plusieurs mois, les Jeux olympiques de Paris 2024 ont offert une lueur d’espoir et une bouffée d’oxygène aux propriétaires. Il y a lieu de voir dans cette olympiade une confiance et une fierté retrouvées des Français, une opportunité exceptionnelle de redynamiser les marchés immobiliers franciliens et des différentes villes qui ont accueilli les épreuves sur le territoire français.

Le marché immobilier post-Jeux olympiques sera-t-il à la hauteur de la nouvelle devise des JO, « Citius, Altius, Fortius – Communiter » (Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble) ? Pour le moment, la rentrée est calme. À suivre…

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