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L’héritage numérique des JO 2024 : une seconde vie pour 80 000 équipements IT au service du secteur public

JO 2024Decoration of the facade of the City Hall for the summer Olympic Games, Paris, France – April 20, 2024

Une contribution de Gaël Menu, Chief Revenu Officer, SCC France

 

Les Jeux Olympiques ne sont pas qu’un simple événement sportif d’envergure mondiale. Ils constituent aussi un formidable terrain d’expérimentation pour l’innovation et le développement durable, notamment dans un contexte où l’impact environnemental est devenu une priorité. Si les performances sportives et les infrastructures physiques retiennent généralement toute l’attention, un aspect tout aussi important, mais souvent moins visible, mérite d’être souligné : l’héritage numérique des Jeux. 

À l’occasion de la Semaine européenne du développement durable, du 18 septembre au 8 octobre 2024, comment réduire l’empreinte environnementale et prolonger la durée de vie des 80 000 appareils informatiques utilisés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ?

 

Une analyse en quatre axes :

1 – Un défi logistique relevé avec brio

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont représenté un défi logistique sans précédent, avec plus de 2 500 livraisons effectuées sur plus de 150 sites. L’ampleur de l’opération nécessitait une précision millimétrée, notamment en matière de transport et de sécurité. Afin de réduire l’empreinte carbone, un effort important a été fait pour privilégier les véhicules électriques, permettant ainsi de diminuer les émissions de CO2 de 30% par rapport aux modes de transport traditionnels.

Cette initiative souligne un point essentiel : la technologie peut être un vecteur de changement écologique, même dans sa phase de mise en place. L’exemplarité de cette logistique démontre qu’une grande flexibilité dans les opérations n’est pas incompatible avec les impératifs environnementaux, et peut inspirer d’autres événements de grande envergure à adopter des pratiques similaires.

 

2 – Valoriser l’héritage technologique

À l’issue des Jeux Olympiques, le sort des 80 000 équipements informatiques utilisés pose une question cruciale. Face à l’urgence de réduire les 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques générés chaque année dans le monde (selon l’Union internationale des télécommunications – UIT), les organisateurs ont opté pour une solution innovante et responsable : le reconditionnement.

Cette démarche vise à donner une seconde vie à ces appareils, en les destinant notamment au secteur public. En effet, une étude de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a montré qu’en prolongeant la durée de vie d’un ordinateur portable d’un à deux ans, on peut réduire son empreinte carbone de 25 à 50%.

 

3 – Une opportunité stratégique pour le secteur public

Les nouvelles réglementations françaises incitent les acteurs publics à allouer 20 % de leur budget IT à du matériel de seconde main. Cette mesure, qui semble audacieuse, se synchronise parfaitement avec la mise à disposition des équipements reconditionnés des JO. Ce mouvement de grande ampleur ne se fait pas à la légère : chaque appareil fera l’objet d’une évaluation approfondie, avec des audits rigoureux et une certification de conformité.

Les bénéfices de cette approche sont multiples. D’une part, les acteurs publics peuvent accéder à des technologies de qualité à un coût réduit. D’autre part, le processus encourage l’adoption de pratiques durables, réduisant ainsi de 77 % à 91 % l’impact environnemental par rapport à l’acquisition de produits neufs, selon une étude conjointe de l’Ademe et de l’Arcep. Ces chiffres sont frappants : pour un simple smartphone reconditionné, cela représente une réduction de 82 kg de matières premières extraites et 23 kg de CO2 en moins émis.

 

4 – Un modèle inspirant pour l’avenir

Au-delà de la performance sportive, les JO 2024 pourraient s’inscrire dans l’histoire comme un événement ayant accéléré la transformation écologique dans le domaine technologique. Le modèle mis en place offre une feuille de route pour les grandes organisations, publiques ou privées, en quête de durabilité. En effet, le reconditionnement ne se limite pas à prolonger la durée de vie des équipements. Il permet aussi de réduire la demande en matières premières, contribuant ainsi à une consommation plus modérée des ressources naturelles.

Ce modèle n’est pas seulement une réponse immédiate aux défis actuels, mais un exemple de la manière dont les événements de grande envergure peuvent s’adapter à la transition écologique. En offrant une nouvelle vie à ces 80 000 équipements, les JO 2024 donnent le ton d’une nouvelle ère où innovation technologique et durabilité ne sont plus des concepts opposés, mais des alliés au service d’un avenir responsable.


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