Les patients souffrant de troubles mentaux ont environ deux fois plus de risques de mourir du Covid-19 que les personnes qui n’ont pas de maladie mentale, selon une nouvelle étude publiée mardi. Le résultat des recherches incite les chercheurs à demander aux responsables de la santé publique de déployer davantage de moyens pour donner la priorité aux personnes vulnérables dans leurs efforts pour contrôler la pandémie.
Faits marquants
- Dans l’ensemble, les chercheurs ont constaté que les patients souffrant de troubles mentaux étaient presque deux fois plus susceptibles (1,8 fois) de mourir du Covid-19 que les patients qui n’en souffraient pas, selon une nouvelle étude publiée dans JAMA Psychiatry.
- Les patients souffrant de graves troubles mentaux, comme la schizophrénie et les troubles bipolaires, couraient un risque particulièrement élevé de mourir du Covid-19, selon les chercheurs, car ils avaient deux fois plus de chances (2,3 fois) de mourir que les patients sans problèmes de santé mentale.
- Les différences du système immunitaire chez les personnes atteintes de troubles bipolaires ou de schizophrénie pourraient expliquer les risques plus élevés dans ces groupes, ont écrit les chercheurs.
- Même en tenant compte d’autres facteurs susceptibles d’expliquer ce risque accru, comme l’obésité, l’âge et d’autres problèmes de santé, les chercheurs ont observé un risque de décès nettement plus élevé chez les personnes souffrant de troubles mentaux graves (1,7 fois) et de troubles mentaux dans leur ensemble (1,4 fois).
- Selon les chercheurs, cela suggère qu’il pourrait y avoir d’autres facteurs augmentant les risques de décès pour ce groupe, tels que les difficultés d’accès aux soins de santé, une plus grande propension à la dépendance, les effets des médicaments psychiatriques et un large éventail de facteurs sociaux connus pour influencer les résultats de santé.
- Compte tenu des risques accrus de décès dus à la Covid-19, les patients souffrant de troubles mentaux devraient bénéficier en priorité de stratégies de prévention et de gestion de la maladie, notamment de vaccinations, de traitements et de formations spécifiques pour le personnel hospitalier, ont déclaré les chercheurs.
Ce que nous ignorons
Les résultats, qui proviennent d’une analyse de 16 études ayant examiné les dossiers médicaux de plus de 19 000 personnes dans sept pays, n’ont pas permis d’évaluer avec précision le risque lié aux différents troubles mentaux, un problème qui, selon les chercheurs, pourrait être résolu par de futures études. Les troubles étudiés comprenaient la schizophrénie, le trouble bipolaire, la dépression, l’anxiété, les troubles de la personnalité, les troubles de l’alimentation et les troubles liés à l’abus de substances et à la toxicomanie, qui sont généralement considérés comme distincts des troubles mentaux, mais qui figuraient dans de nombreuses études utilisées et qui coexistent souvent avec des maladies mentales.
À surveiller
Dans les études analysées, différents types de troubles dépressifs ont été regroupés. Les chercheurs ont déclaré qu’il est possible que les taux de mortalité dus à Covid-19 diffèrent pour les personnes souffrant d’épisodes récurrents de dépression et celles souffrant d’un épisode aigu, qui est plus courant et peut être résolu « avec ou sans traitement et sans conséquences ultérieures ».
Contexte clé
Cette étude s’inscrit dans la lignée de recherches antérieures qui mettent en évidence les risques élevés auxquels les patients souffrant de problèmes de santé mentale sont confrontés avec le Covid-19, en particulier ceux atteints de schizophrénie ou de troubles bipolaires. Nombre d’entre eux ont eu du mal à accéder aux soins dont ils avaient besoin pendant la pandémie, car les structures de soutien et les réseaux de soins habituels ont dû fermer ou s’adapter à des services essentiellement en ligne. La pandémie, sous toutes ses formes, a également exercé un effet négatif sur le bien-être mental. L’isolement, le stress et la peur ont eu un impact marqué sur la santé mentale des personnes et les changements dans les environnements de travail et de vie ont créé de nouveaux facteurs de stress et détruit des routines bien établies. Les recherches suggèrent qu’un patient Covid-19 sur cinq se verra diagnostiquer une maladie mentale dans les trois mois suivant sa guérison et que les affections touchant le cerveau et la pensée sont fréquentes chez les personnes souffrant du Covid sur une longue durée. Une étude a noté que 23 % des patients Covid-19 se déclaraient dépressifs et 16 % anxieux, même dans les cas les plus légers de la maladie.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
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